Le 23 janvier dernier, lorsque le Secrétaire Général de l’ONU, António Guterres, annonçait sa décision d’établir la Commission d’enquête internationale prévue par l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale au Mali, c’était sans compter avec la détermination des ex-rebelles de la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA) à rendre la tâche difficile, voire impossible, à cette commission. Dans un communiqué publié, le dimanche dernier, la CMA demande à cette commission onusienne que ses enquêtes couvrent la période de 1960 jusqu’à nos jours ; un travail herculéen qui dénote de sa durée dans le temps ou de son impossibilité pure et simple.
Nous vous proposons ici l’intégralité du communiqué actant l’exigence : «La Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA) prend acte et se réjouit de la décision du Secrétaire Général des Nations Unies relative à la nomination des membres de la Commission d’Enquête Internationale prévue par l’Accord pour la Paix et la Réconciliation (APR) au Mali, issu du Processus d’Alger.
Cette commission indépendante longuement attendue par les populations de l’Azawad est un élément fondamental dans la perspective d’une résolution durable du conflit et d’une véritable réconciliation nationale ; cette mesure s’inscrit conformément à l’engagement des Parties à l’Accord clairement formulé dans son Préambule : ‘‘Le Gouvernement de la République du Mali et les Parties Signataires expriment leur détermination à éliminer définitivement les causes profondes de la situation actuelle et à promouvoir une véritable réconciliation nationale fondée sur une réappropriation de l’histoire à travers une unité nationale respectueuse de la diversité humaine caractéristique de la nation malienne’’.
Elle est également l’occasion ultime d’avoir un processus de justice crédible pour toutes les victimes, sans distinction aucune, mais surtout qui permettrait le traitement profond et définitif des causes du conflit historique.
De ce fait, pour la CMA, le mandat de cette Commission d’Enquête Internationale (CEI) devrait couvrir toute la période où des crimes et graves violations de Droits humains ont été commis (de 1963 à nos jours) dont les événements de 2012 ne constituent qu’un des cycles de complication de ce conflit.
La CMA exprime toute sa disponibilité et usera de tous les moyens pour la manifestation de la vérité afin que les parents des victimes de crimes et graves violations des Droits humains aspirent enfin à une véritable justice.
Kidal, le 05 février 2018