On ne s’en rend pas compte au premier coup d’œil, mais le Mali est un pays qui compte et qui n’indiffère personne. Qu’importe la raison de cette présence du Mali dans les grandes bibliothèques virtuelles et l’intérêt que les uns et les autres portent au pays. Pour confirmer notre affirmation, amusez-vous à taper sur le moteur de recherche Google le mot clé « Mali », vous obtenez, au bas mot et en une fraction de seconde, quelque 469000 résultats. Je parie que d’autres moteurs de recherche feraient autant ou mieux ! Monsieur de La Palice qui avait un QI (Quotient intellectuel) hors pair clamerait avec force arguments que le Mali est héritier d’une des plus brillantes civilisations que le continent africain ait connue.
Ce brave Monsieur pousserait la générosité jusqu’à se battre contre des nigauds qui tenteraient de cacher le soleil avec leurs seules mains. Quand on est dans le continuum de l’Empire du Mali dont un souverain, au XIVème Siècle, Mansa Moussa, était crédité d’une fortune de 400 milliards de dollars au point qu’il trônait sur l’Atlas catalan, cette représentation du monde à cette époque, on comprend fort aisément la présence du Mali dans le subconscient universel. Ce, d’autant plus que le pays a apporté et continue d’apporter une contribution de qualité à la civilisation de l’Universel.
Qu’il y ait eu, çà et là, dans ce pays et à l’échelle de quelques générations, des régressions, des passages à vide et des remises en cause, peut bien évidemment émouvoir et constituer des motifs de doute. Du coup d’Etat de novembre 1968 aux attentats perlés de la fin janvier 2018, en passant par la grande sécheresse des années 1970, les évènements de mars 1991 et 2012, l’occupation d’une partie du pays par des terroristes, l’épidémie de la fièvre hémorragique à virus Ebola, les drames liés à l’immigration…, on est dans le tempo de l’histoire d’une Nation. Qui évolue en dents de scie. Qui connait des hauts et des bas !
Le génie des Maliennes et des Maliens est bien plus grand pour ne se focaliser que sur le côté sombre de leur histoire contemporaine. Ce que l’avenir réserve au pays, à ses filles et fils est bien plus important et radieux, en termes de perspectives et de dessein commun, que les drames de ces derniers jours qui les endeuillent. Monsieur de La Palice dirait encore que les Maliens sont ingénieux, créatifs, laborieux et durs à la tâche. Qu’ils sont citoyens du monde et que personne ni rien ne peut les effaroucher quand il s’agit de pourvoir à la pitance quotidienne des leurs. Avec sa jeunesse dynamique et décidée à en découdre, le Mali ne peut qu’être promu à un avenir radieux pourvu que les contraintes du moment soient transformées en crédits en termes de prise de conscience et d’invite à l’action.
A cette fin, les attentats sanglants des 25, 26, 27 et 28 janvier 2018 et l’adversité de l’environnement sous-régional et international doivent être des marqueurs pour catalyser sa prise de conscience et, au-delà, celle plus collective de toute une Nation. Ne jamais oublier que le Mali compte doit être un leitmotiv approprié de tous. Les preuves ? Elles foisonnent et je me contenterai d’évoquer trois. Primo, l’Union africaine, en sa 30ème session de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement, tenue fin janvier à son siège à Addis-Abeba, vient de distinguer notre pays pour son engagement dans l’agriculture.
En effet, le Mali est le 2ème pays en Afrique à investir 15% de son budget d’Etat dans l’agriculture, conformément à l’engagement de Maputo (2013). C’est de bon augure pour qui connaît l’importance de ce secteur dans l’économie de notre pays. Secundo, malgré les efforts acharnés des autorités françaises de dissuader les ressortissants de l’Hexagone à se rendre au Mali, une compagnie française, Corsair, choisit d’inaugurer une ligne Paris – Bamako. Le vol inaugural a eu lieu le 30 janvier dernier et, selon la direction de la Compagnie, CORSAIR assurera un vol hebdomadaire (tous les mardis) durant le premier trimestre de l’année 2018.
A partir du mois d’avril, cette fréquence sera double (mardi, et samedi). Pour au moins deux raisons, CORSAIR a eu le bon réflexe (flair) : le Malien a la mobilité dans son sang et la communauté malienne vivant sur le sol français est si importante qu’elle constitue, en terme économique, une niche à conquérir et fidéliser. Tercio, le Mali a inauguré le samedi 03 février 2018 une nouvelle mine d’or à Fékola, Cercle de Kéniéba (à ne pas confondre avec Fakola dans le Cercle de Kolondiéba). Propriété de la société B2GOLD, cette mine va conforter la position de 3ème producteur africain d’or du Mali.
En 12 ans (durée de vie), la mine de Fékola va produire environ 700.000 onces d’or. Un filon, en quelque sorte puisque, outre les royalties payées à l’Etat malien, la mine emploiera plusieurs centaines de jeunes maliens. Enfin, le Mali est un pays qui vit malgré la peur – réelle ou virtuelle – qui l’étreint. Son agenda sportif et culturel se déroule normalement et n’est perturbé que par des considérations de gouvernance. L’occasion faisant le larron, je voudrais saluer les opérateurs et entrepreneurs culturels du pays dont les promoteurs du Festival sur le Niger (Ségou) qui défient courageusement un adversaire invisible et sournois. Leur courage doit nous servir de boussole et nous enseigner que nous ne devons jamais céder à la peur. Sous aucun prétexte !