Le contingent militaire togolais broie du noir au Mali. Et pour cause, la troupe n’arrête plus, depuis la mi-janvier, de faire l’objet d’attaques armées de groupes djihadistes. Dimanche dernier, ils ont encore essuyé des tirs. Les échauffourées ont duré plus de deux heures.
Réunion d’une troupe de casques bleus togolais à Sévaré
Pas une semaine sans attaques djihadistes au nord du Mali depuis le début de l’année. En effet, le septentrion de ce pays fait face à une recrudescence d’attaques terroristes. Le dernier acte est récent. Le samedi 27 et le dimanche 28 janvier. En l’espace de deux jours, plus d’une cinquantaine de personnes, principalement des maliens, ont perdu la vie.
D’après les sources sur place, alors qu’une patrouille régulière urbaine motorisée de soldats togolais passait dans la ville de Ménaka, celle-ci va échapper à une embuscade. Alerté par les tirs de ripostes de leurs frères d’armes maliens, ils auront le temps de se mettre à l’abri avant un déluge de feu. Des tirs nourris ont visé leur position, apprend-on. « Le dimanche matin, ça n’a pas été facile chez nous. Il y’a eu des tirs pas possible de 6 heures à 9 heures [du matin] », raconte un témoin. « Les balles passaient en pagaille. Actuellement nous sommes sur nos gardes », poursuit-il.
Si les togolais s’en sont sortis indemnes, c’est grâce à la vigilance des militaires maliens qui ont vite aperçu le mouvement hostile des terroristes à moto pour la plupart. « Les tirs ont alerté le convoi togolais », renseigne-t-on. Les maliens, eux, n’auront pas cette chance. Quatre des leurs tomberont. La veille, ils avaient perdu 14 dans la ville de Niafounké à des encablures de là. « On ne dort presque pas. C’est difficile de trouver le sommeil. C’est très tendu ici », témoigne un soldat.« Que Dieu nous garde jusqu’à la fin de notre mission pour qu’on puisse rentrer sain et sauf au pays et retrouver nos familles », indique-t-il.
Accident
Si les balles des djihadistes n’ont pas eu raison des troupes togolaises à leur passage dans la ville de Ménaka, la route, elle, si. La veille, samedi, un casque bleu togolais a trouvé la mort dans un accident de la route. Six autres sont blessés. Les blessés ont été évacués à l’hôpital pour des soins. Quant au défunt soldat, sa dépouille a aussitôt été rapatriée au Togo. Aux dernières nouvelles il aurait été inhumé au cimetière musulman de nada, dans la ville de Sokodé.
Un soldat de la paix togolais avait aussi trouvé la mort au Mali.C’était en août 2017, dans une attaque dans la ville de Douentza au centre du pays. Il était le huitième militaire togolais à y perdre la vie depuis le début d’intervention des troupes togolaises au Mali en juillet 2013 sous la bannière de la Mission Multidimensionnelle Intégrée des Nations Unies pour la Stabilisation au Mali (MINUSMA).
Le Togo aura perdu en tout une dizaine de soldats dans la stabilisation du Mali.
Il convient de souligner que la Minusma est, d’après les instances onusiennes, la mission de maintien de la paix de l’ONU la plus coûteuse en vies humaines depuis la Somalie en 1993-1995, avec plus de 70 Casques bleus tués en opération.