Malgré la signature de l'accord pour la paix et la réconciliation au Mali, la situation des droits de l'homme reste préoccupante dans le pays. C'est ce qui ressort d'un rapport de la Minusma et du Haut Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme. Que nous apprend ce rapport ?
Ce rapport couvre la période de janvier 2016 à juin 2017, c'est-à-dire la période dite intérimaire. Plus de 1200 violations, abus ou incidents ont été recensés, ainsi que 2700 victimes dont 441 tués.
Selon l'ONU, les acteurs non-étatiques restent les principaux responsables des violations des droits de l'homme dans le pays et cumulent à eux seuls 78% des actes dénoncés, même si la plupart des auteurs de ces violences, deux cas sur trois, ne sont pas identifiés. Signe de la complexité de la tâche pour une division des droits de l'homme dont les mouvements restent parfois limités pour des questions de sécurité.
Sur 297 violations imputables à des groupes armés identifiés, 246 concernent non pas Aqmi, Ansar Dine ou d'autres groupes jihadistes, mais plutôt les groupes signataires de l'accord, la CMA et la plateforme, qui se sont affrontés à nouveau à partir de juillet 2016 mais qui s'en sont aussi pris dans ce cadre aux civils, accusés d'être des sympathisants. Beaucoup de pillages mais aussi des exécutions sommaires, enlèvements, mauvais traitements, entre autres.
Pour ce qui est des forces maliennes de sécurité, ce sont elles qui ont commis le plus de violations des droits de l'homme au premier semestre 2016 : 20% des violations des droits de l'homme sur la période sous examen. C'est surtout lors des opérations anti-terroristes, selon les auteurs de ce rapport, que les FDSM commettent le plus d'exactions mais aussi dans la répression de manifestations : exécutions sommaires, tortures et mauvais traitements, arrestation et détentions arbitraires.