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Échéances électorales : Les raisons de douter de la sincérité du soutien de la CMP à IBK
Publié le lundi 5 fevrier 2018  |  Mali Horizon
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Soutenir politiquement un régime, c’est le proclamer publiquement et le manifester concrètement. Les partis membres de la Coordination des partis politiques de la majorité présidentielle (CMP) ont déclaré leur soutien indéfectible au régime de l’actuel locataire du palais de Koulouba. Mais au-delà des déclarations, les actes ne suivent pas. On ne voit ni des leaders ni les cadres de ces formations politiques aller au charbon pour appuyer le régime dans ses initiatives.

Cette économie d’engagement des formations politiques à l’endroit de leur supposé partenaire, le régime du nouveau départ, amène à s’interroger sur la sincérité de leur soutien.



Une formation politique qui déclare son soutien au pouvoir en place, cautionne d’office toutes les actions de ce régime. Le soutien doit se faire sur le terrain, en persuadant les populations à adhérer à la politique de gestion du gouvernement. La formation qui soutient sera donc comptable de la gestion faite par le pouvoir, à la fin de son mandat. Ce n’est malheureusement pas ce que font les leaders et cadres de la majorité présidentielle, tous étaient absents du débat relatif au projet de révision de la Constitution.

Le ministre Amadou Koita du parti PS Yelen Coura est d’ailleurs devenu très présent sur les média pour expliquer telle action du gouvernement ou en justifier une telle autre. C’est cela soutenir et assumer la participation à une gouvernance, à un régime. Toute chose que ne savent pas faire les autres leaders de la CMP, à commencer par son président Bocary Tréta. Si l’image du premier est souvent projetée par les caméras comme ministre, le second lui est porté complètement disparu de la scène politique, après son passage au gouvernement. Pourtant, il ne se passe pas une semaine sans que le gouvernement du renouveau ne livre à l’opinion un sujet à sensation sur lequel il a souvent besoin du soutien de ses alliés. Pour des sujets qui sont à l’origine de tant de remous sociaux, on se serait attendu à ce que les alliés du Chef de l’Etat se prononcent pour apporter leur caution à la démarche gouvernementale. Comment comprendre par exemple le silence de ces alliés face aux critiques acerbes de Moussa Sinko Coulibaly ?

En tant qu’alliés du gouvernement, ces partis devraient régulièrement monter au créneau pour réitérer leur soutien au régime, ses actions et orientations politiques, économiques, culturelles et éducatives. Par contre, en faisant une rétention d’engagement à appuyer le régime dans ses choix, l’on a l’impression que ces alliés politiques ne veulent pas réellement assumer leur soutien au gouvernement IBK, c’est-à-dire s’allier par conviction au gouvernement avec la détermination de réussir ou d’échouer avec lui. Le cas échéant, les partis comme le RPM, l’Adema, Le CNID, la CDS, la CODEM…devraient se préparer pour les électorales municipales partielles, régionales, présidentielle, législatives de 2018, à battre campagne en assumant les choix et les réalisations de leur partenaire politique.

L’agenda caché de l’économie d’engouement

Mais le peu d’engouement affiché par ces leaders est plutôt révélateur d’un agenda caché. Celui de se démarquer des actions du régime en place, pour ensuite les utiliser comme argument de campagne contre lui. Il sera alors question de se laver les mains et retourner sa veste comme c’est le cas actuellement. C’est pour cela qu’il convient d’appréhender ce soutien ambigu des leaders de la CMP au régime actuel, comme une posture prudente qui préparerait les dirigeants à faire tomber rapidement leurs masques.

Paul N’GUESSAN

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