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Journée mondiale contre les MGF: des chiffres inquiétants
Publié le mercredi 7 fevrier 2018  |  Info Matin
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Ce 6 février, notre pays, à l’instar de la communauté internationale, célèbre la 15e Journée mondiale de lutte contre l’excision. Selon l’ONU, 200 millions de femmes ont subi une forme de mutilation génitale féminine (MGF), des pratiques qui, en plus des troubles psychologiques, peuvent engendrer des complications graves, et parfois mortelles, pour la santé de la petite fille et de la femme, des années plus tard.

La pratique de l’excision, communément appelée MGF, est très répandue dans de nombreux pays d’Afrique. Cette forte propension à l’excision dans ces pays s’explique essentiellement par la dimension traditionnelle culturelle et/ou religieuse de la pratique, en place depuis des siècles. Elle fait partie des rituels traditionnels de passage à l’âge adulte pour les filles d’une quinzaine d’années, âge auquel elles sont censées se marier.
Cependant de nos jours, elle fait partie des premières causes de la mortalité maternelle et infantile en Afrique subsaharienne, selon les experts. En effet, l’excision telle qu’elle est présentée de son sens culturel et traditionnel, n’est plus pratiquée, aujourd’hui, l’opération est réalisée avant l’âge de 5 ans en milieu rural et dans les 40 jours suivant la naissance d’une fillette dans les grandes villes.

Des chiffres accablants
Selon le site d’information de l’ONU, 200 millions de femmes et de filles dans le monde ont subi l’une ou l’autre forme de mutilation génitale féminine. Si cette tendance perdure, 3 millions de jeunes filles risquent de subir des mutilations génitales féminines chaque année, d’après la même source.
Précisément, 44 millions de jeunes filles âgées de moins de 14 ans ont subi des mutilations génitales féminines, principalement en Gambie avec un taux de 56 % ; en Mauritanie avec 54 %. En Indonésie, environ la moitié des filles âgées de moins de 11 ans ont subi cette pratique. Signalons que les pays qui présentent le plus haut taux de prévalence de cette pratique parmi les filles et les femmes âgées de 15 à 49 ans sont la Somalie avec ses 98 %, la Guinée qui enregistre 97 % et le Djibouti avec 93 % et au Mali avec 91 %.
Ainsi, M. Cheik Tidiane MBENGUE, Directeur exécutif de l’UNFPA, a tiré la sonnette d’alarme lors de son passage au Mali sur ce chiffre, qui, selon lui, est très compromettant pour la santé de la femme. C’était à la faveur de 16 jours d’activisme contre les violences aux femmes.
« Au Mali, 91 % des femmes subissent l’excision. Voilà un message que je voudrai lancer pour ces 16 jours d’activismes contre les violences basées sur le genre. Car, nous constatons que le phénomène grandit. Il faut faire quelque chose pour stopper l’excision qui constitue l’une des causes des problèmes de santé de la petite fille et de la femme », a-t-il averti.

Un garde-fou pour changer la donne
Les objectifs de développement durable et plus particulièrement l’Objectif 5, appellent à mettre un terme aux mutilations génitales féminines d’ici à 2030. En plus de l’excision, il vise à éliminer toutes les pratiques préjudiciables, telles que le mariage des enfants, le mariage précoce ou forcé et la mutilation génitale féminine. L’élimination des mutilations génitales féminines a fait l’objet de nombreux appels de la part d’organisations intergouvernementales, notamment l’Union africaine. Et M. BENGUE de rassurer que le Fonds des Nations unies pour la population (FNUAP) et le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) dirigent conjointement le plus grand programme mondial visant à accélérer l’abandon des mutilations génitales féminines. Ce Programme conjoint FNUAP-UNICEF, rapporte le site des Nations unies, est concentré dans 17 pays africains et soutient également différentes initiatives régionales ou internationales. Les 17 objectifs de développement durable (ODD), adoptés en septembre 2015, visent à transformer notre monde au cours des quinze prochaines années. Ils poursuivent les efforts menés dans le cadre des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), de 2000, qui ont amélioré la vie de millions d’individus à travers le monde.
Signalons que le FNUAP travaille avec les gouvernements, différents partenaires et d’autres institutions des Nations Unies afin d’atteindre ces objectifs, en particulier l’objectif 3 sur la bonne santé et le bien-être, l’objectif 4 sur l’éducation et l’objectif 5 sur l’égalité entre les sexes, tout en contribuant également à la réalisation des autres ODD.

PAR CHRISTELLE KONE

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