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Mali : un très fort potentiel en lithium, nouvel enjeu majeur du Sahel ?
Publié le dimanche 4 fevrier 2018  |  leblogfinance.com
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© Autre presse
Carte du mali
Le pays fait partie de la Communauté économique des États de l`Afrique de l`Ouest (CEDEAO) et de l`Union africaine
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Les faits sont têtus. Alors que nous laissions entendre précédemment que le conflit qui frappe le Mali depuis déjà de nombreux mois pourrait encore une fois avoir de forts relents de course effrénée pour se procurer hydrocarbures et ressources minières dont le pays regorge, des informations semblent confirmer nos dires. Avec un nouvel enjeu : le lithium. Une « denrée » recherchée à l’heure actuelle, cette matière première rentrant dans le processus de fabrication des batteries ion-lithium pour voitures électriques ou téléphones portables.

Blenheim Natural Resources a ainsi annoncé mercredi que d’autres explorations allaient commencer sur ses permis d’exploration de lithium au Mali suite à des indications “positives” de la reconnaissance initiale sur le terrain.

Blenheim a indiqué que 53 échantillons ont été prélevés, 16 d’entre eux confirmant des niveaux élevés d’oxyde de lithium. Selon lui, cela démontre le potentiel de la zone pour obtenir de meilleurs résultats en profondeur ou le long de la grève.

Ces travaux, comprenant une cartographie systématique et un échantillonnage, ont été effectués sur 4 permis de lithium dans le sud-ouest du Mali par Sahara Mining Services. Blenheim détient des participations dans les 4 permis par le biais de ses participations dans Xantus et Nashwan Holdings.

Le programme de travail planifié permettra de réaliser des échantillons sur 90% de la zone du permis à fort potentiel, à la recherche de minéralisation sous-terraine. Les travaux initiaux couvraient quant à eux moins de 5% des roches affleurantes disponibles. Blenheim a par ailleurs déclaré que Sahara Mining devait commencer le travail de suivi au premier trimestre de 2018.

Blenheim confiante sur le potentiel de l’Afrique de l’Ouest en lithium
A cette occasion, le président de Blenheim, Chris Ells a indiqué : “nous sommes satisfaits des progrès réalisés dans les projets de lithium en Afrique de l’Ouest et de ces derniers résultats qui confirment le potentiel des projets ». Selon lui, il est « encourageant de constater que des valeurs anormales de lithium ont été obtenues dans plusieurs sites échantillonnés.”

“Nous sommes donc optimistes quant au potentiel futur des intérêts de lithium de Blenheim en Afrique de l’Ouest alors qu’ils progressent actuellement vers la prochaine étape des travaux d’exploration ».”

D’autres projets prometteurs de lithium au Mali
A noter que ces licences sont situées à moins de 40 kilomètres d’autres projets ayant permis de découvrir des quantités importantes de lithium au Mali, notamment le projet Bougouni de Kodal Minerals, société cotée à Londres.

Alors que déjà, en janvier 2013 , nous indiquions que le Mali est un pays riche en pétrole, en gaz et en mines d’or… richesses qui pourraient d’ailleurs être à l’origine des tensions actuelles, le pays se révèle également riche en lithium.
Ainsi, en février 2017, nous indiquions ici-même que selon les résultats d’une étude exploratoire réalisée par son propriétaire, la société minière Birimian , le coût du projet de lithium – dénommé alors Bougouni - avait été évalué à 83,4 millions de dollars. Le projet – renommé par la suite Goulamina pour éviter toute confusion avec d’auters projets et être au plus proche des réalités géographiques – couvre une superficie de 295 km2, dans une région située dans le Sud du Mali, pays ou l’entreprise minière australienne détient également deux projets aurifères, Massigui et Dankassa.

A cette date, Birimian indiquait que le développement du projet de Goulamina serait réalisé en deux étapes, sur une durée globale de 13 ans. 47,2 millions dollars seront affectés à la réalisation de la première phase, une exploitation à ciel ouvert d’une capacité de production annuelle d’un million de tonnes. La deuxième phase sera dédiée quant à elle au traitement du minerai par une usine de séparation en milieu dense.

«Les résultats de l’étude exploratoire confirment le potentiel remarquable de notre projet de lithium » dénommé encore alors Bougouni puis devenu Goulamina, avait alors déclaré Kevin Joyce, DG de Birimian. Ajoutant : “il s’agit de l’un des plus grands projets à haute teneur en lithium au monde et nous continuons à nous concentrer sur l’accélération de son développement”.

En novembre 2016, la compagnie minière Kodal Minerals avait quant à elle conclu un accord avec la société Minefinders, en vue d’acquérir une participation de 90% dans le projet de lithium Diendio, situé dans le Sud du Mali. Le projet couvre une superficie de 109 km2 et comprend trois concessions, Diendio Sud, Diossyan Sud et Manankoro Nord. La transaction évaluée à 65 000 dollars sera payée en deux tranches, la clôture étant planifié pour novembre 2017.

Présence militaire dans l’intérêt du « bien commun »
Le 14 janvier 2017, le Président François Hollande, en visite officielle au Mali, avait prévenu quant à lui que la présence militaire française au côté de forces maliennes pour leur formation et la lutte contre les groupes djihadistes présents dans le pays serait longue.
“Nous resterons ici, au Mali, dans le cadre de l’opération Barkhane tant que les pays africains – et il n’y a pas que le Mali – en décideront”, avait alors déclaré le chef de l’Etat français lors de la conférence de presse de clôture du 27e sommet Afrique-France. ”Notre objectif est de former les armées africaines” pour qu’elles assurent leur mission, à savoir “mettre en sécurité la zone sahélo-saharienne”, avait-t-il poursuivi. Il semble en effet nécessaire le préciser … le but ultime pouvant ne pas être aussi clair que cela.

Le président malien avait alors jugé pour sa part que l’opération Barkhane “en son temps et encore aujourd’hui répond à un besoin, non seulement du Mali, du Sahel mais aussi de l’Europe et du monde”. ”Il y a donc aujourd’hui des situations qui justifient cette coopération entre la France et nos armées”, avait-t-il souligné, ajoutant que “bien sûr” les troupes “resteront le temps qu’il faudra pour notre bien commun”. Reste à déterminer l’ampleur voire même le contenu de ce « bien commun ».

Sources : Alliance News, Agence ecofin, Birimian, AFP

Elisabeth Studer – 4 février 2018 – www.leblogfinance.com
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