Le Mali, à l’instar de la communauté internationale, a célébré le 4 février dernier, la Journée mondiale de lutte contre les cancers, avec pour thème : ‘’Nous pouvons-Je peux’’.
Selon l’OMS, rapporte le ministre de la Santé et de l’hygiène publique, le Pr Samba SOW, «le terme général de cancer s’applique à un grand groupe de maladies pouvant toucher n’importe quelle partie de l’organisme. On parle aussi de tumeurs malignes ou de néoplasmes. L’un des traits caractéristiques du cancer est la prolifération rapide de cellules anormales qui, au-delà de leur délimitation habituelle, peuvent envahir des parties adjacentes de l’organisme, puis essaimer dans d’autres organes ».
Aussi, a-t-il fait savoir, le cancer constitue aujourd’hui la 2e cause de mortalité dans le monde. Pire, plus de 70% de tous les décès par cancer surviennent dans les pays à faibles revenus et à revenus intermédiaires où les ressources susceptibles d’être affectées à la prévention, au diagnostic et au traitement sont limitées, voire inexistantes.
Par ailleurs, a précisé le ministre SOW, on estime que plus de 40% des cancers sont évitables.
Pourtant, la très forte augmentation des facteurs de risque tels que le tabagisme, l’abus de l’alcool et certaines infections contribuent à l’accroissement du nombre de cas de cancer dans les pays à faibles revenus ou à revenus intermédiaires. «Le tabagisme à lui seul est à l’origine d’environ 1,5 millions de décès par cancer chaque année », a-t-il révélé.
Au Mali, il ressort des données du registre des cancers institué en 2010 que les femmes sont les plus touchées, avec 696 cas soit 51%; les taux les plus élevés sont dus aux cancers du col utérin (6,9%) ; les cancers les plus fréquents chez la femme sont les cancers du col utérin suivi du sein, de l’estomac, du foie et du côlon rectum chez les femmes.
Tandis que chez les hommes, a-t-il indiqué, ce sont les cancers du foie, de l’estomac, de la prostate, de la vessie, du côlon et du rectum qui prédominent. Parmi les cancers les plus meurtriers, figurent ceux du col utérin, du foie, du sein, de l’estomac et de la vessie, a précisé le Pr SOW.
Pour lui, ces données montrent à suffisance l’ampleur du problème et justifient pour le Mali l’adoption d’une Politique nationale de prévention et de lutte contre les cancers.
Le ministre s’est félicité des acquis non moins importants réalisés en matière de lutte contre les cancers. Il en veut pour preuves : la réalisation d’une étude des facteurs étiologiques ou facteurs de risques (infections à papilloma virus et à herpès simplex virus 2, facteurs socioéconomiques et comportementaux) ; l’introduction du dépistage du cancer du col de l’utérus dans le Paquet minimum d’activité (PMA) ; l’existence d’associations de lutte contre les maladies cancéreuses ; une étude pilote pour l’introduction du vaccin contre HPV dans les districts sanitaires de la Commune V et de Fana.
Face à cette situation, a-t-il soutenu, le gouvernement s’est beaucoup investi dans la prévention et la prise en charge des cas de cancer. Ainsi, a-t-il souligné, la Politique nationale de lutte contre les maladies non transmissibles dont le cancer assorti d’un plan d’action sera bientôt soumis à validation.
Quant au plan d’actions de lutte contre le cancer du col de l’utérus, il a été validé en réunion de cabinet élargie.
A ces actions s’ajoutent la mise à disposition de médicaments anticancéreux pour une valeur d’environ 285 millions FCFA chaque année ; la gratuité de la chimiothérapie ; la création d’un service de radiothérapie à l’hôpital du Mali, etc.
Face à ces statistiques alarmantes, le ministre de la Santé et de l’hygiène publique, le Pr SOW, invite la population à un dépistage précoce dans les centres de santé pour permettre un traitement efficace des cancers du col de l’utérus et du sein.
«Le cancer fait peu parler de lui et pourtant il tue beaucoup. Dépisté à temps, il peut guérir, c’est tout l’intérêt de cette journée afin de faire prendre conscience à toutes et à tous de la nécessité d’un dépistage précoce permettant d’arriver à une guérison certaine», dira le ministre.
Avant d’ajouter que la prévention, à travers une lutte contre les facteurs de risque, à savoir le tabac, l’abus de l’alcool, certaines infections et l’alimentation mal équilibrée, est fortement conseillée.