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Mise en œuvre de l’accord d’Alger : IBK a-t-il été victime de sa bonne foi ?
Publié le samedi 3 fevrier 2018  |  Carrefour
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© aBamako.com par A.S
Lancement des festivités du centenaire du Président Modibo Keita
Bamako, le 11 juin 2015, le CICB a abrité la cérémonie de lancement des festivités du centenaire du Président Modibo Keita, c`était sous la Haute présidence de SEM, Ibrahim Boubacar KEITA
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Dans ce jeu de dupes, la Communauté Internationale n’est pas à sa première menace de sanctionner les parties signataire de l’Accord d’Alger de 2015. Il s’agissait à la fois des groupes armés et du pouvoir de Bamako. A cause des tergiversations des groupes armés, il a fallu que la Communauté Internationale menace de ne plus verser les fonds de sa contribution pour le fonctionnement du comité de suivi de l’Accord pour que les dirigeants de ces groupes armés prennent l’engagement de jouer franc jeu du moins pendant un moment.

Cette stratégie, il faut le noter n’a eu que l’effet d’un feu de paille, les mêmes habitudes ont repris c’est-à-dire un pas en avant et deux pas en arrière . Malgré leur promesse de respecter strictement les textes de l’Accord pas grand changement dans leurs comportements. Donc en somme, ces injonctions et autres menaces de sanctions sont restées vaines.

Par conséquent, le conseil de sécurité semble opter pour l’utilisation d’une nouvelle arme, qui sera pointée cette fois sur les autorités maliennes. La rencontre du 24 janvier entre le Ministre des affaires étrangères du Mali Tieman Hubert Coulibaly et les membres du conseil de sécurité a abouti à une déclaration qui adresse un ultimatum à IBK pour respecter ses engagements et opérer des avancées quant à l’application de l’accord d’Alger qu’il a lui-même jugé bon à l’époque malgré les réserves des forces vives de la nation.

Pendant les dernières phases des négociations, une douzaine de pages d’amendements sur le texte de l’Accord de la part des partis de la majorité, de ceux de l’opposition et de la société civile n’ont pas été intégrés même en partie dans le corps définitif du projet d’Accord alors que ces amendements étaient tous très pertinents. Il faut noter aussi qu’il n’y a eu ni concertation nationale, ni débat formel de l’Assemblée Nationale sur le dit projet d’Accord, alors que l’accord refond en profondeur l’architecture institutionnelle du pays et ouvre la voie à un processus de décentralisation tellement poussé que l’Etat Central se trouverait, de facto, dépossédé de la plupart de ses prérogatives régaliennes.

Le dit accord dessine également le contour d’un Mali réhabilité sans traiter les causes réelles de ces multiples rébellions. Le président IBK et le Gouvernement sont désormais accusés par la CMA et la plateforme de trainer les pieds dans la mise en œuvre de l’Accord. C’est maintenant peut-être que le Gouvernement se rend compte que l’Accord d’Alger qui a dessiné le contour d’une autonomie déguisée donne à chacune des régions qu’on peut designer par région-Etat des pouvoirs étendus. Le président de Région-Etat cumulera les fonctions de premier responsable de l’exécutif, de l’Assemblée Régionale et de l’Administration dans sa zone.

En somme il y aura autant de régions-Etats que de petits présidents bis selon le journal Jeune Afrique. Certainement que c’est en ce moment aussi que le Gouvernement s’est rendu compte du coup fourré que la France et la communauté internationale lui ont joué.

A propos de cet ultimatum, François Delattre, le représentant Français à l’ONU a rappelé que « les parties maliennes ont pris des engagements récents importants que nous avons salué. Il faut à présent traduire ces engagements en actes et à défaut le conseil de sécurité devra prendre ses responsabilités y compris en utilisant l’outil des sanctions tel qu’il est prévu par la résolution 2374 »

Toute chose qui ne laissera au gouvernement d’autre choix que de s’offrir les voies et moyens pour réussir une mise en œuvre diligente des dispositions de l’Accord d’Alger. En tout cas, le conseil de sécurité de l’ONU exige du gouvernement malien que soit mis en application, au plus tard le 31 mars 2018, le dernier calendrier arrêté d’un commun accord entre les différents signataires de l’Accord. La France assure être en mesure de proposer des noms au comité des sanctions qui est habilité à prendre les dispositions qui s’imposent. Qui peuvent-être cités sur cette liste de la France : IBK, Tieman Hubert, le Premier ministre Boubeye.

Pour ce faire le Gouvernement doit s’assumer comme l’a fait le Ministre Ag Erlaf de l’Administration Territoriale en organisant au plus vite les élections communales et appliquer stricto-sensu tous les autres points de l’Accord d’Alger. Il est trop tard pour reculer. Il y va du respect des engagements pris par le gouvernement même sous la contrainte de la France et de la communauté internationale, car nous venons d’apprendre de la bouche du Journaliste Français HERVE.H qu’IBK a signé à contre cœur ledit Accord. IBK peut-il le faire savoir aux Maliens ? Non ! Ce n’est pas lui qui a fait la publicité sur l’Accord en premier lieu ?

Le gouvernement et le peuple Malien récoltent l’entêtement de leur président et de son Premier ministre de l’époque (Modibo KEITA) en refusant de prendre en compte les observations des forces vives de la nation. Le vin est donc tiré, il faut le boire, même s’il est très aigre. C’est donc le Mali qui perd et qui se voit dépouillé de ces prérogatives dans le Nord.

Le peuple Malien qui a tout cautionné devient le dindon de la farce. Au-delà de l’attitude du représentant de la France aux Nations Unies, certains pensent que Jean Pierre de Lattre le secrétaire général adjoint des nations unies chargé des questions humanitaires dort debout ou son cerveau a été grillé par les climatiseurs du siège du conseil de sécurité
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