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Reconstitution des fonds du partenariat mondial pour l’éducation : L’engagement des décideurs du monde acquis
Publié le lundi 5 fevrier 2018  |  L’Essor
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Dakar, capitale du Sénégal, a abrité vendredi dernier la troisième Conférence internationale de reconstitution des fonds du partenariat mondial pour l’éducation. La conférence, co-parrainée par le président sénégalais, Macky Sall et son homologue français, Emmanuel Macron, avait pour but de récolter 3,1 milliards de dollars sur la période 2018 – 2020, afin de pouvoir financer l’éducation de centaines de millions de filles et de garçons qui n’y ont pas accès.

Le Partenariat mondial pour l’éducation soutient 65 pays en développement afin de garantir à chaque enfant une éducation de base de qualité, donnant la priorité aux plus pauvres, aux plus vulnérables et à ceux qui vivent dans les pays touchés par la fragilité et les conflits.



C’est pour prendre part à cette importante conférence que le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta est arrivé jeudi, en fin d’après midi, dans la capitale sénégalaise à la tête d’une forte délégation, comprenant notamment le ministre de l’Education nationale, Ousseïni Amion Guindo.
En effet, c’est aux environs de 19 H 00 que l’avion de commandement du président Kéïta a atterri sur la piste de l’aéroport international Léopold Sedar Sengor de Dakar. Le chef de l’Etat a été accueilli par son homologue du Sénégal, Macky Sall.

C’était en présence de l’ambassadeur du Mali au Sénégal, Mme Binta Kane Cissé et d’autres personnalités. Après avoir reçu les honneurs militaires, les présidents Kéïta et Sall ont eu un bref tête-à-tête au salon d’honneur de l’aéroport. Tout juste après, la délégation présidentielle s’est dirigée vers le King Fahd Palace Hotel où le chef de l’Etat a pris ses quartiers.

C’est le Centre international de conférences de Dakar «Abdou Diouf» qui a abrité le panel de haut niveau de cette grande conférence, en présence de plusieurs chefs d’Etat africains, dont le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta. Nombre de personnalités étaient aussi présentes au nombre desquelles l’on peut citer le président de la Banque mondiale, Jim Kim, la présidente du Conseil d’administration du Partenariat mondial pour l’éducation, Mme Julia Gillard, l’artiste de renom Rihanna, ambassadrice de bonne volonté pour l’éducation etc.
C’est avec la prestation du talentueux artiste sénégalais Youssou N’Dour que cette cérémonie a débuté dans une ambiance conviviale et assez détendue. Tout naturellement, c’est l’hôte de la conférence, le président Macky Sall qui a ouvert la séquence des interventions.

Le président Sall a d’entrée de jeu déclaré que la tenue de cette troisième conférence internationale de reconstitution des fonds du partenariat mondial pour l’éducation vise à aider des millions d’enfants à aller l’école. Selon Macky Sall, financer l’éducation n’est pas une charge sociale, mais un investissement sûr pour l’éveil des consciences et la formation aux compétences pour le progrès de l’humanité. « Financer l’éducation, c’est semer dans chaque enfant les germes de la dignité humaine, c’est contribuer à forger en lui la capacité de discernement qui élève et éclaire l’esprit et rend la conscience moins vulnérable à la manipulation ; financer l’éducation, c’est allumer la lumière du savoir, du savoir-faire et du savoir être qui préparent la vie en société ; financer l’éducation, c’est assurer la qualité des ressources humaines qui portent les efforts du développement économique et social des nations », a-t-il développé.

Au total, a rappelé le président Sall, le cumul des financements de l’ensemble du système éducatif sénégalais par le budget national s’élève à plus de 1,2 milliards de dollars US aujourd’hui, soit plus de 25,48 % du budget national.En outre, il a annoncé qu’en plus de ses efforts internes, le Sénégal versera 2 millions de dollars comme contribution à la reconstitution des fonds du partenariat pour la période 2018 – 2020.

«La bataille pour l’éducation en Afrique est la mère de toutes les batailles, si nous la perdons, toutes les autres sont perdues d’avance. Ensemble mobilisons nous pour nos enfants, ensemble mobilisons nous pour l’école», a lancé le président sénégalais.

Quant au président français, co-parrain de la rencontre, il a souligné que l’engagement pour l’éducation, ce n’est pas un choix qu’on peut faire ou ne pas faire, c’est une nécessité contemporaine. «Parce qu’aujourd’hui face à nous, le principal défi est celui de l’éducation. Il n’y a qu’une seule réponse face à l’obscurantisme, au discours de violence, au terrorisme, c’est l’éducation», a insisté Emmanuel Macron.

Avant d’affirmer que pour aujourd’hui comme pour demain, l’éducation, c’est la condition de la sécurité, de la stabilité, du développement durable, du progrès dans nos sociétés. Aux dires du président français, c‘est la possibilité offerte à chacune et chacun de choisir sa vie, mais c’est surtout la seule possibilité d’avoir des sociétés libres. Il a ensuite rappelé que Victor Hugo disait ceci «Ouvrir une école, c’est fermer une prison». M. Macron dira qu’il y a aujourd’hui 300 millions d’enfants qui ne sont pas scolarisés.

Face à cela, a-t-il proposé, il est urgent d’agir fermement, avec des engagements concrets, fermes. Il a annoncé que la France portera à 200 millions d’euros son engagement pour le partenariat pour l’éducation.
«Il y a quelques priorités claires qu’il faut partager : nous devons concentrer notre aide, notre action sur les Etats les plus fragiles, les plus bousculés par le terrorisme, par l’obscurantisme et je pense à l’Afrique, au Sahel ; nous devons aujourd’hui mettre un accent tout particulier sur l’éducation des jeunes filles…», a conclu Emmanuel Macron.

Le président de la République est, à l’entame de ses propos, revenu sur la difficile situation sécuritaire dans le Centre du pays, rappelant l’attentat à la mine survenu à Boni il y a quelques jours. Selon Ibrahim Boubacar Kéïta, ce Centre du Mali précisément est aujourd’hui un lieu de défi pour certains qui, avec un acharnement redoutable, voudraient en chasser tout ce qui peut ressembler de près ou de loin à la connaissance, au savoir, à la lumière, à l’école.

Il a expliqué que les écoles sont brulées, fermées, les maîtres sont effrayés, inquiétés, chassés manu militari. Cela aujourd’hui, reconnaît le président Kéïta, nous vaut la solidarité de tous nos amis et la mobilisation pour que notre Sahel, autrefois si paisible, le redevienne, singulièrement en ce lieu là qui fut le berceau de certains de nos grands esprits dont Amadou Hampâté Bah.

«Donc, ne pas être ici aujourd’hui avec vous eut été sûrement une trahison de ceux-là et de leur combat de survie. Ce qui est en jeu ici aujourd’hui, c’est la survie de l’humanité en ce qu’elle a de plus merveilleux. Eduquer les enfants, c’est leur ouvrir tout un monde et surtout leur donner la dignité et la liberté de choix. Permettre cela par un financement du secteur éducatif à hauteur de souhait qui nous permet de tenir nos engagements à l’endroit de cette couche qui est aujourd’hui l’essentiel de nos populations», a indiqué le chef de l’Etat.

Toujours aux dires du président Kéïta : «Nous avons dans nos pays, en même temps qu’un atout fabuleux, des bombes humaines, parce que cette jeunesse là, si elle n’était pas éduquée, si elle n’était pas encadrée, si elle n’est pas prise en charge, serait un réservoir pour ceux-là qui ne nous veulent pas de bien. Donc, je suis venu ici aujourd’hui vous dire ces réalités là et la résilience de ce monde et le devoir que nous avons d’être présents et de faire en sorte que l’humanité reste humaine».

Les autres chefs d’Etat ont rappelé les efforts qu’ils déploient dans leurs pays respectifs en faveur de l’éducation. Tous ont appelé à plus de mobilisation en vue de plus de moyens pour le financement des besoins de l’éducation.

Envoyé spécial
Massa SIDIBÉ

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