Arrivé à Bamako le lundi 29 avril, le Président du PDES, Ahmed Diane Semega, accueilli avec ferveur par les responsables de son parti, a échangé 48 heures après avec la presse. C’était à l’hôtel Radisson, où il a élu domicile, non pour des raisons de sécurité, mais parce que son domicile a été sévèrement saccagé à la faveur des évènements du 22 mars 2012.
Le fis spirituel de l’ancien Président Touré a trouvé son exil à Dakar douloureux, plus dur que la prison, parce qu’il était éloigné des parents, de la famille, des amis et des camarades politiques. «On ne peut pas être à l’aise en exil, quelles que soient les bonnes conditions» dixit Ahmed Diane Semega.
Avant d’ajouter que l’exil était dur, mais pas plus dur que ce que notre pays a subi, que ce que les populations du Mali, notamment celles du Nord, ont subi. Ahmed Diane Semega a ensuite salué la mémoire de tous les soldats, Maliens comme Etrangers, tombés pour la cause du Mali.
C’est à juste titre qu’il rappellera aussi le rôle important joué par la France et le soutien combien précieux du Sénégal, son pays d’exil, qu’il remercie pour la solidarité et la fraternité dont il a fait l’objet durant son séjour. Il n’a pas manqué de saluer les autorités sénégalaises, notamment le Président Macky Sall.
«J’ai quitté mon pays pour des raisons de sécurité, dans des conditions traumatisantes. La situation, vous le savez tous, s’est beaucoup améliorée. C’est pourquoi j’ai accepté de rentrer à Bamako. Je ressens beaucoup d’émotion et j’ai reçu beaucoup d’amitié» a-t-il déclaré. Interpellé sur ses prétendues mauvaises relations avec son mentor, ATT, Semega dira: «ATT se porte bien. Il est mon grand frère. Je le respecte et il en sera toujours ainsi».
Abordant les questions politiques, le locataire de l’hôtel Radisson dira que son parti, le PDES, se porte bien, à l’intérieur comme à l’extérieur du pays, malgré les difficultés conjoncturelles. «Notre groupe parlementaire est uni, les organes fonctionnent normalement, en dépit de certains départs. Nous sommes venus pour échanger avec les responsables de notre parti, lesquels m’ont respecté et associé à toutes les décisions prises pendant que j’étais à Dakar. Je suivais la vie du parti et surtout celle de notre pays à travers les différents canaux d’information. Maintenant, nous allons reconfigurer le discours politique, réconcilier les Maliens, pour reconstruire notre pays. C’est cela notre vision, nous nous la renierons jamais. Il y a eu, certes, des erreurs qui ont été commises, des couacs, des manquements. Nous les assumons. Nous sommes prêts pour le devoir d’inventaire, si cela peut nous conduire à la recherche de la paix et du développement économique pour notre pays».
A l’interrogation de savoir s’il serait candidat à la présidentielle prochaine, Semega expliquera que la décision ne lui revenait pas à lui tout seul. C’est pourquoi il est venu écouter et échanger avec les responsables et militants du PDES, lesquels trancheront bientôt la question.
Précisions que l’ancien ministre, bien adulé d’ATT, reste toujours le même: affable, imperturbable et foncièrement fan de l’ancien Président. Il était également très inspiré, ce mercredi 1er mai, avec l’usage de citations de Houphouët Boigny: «la paix, ce n’est pas un mot, c’est un comportement», de Jean Paul Sartre «l’enfer, c’est les autres» et de Cheikh Anta Diop «la sécurité précède le développement».