La 14è édition du Festival sur le Niger a réussi son pari. Malgré le contexte sécuritaire précaire, le public a massivement participé à ce rendez-vous qui s’impose, désormais, dans l’agenda culturel de notre pays comme un événement phare. Le public bravait ainsi, les rumeurs de menace qui auraient pu planer sur la manifestation culturelle de Ségou. Un impressionnant dispositif de sécurité était déployé sur les bergers du fleuve Niger et les autres sites du festival.
La cérémonie d’ouverture du Festival, couplée avec la signature de la convention du Fonds africain pour la culture entre le ministère de la Culture et le Réseau Arterial Network, s’est déroulée au siège de la Fondation sur le Niger. Elle était présidée par le ministre de la Culture, Mme N’Diaye Ramatoulaye Diallo, en présence de ses collègues de l’Artisanat et du Tourisme, Mme Nina Wallett Intallou et de l’Equipement et des Infrastructures, Mme Traoré Zeinabou Diop et le président de la Fondation Festival sur le Niger, Mamou Daffé. Etaient aussi présents, le gouverneur de la Région, George Togo, le maire de la Commune urbaine de Ségou, Nouhouh Diarra, le parrain de l’événement Seck Tidiane Seck et des autorités traditionnelles de la région.
L’édition de cette année a été marquée par plusieurs activités, notamment foire internationale, expositions photos et de peinture, colloque international, caravane pour la paix et présentations théâtrales sur la thématique : « Ségou, ville d’architecture ».
Il faut aussi préciser qu’auparavant, le ministre de l’Artisanat et du Tourisme avait présidé l’ouverture de la foire internationale de Ségou sur le quai de la berge. Mme le ministre en charge du Tourisme avait témoigné de l’engagement du gouvernement, à travers son département, à soutenir la promotion et le développement du secteur de l’artisanat. Pour revenir au festival, N’Diaye Ramatoulaye Diallo a exprimé sa fierté de voir ce festival se tenir pour résister contrer les obscurantistes. Elle a aussi réitéré l’engagement des autorités à soutenir la diversité culturelle, à travers des festivals. Pour Mme le ministre de la Culture, la réalisation de cet idéal reste tributaire de la façon dont notre intelligence collective fera face aux défis majeurs de notre pays, principalement le défi de la paix, de l’émergence économique et de l’emploi pour notre jeunesse.
«Nous apportons ici un démenti collectif à tous ceux qui semblent n’avoir d’autre but que de mettre le Mali à genou, de terroriser ses filles et fils et saper systématiquement nos efforts de paix» a souligné Mme N’diaye Ramatoulaye Diallo.
La diversité culturelle, qui a été et restera le socle de l’unicité de notre nation, est une réponse pratique à chacun de ces défis. Bien plus qu’un festival donc, nous célébrons ici notre désir de paix et d’unité, c’est le triomphe d’une foi partagée, notre foi en la paix a-t-elle indiqué.
L’un des temps forts de la cérémonie a été la signature de la Convention sur Fonds africain pour la culture. Mme le ministre en charge de la Culture a expliqué que la mise en place de cet instrument novateur permettra de professionnaliser l’industrie de la culture et de faire de l’entrepreneuriat culturel une source de croissance inclusive et d’emplois durables. Il s’agira aussi de voir comment optimiser la circulation et la distribution des biens et services culturels africains.
Le maire de Ségou, a souhaite la bienvenue aux festivaliers et leur adhésion à la promotion de la culture comme facteur de développement et de la paix. Quant à Mamou Daffé, il a simplement précisé que 40 pays étaient représentés à Ségou pour participer au festival. Cette participation massive est confirmée par le coordinateur de la manifestation, Djibril Guissé. Selon lui, ils étaient aussi 425 artisans et artistes exposants à répondre à l’appel de Ségou.
Une série d’activités était programmée. Il y a eu le concert géant qui est revenu sur les bergers. Du fait de l’insécurité, ce spectacle musical avait été transféré au siège de la Fondation sur le Niger depuis 2013. Regroupant des artistes de différentes nationalités, le concert a émerveillé le public malgré un vent glacial. 25 artistes programmés, notamment Habib Koité, Salif Keita, Nampé Sadio, Bouillé Koité, l’orchestre de Koré», Abdoulaye Diabaté, King Kj, Tal B, Kareyce Fotso, Kamaldine, le groupe Haba Haba sprit, ont donné un aperçu de leur immense talent. Au-delà de la musique, il y avait plusieurs prestations, notamment le Horon de Blonba, prestation de Ketly Noel, de masques et grandes marionnettes, ateliers, expositions d’artiste, animations dans les quartiers et concours de ville propre.
Le Festival sur le Niger reste une niche sur le plan économique. Hôtels, auberges voire maisons de particuliers ont fait le plein.