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Majorité présidentielle: Pourquoi Me Tall a claqué la porte
Publié le mercredi 7 fevrier 2018  |  Les Echos
Atelier
© aBamako.com par momo
Atelier de validation du projet de Politique Nationale de la Science, de la Technologie et de l’Innovation
Bamako , le 10 novembre 2015 le ministre de l’Enseignement Supérieur Me Mountaga Tall a présidé l’ Atelier de validation du projet de Politique Nationale de la Science, de la Technologie et de l’Innovation au Radisson Blu
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La suspension du Cnid de la majorité présidentielle est liée simplement au fait qu’il a été évincé de la gouvernance, alors qu’il aurait voulu continuer à jouer des rôles importants au sein de l’attelage.

Le Congrès national d’initiative démocratique (Cnid-Faso Yiriwa Ton) a suspendu sa participation de la majorité présidentielle. L’annonce a été faite par Me Mountaga Tall lui-même.
La suspension du Cnid de Me Tall n’est pas surprenante. Il intervient à un moment où le parti est confronté à d’énormes dissensions. En effet, une série de démissions s’est enclenché au sein du parti. Depuis quelque temps, Me Tall n’est pas en phase avec ses lieutenants. C’est pourquoi, certains cadres ont décidé de quitter le navire.

Le premier à lui signifié sa démission est Moussa Oumar Diawara de la Commune I qui était une grande figure et bailleur du parti. Quelques jours après, un autre calibre du parti a claqué la porte. Il s’agit du 8e vice-président, Dioncounda Niakaté. Ce dernier dans sa lettre de démission critiquait l’immobilisme du parti présidé par MountagaTall depuis la création du parti en 1991 aux lendemains de la révolution populaire qui a balayé le régime du général Moussa Traoré.
Débarqué du gouvernement à la faveur du remaniement ministériel qui a conduit Idrissa Maiga à la Primature, Me Tall et probablement une grande partie du Comité directeur du parti ont difficilement compris ce débarquement de leur Manitou du ministère de l’Economie numérique et de la Communication au profit du jeune ministre Arouna Traoré.
Parti influent de la Majorité, le Cnid se devait d’avoir bien sa place si non sa part du « gâteau » dans ce nouveau gouvernement d’AIM, celui de Communication et de l’Economie numérique ou tout autre département « stratégique » ou « friqué ».

Stratégique en ce sens que ce remaniement est intervenu au moment où le ministère de l’Economie numérique s’apprêtait a lancé l’appel à candidature pour la 4e licence de téléphone mobile. Pour qui connaît qu’être porteur d’un tel projet peut générer des avantages, Me Tall a donc vu, vraisemblablement, sa non reconduction, à un coup bas à lui porté par le parti au pouvoir, notamment le rassemblement pour le Mali (RPM).

L’homme se serait très fâché. Mais quelques jours après la formation du gouvernement AIM, Me Talla confiait à un confrère qu’il aurait été consulté, mais aurait décliné l’offre.
Depuis le fossé commence à s’élargir entre le Cnid et le RPM. De nombreux politiques maliens nous ont habitués à ce genre de « caméléonisme » où, après avoir quitté le pouvoir se versent dans le critique, espérant ainsi se construire une virginité politique. Toutes les actions du gouvernement dont ils sont comptables et souvent même initiateurs et ont défendu bec et ongles sont ainsi dépeintes en noir. A preuve, le premier acte qu’il a posé après la sortie de son parti, a été de se désolidariser de la majorité présidentielle en demandant la relecture du projet de Réforme constitutionnelle. Chose qu’il n’avait jamais dis en termes clairs, limpides et sans équivoque lorsqu’il avait voie au chapitre. Révolté pour l’avoir « retirer la main de la soupe », Mountaga n’avait d’autres alternatives que de faire semblant d’être une victime d’un système de gouvernance qu’il est d’ailleurs comptable.

Député et avocat Mountaga Tall a été parmi les premiers artisans du pluralisme démocratique au Mali. Cet habitué des élections présidentielles et législatives depuis 1992 a vu son immunité parlementaire levée dans le cadre d’une affaire d’escroquerie. Cette suspension du Cnid de la MP intervient après le départ de plusieurs cadres.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que la suspension du Cnid de la majorité présidentielle est liée simplement au fait qu’il a été évincé de la gouvernance alors qu’il aurait voulu continuer à jouer des rôles importants au sein de l’attelage.
Amadou Sidibé
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Les Echos N° 3864 du 3/5/2012

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