Le poste de contrôle de Bougouni est désormais devenu un vrai centre d’affaires pour certains indisciplinés parmi les forces de l’ordre maliennes. En effet, ces agents normalement chargés de veiller à la sécurité des personnes et de leurs biens et le contrôle routier, n’ont trouvé mieux à faire que de racketter les pauvres passagers pour un simple contrôle des pièces d’identité.
Le mode opératoire est aussi ridicule que dégoutant. En effet, une fois le bus stoppé, les agents à l’aide d’un pistolet pardon, d’un stylo et un bout de papier relèvent les noms de tous ceux qui ne possèdent pas de carte d’identité mais aussi de ceux qui n’ont pas leur carte à jour. Ensuite, ils sont embarqués comme des migrants en Lybie dans une petite maison appelée « poste de contrôle ». Une fois dans cette pièce, chacun est condamné à payer la somme de 2000 francs CFA pour les non détenteurs de la carte et la somme de 1000 francs pour ceux qui n’ont pas leur pièce en règle. Les étrangers ? C’est autre chose, le marchandage commence à partir de 5000 francs que l’intéressé ait ou pas une pièce d’identité, cela n’a pas une grande importance. Il est certes difficile de soutenir les citoyens qui peinent à s’offrir une pièce d’identité nationale pourtant très facile à obtenir, mais l’escroquerie de certains agents des forces de l’ordre est à dénoncer également. La question qui mérite d’être posée est, où va toute cette somme rackettée en longueur de journée ? Surtout quand on sait qu’aucune quittance n’est délivrée après le payement.
De plus en plus, les voix s’élèvent pour dénoncer la pratique peu orthodoxe des forces de l’ordre durant les voyages. Si aucune solution n’est trouvée, le ras-de bol des passagers pourrait faire craindre le pire.