La libération de Kidal, la sécurisation des villes libérées, la lettre ouverte du lieutenant-colonel Seydou Diallo et le démantèlement du groupe de djihadistes du Mujao, sont entre autres sujets abordés par la Direction de l’information et des relations publiques des armées (Dirpa) au cours de sa conférence de presse du lundi 29 avril.
L’épineuse question de libération de la région de Kidal encore entre les mains du Mnla, a fait couler beaucoup de salive au Mali et ailleurs. Mais cette question est en phase d’être aplanie, selon le directeur de la Direction de l’information et des relations publiques des armés, lieutenant-colonel Souleymane Maïga, qui a laissé entendre que les forces de défense et de sécurité se réorganisent pour lancer l’assaut final à Kidal. Pour ce faire, ajoutera-t-il, de gros renforts sont en train de monter à Gao pour libérer cette région. Il a précisé que l’armée malienne est déjà à Kidal, mais cette fois -ci, de gros détachements seront bientôt déployés sur le terrain afin de faciliter le redéploiement de l’administration.
Parlant des villes libérées, M. Maïga dira que le risque zéro n’existe pas. Mais la sécurisation et le ratissage des différentes localités ainsi que le redéploiement de l’administration ont créé un regain de confiance chez les populations. Ce qui fait que de nombreux déplacés internes regagnent leurs foyers sans assistance.
Quant au démantèlement du réseau de 7 terroristes appartenant au Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’ouest (Mujao), il nous revient, selon le capitaine Modibo Nama Traoré de la Dirpa, que ce groupe s’apprêtait à commettre des attentats à Bamako. Ainsi, poursuivra-t-il, les services spéciaux ont appréhendé un certain Mohamed Diallo qui faisait l’objet de filature de la Sécurité d’Etat et il a reconnu appartenir au Mujao. Ensuite, un autre gros poisson a été interpellé. Il s’agit de Ahmed Yaya Diallo, l’Imam de Mujao à Gossi. Au fil des filatures, le fils de cet Imam Diallo qui s’était inscrit dans une medersa de Bamako, dans le but de recruter des talibés à mettre au service du Mujao, a été aussi interpelé. Les dépositions de ces derniers ont permis de mettre la main sur les quatre autres membres du réseau qui ont tous avoué appartenir les faits à eux reprochés. Les enquêtes sont en cours pour démasquer d’autres complices qu’ils auraient aidé à identifier.
Faut-il le rappeler, ces interpellations ont eu lieu du 7 au 18 mars dernier. Compte tenu de la situation que le pays traverse, les services de sécurité n’ont pas voulu divulguer l’information au risque de ne pas semer la panique dans le pays, a expliqué le capitaine Modibo Nama Traoré. C’est seulement lors de leur transfèrement à la prison centrale que les médias en ont eu vent.
En ce qui concerne la lettre ouverte du lieutenant-colonel Seydou Diallo dénonçant les conditions de vie des bérets rouges sur le terrain, le directeur Maïga a déploré cette attitude du sieur Diallo. Car, dit-il, ce que ce dernier dénonce n’est pas un problème propre à un corps. Il s’agit des difficultés d’équipement auxquelles toute l’armée est confrontée. Et ce n’est pas à un seul individu de prendre en compte les préoccupations d’un corps. «Cela n’est pas normal pour un militaire de s’adonner à un tel spectacle. De toutes les façons, la hiérarchie est en train de se pencher sur cette affaire du lieutenant-colonel Diallo. Car il n’y a pas de syndicalisme dans l’armée» a laissé entendre le directeur de la Dirpa, le lieutenant-colonel Souleymane Maïga.