Quatre jeunes hommes ont été interpellés et sont entendus dans les locaux de la brigade des mœurs, à Bamako. Ils sont soupçonnés d’être les auteurs d’un viol sur une jeune fille, qu’ils ont filmé et dont la vidéo, qui a circulé sur les réseaux sociaux, a provoqué une vague d’indignation au Mali.
Quelques heures après l’ouverture de l’enquête confiée par le parquet de Bamako à la brigade des mœurs et à la police judiciaire, quatre jeunes hommes ont été interpellés à Kalabancoro dans le sud-ouest de Bamako. Signe de l’émoi suscité par cette affaire dans l’opinion publique malienne, le Premier ministre Soumeylou Boubèye Maiga, nommé fin décembre en remplacement d’Abdoulaye Idrissa Maiga, a diffusé sur son compte Twitter les photos, âges et prénoms des jeunes soupçonnés.
Un cinquième individu a par ailleurs été interpellé également ce mercredi, en lien avec une enquête ouverte sur un autre viol, commis sur une fillette, qui avait également suscité l’émotion.
« Nous encourageons les autorités judiciaires à poursuivre avec célérité les enquêtes, à juger les suspects et à les condamner le cas échéant pour non seulement rendre justice à la victime, mais aussi de faire de ce cas un exemple pouvant prévenir la commission d’autres actes de viol et de violences sexuelles », écrivent dans un communiqué commun treize associations de la société civile malienne, qui ont annoncé leur intention de se porter partie civile dans les deux affaires.
« C’est allé très vite. L’arrestation a eu lieu vers 23 h. La jeune fille victime du viol, qui n’avait pas porté plainte jusqu’à mercredi après-midi, s’est présentée au poste de la brigade des mœurs quelques heures avant les interpellations », détaille Me Moctar Mariko, président de l’Association malienne des droits de l’homme.
« C’est positif, car trop souvent ces histoires se règlent en interne, dans le cercle des familles », poursuit l’avocat qui avait signé une lettre conjointe de dix organisations de défense des droits de l’Homme adressée mercredi au procureur général de Bamako pour réclamer une enquête efficace.
La vidéo sur laquelle on distingue quatre assaillants d’un jeune âge en train de commettre un viol à visages découverts sur une jeune femme, a choqué le pays. Elle circulait depuis vendredi 3 février 2018 sur les réseaux sociaux, notamment Facebook et Whatsapp jusqu’à ce que le collectif Les Amazones n’alerte la Brigade des mœurs. Les auteurs encourent 5 à 20 ans de prison selon la loi malienne.