Face à la vidéo de viol collectif perpétré sur une jeune fille, K.K (appelons ainsi la victime) rendue publique sur les réseaux sociaux, le Ministère de la Sécurité a ouvert une enquête qui n’a pas tardé à porter ses fruits. En effet, au moment où nous bouclions cette parution, nous avons appris que les auteurs ont été interpellés par la Brigade des mœurs. Ils seraient au nombre de cinq personnes.
Les violeurs de ladite fille résidant à Titibougou ont été interpellés hier soir par la Commissaire S.S de la Brigade des mœurs de Bamako. Leur arrestation a été rendue possible, selon nos sources, grâce aux témoignages de la victime, elle-même, qui a reçu une visite médicale à l’Hôpital du Mali sur instructions de la Brigade des mœurs.
Au nombre de cinq selon K.K, ce sont quatre violeurs qui ont été interpellés. Le cinquième en fuite, son père aurait été interpellé par les policiers.
Retour sur le film de la mobilisation
Depuis bientôt une semaine, une vidéo montrant trois jeunes garçons se relayant sur une jeune fille en pleur fait le tour des réseaux sociaux. Dans cette vidéo de quelque trois minutes, les garçons, sans pitié, avec des injures grossières, agressaient bestialement la jeune fille. Ses pleurs, ses supplications n’ont pas d’effets sur ses bourreaux. Dans la chambre défraichie, peinte en bleue, avec la musique de Soumaïla Kanouté dit « Soumissi » en fond sonore, la jeune fille vêtue d’un t-shirt violet passait en ce moment les plus pénibles moments de sa vie. Cette scène horrible a choqué plus d’un. Personne n’a été indifférent à cet acte barbare commis sur la jeune fille. À cet effet, des réactions ont surgi et des suggestions inattendues ont été proposées. Comme un seul Homme, les internautes, se sont mobilisés pour demander à ce que les auteurs soient retrouvés et traduits devant le Juge compétent. La première action des internautes a été de demander l’arrêt immédiat de la diffusion et du partage de cette vidéo. Ce qui a été suivi à la lettre. Mais pour avoir de quoi faciliter les recherches, les captures d’écran ont été faits, traités afin de rendre identifiable les criminels. Ainsi, depuis quatre jours, les photos de ces garçons circulaient. Des appels à témoignages sont lancés. Une pétition a même été initiée pour dire « NON » à la violence faite aux femmes. L’association pour la protection des Droits des femmes, WILDAF, aurait, selon des posts faits sur les réseaux sociaux, promis la somme d’un million de FCFA à la personne qui donnerait des informations sur les violeurs.
Les réseaux sociaux étant ce qu’ils sont devenus avec les « fake news », des rumeurs ont vite fait de circuler sur l’arrestation des hauteurs du violeur par le Commissariat du 4e Arrondissement. Un démenti du 4e Arrondissement est venu tempérer les ardeurs de ceux qui voulaient les voir expédier six pieds sous terre sans ménagement.
Face à ce levé de bouclier et à cette indignation collective, le Ministère de la Sécurité intérieure est sorti de sa réserve pour annoncer l’ouverture d’une enquête policière. Cette énième violation sur les femmes est rendue publique à moins de deux mois après celle perpétrée dans la cité des hôtes qui a entrainé la mort de la jeune standardiste. En plus de cette autre bavure en face de l’Assemblée Nationale où des femmes qui protestaient contre ces violences ont été gazées par la police.
Mohamed Sangoulé DAGNOKO et Oumar Diakité : LE COMBAT