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Violence contre les femmes: Silence sur le viol collectif d’une jeune fille à Bamako
Publié le mardi 6 fevrier 2018  |  Le Républicain
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© aBamako.com par A.S
Conseil des ministres du mercredi 30 septembre 2015
Bamako, le 30 septembre 2015 le Président de la République Ibrahim Boubacar Keita a présidé le conseil des ministres du mercredi a Koulouba. Photo: Colonel Salif Traoré
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Depuis quatre jours, la vidéo du viol d’une jeune fille par une bande de garçons circule sur les réseaux sociaux. Si l’acte abject a été vivement condamné par de simples citoyens, les autorités maliennes sont restées silencieuses.

Aucune réaction n’est venue ni du ministère de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, ni du ministère des droits de l’Homme et de la reforme de l’Etat, ni du ministère de la Sécurité intérieure dont les services peuvent s’autosaisir d’un tel dossier afin de mettre le grappin sur les voyous.

Le ministère de la Justice n’a pas pipé mot sur l’affaire, ses relais sur le terrain non plus. Encore étonnant, c’est le silence des organisations de défense des droits des femmes qui sont d’ailleurs nombreuses au Mali. Plusieurs d’entre elles avaient manifesté récemment à Bamako devant l’Assemblée nationale pour dénoncer les violences faites aux femmes. Une manifestation qui a été réprimée par les forces de sécurité.

Pourtant, il est facile d’identifier les violeurs sur la vidéo, puisqu’ils n’ont pas pris le soin de dissimuler leurs visages en se filmant. Les complaintes de la jeune fille n’ont servi à rien ; entre injures grotesques et gestes brusques, ces mauvais garçons sont passés à tour de rôle sur la pauvre. Les agresseurs étaient visiblement déterminés à se venger de la fille. La faute de la victime serait d’avoir porté atteinte à la réputation de la bande.

La vidéo du viol collectif a été largement partagée sur Facebook, mais personne n’a dénoncé les auteurs du forfait. Pour l’heure, rien n’indique que la victime ait été soutenue dans cette épreuve difficile. Mais l’acte interpelle tout le monde. La famille pourrait porter plainte contre les agresseurs, mais les autorités ont le devoir de sévir contre un tel acte haineux.

Mieux, la rue malienne qui est prompte à corriger les flagrantes injustices est aussi interpellée. Quoi que la jeune fille ait pu commettre contre la réputation de ses violeurs, ces derniers ne méritent pas d’être protégés. Le silence de la population sur cet acte odieux pourrait contribuer à la banalisation du viol au Mali.

Il convient de rappeler que plusieurs femmes et filles ont été victimes de violences sexuelles au Mali, surtout au nord au centre du pays où règne l’insécurité. Les viols sont commis régulièrement à Bamako, mais celui-ci est le viol de trop.

Soumaila T. Diarra
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