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Terrorisme au centre: le prix la quiétude ?
Publié le mercredi 7 fevrier 2018  |  Info Matin
Patrouille
© AFP par PHILIPPE DESMAZES
Patrouille de l`armée malienne et française à Goundam
Patrouille de l`armée malienne et française entre Goundam et Tombouctou
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Suite à la recrudescence des attaques terroristes dans le centre et le nord qui ont fait, ces dernières semaines, plus 50 victimes civiles et militaires, les autorités militaires viennent de prendre une décision temporaire courageuse qui n’est pas sans polémique. Il s’agit de celle relative à l’interdiction à la circulation des mots et des pick-up dans une vingtaine de localités du pays. Une mesure qui, on se rappelle, dans un passé récent, avait fait ses preuves.

Situation exceptionnelle, mesure exceptionnelle, dit-on ! Face à l’augmentation du nombre des attaques terroristes, avec leur cortège de victimes, le chef d’État-major général des armées du Mali, a pris la dure décision, qui a été rendue publique, dans un communiqué en date du 1er février 2018. Cette mesure, faut-il le rappelé existait, depuis avril 2017, avec comme exception son extension dans l’espace et à d’autres engins roulants utilisés fréquemment par les terroristes, les pick-up. Ainsi, alors que l’interdiction frappait ces engins la nuit seulement, cette fois-ci, il est question d’une interdiction totale pendant la période.

Selon une source militaire, depuis son instauration, cette mesure a déjà permis aux Famas de procéder à des interpellations d’individus suspects dans les localités concernées.
Le hic, c’est que cette mesure est jugée trop contraignante pour les populations de ces localités, pour des raisons bien justifiées. Ainsi, on indique qu’elle aura des impacts négatifs sur la vie des populations avec le ralentissement des activités économiques. Sur le plan de la santé, la mesure va contribuer à rendre plus complexe l’évacuation des cas d’urgence dans ces localités ou l’accès aux centres de santé était déjà assez difficile.
Conscient de tous ces désagréments, une source militaire en appelle à l’esprit de civisme et de citoyenneté des populations, face à une mesure temporaire qui ne vise que le bonheur des populations elles-mêmes.

Au-delà de toutes les polémiques, nous estimons que cette décision témoigne de la volonté de nos FAMa de mieux sécuriser les populations au péril terroriste en régulant la circulation de ces engins très prisés par les assaillants.

En tout cas, à l’occasion d’une mission dans l’une de ces localités concernée (Niono) au mois de juillet 2017, il est ressorti des témoignages des populations que l’instauration de la mesure avait contribué à la réduire de manière considérable la fréquence de ces attaques. Sauf qu’à la veille de la campagne agricole, les paysans avaient demandé l’allègement du dispositif pour mieux faire face à leurs occupations champêtres. Et la suite, on la connait : l’enlèvement du juge tribunal de Niono et des menaces d’attaques terroristes sur la ville.
Aujourd’hui, les avis des populations concernées par cette mesure sont partagés. L’essentiel pour beaucoup c’est de restaurer la quiétude.

Par Abdoulaye OUATTARA
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