L’affaire du lait contaminé qui a démarré en début décembre en France, a suscité un branle-bas de combat dans beaucoup de pays africains y compris le Mali. C’est une des preuves de la forte pénétration des produits français dans les pays africains, alors qu’en contrepartie, nous peinons à vendre les nôtres dans l’Hexagone à cause des nombreuses contraintes de normes imposées.
Dire que le lait contaminé à la salmonelle était là dans nos pharmacies et autres points de vente bien achalandés ne doit pas étonner et près de 10 tonnes du lait maudit, le lait Picot pour être précis, ont été retirés du marché malien et détruits par les services spécialisés. Faut-il alors s’en glorifier ? A défaut de prévention, on finit, forcément, par faire appel aux fossoyeurs !
Si la France n’avait sonné l’alerte et ensuite décidé de retirer ce lait du marché, nos bébés l’auraient certainement ingéré. Je n’incrimine pas les services de contrôle de produits importés, mais s’ils ont fait leur travail, c’est qu’ils n’ont rien fait.
Pourtant, les produits concernés, de marque Picot, Pepti et Milumel, sont tous fabriqués dans un même site de production du groupe Lactalis Nutrition Santé (Lns), sis à Craon, en Mayenne. Lequel avait déjà connu en 2005, donc un an avant le rachat par Lactalis, le même problème. C’est à dire une contamination similaire, mais à moindre échelle, qui avait cependant affecté, à l’époque, trente-cinq enfants nourris avec du lait infantile de marque Picot.
Mais pense-t-on à généraliser le contrôle sur toutes les catégories de lait importé ? Il se trouve justement sur le marché une sorte de lait en poudre insoluble dans l’eau. On a beau le mélanger avec de l’eau ou du café, des particules semblables à celles de caoutchouc ou de plastic continuent de flotter. Que Dieu nous préserve de ceux sont chargés de veiller sur notre santé par le contrôle des aliments que nous consommons, surtout ceux venus de l’extérieur. Mais entre nous, 10 tonnes de lait Picot retiré du marché, sans compter les autres laits pour enfants importés et qui sont restés sur le marché, c’est énorme. Qui consomme alors tous ces stocks ? Le lait pour enfants est un commerce bien juteux. Ceux qui faisaient alors croire à la réussite de la promotion du lait maternel doivent alors revoir leur copie. Djadja, ils bluffaient !