Le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, a présidé, hier, la cérémonie officielle de la rentrée solennelle du barreau de l’Ordre des avocats du Mali.
L’évènement s’est déroulé dans les locaux de la Cour suprême, en présence du Premier ministre, Soumeylou Boubèye Maïga, des présidents d’institutions de la République, des membres du gouvernement et de nombre de responsables du monde judiciaire. Plusieurs interventions ont marqué la cérémonie, à commencer par celle de Me Alassane Sangaré, bâtonnier de l’Ordre des avocats du Mali. Il a exprimé toute la reconnaissance du bureau au président Ibrahim Boubacar Keïta dont l’accompagnement n’a jamais fait défaut.
La rentrée solennelle du barreau, a-t-il rappelé, est une tradition bien ancrée dans la profession d’avocat. L’avocat a précisé que le barreau malien, fidèle aux traditions, l’a instituée à partir de 1996, après l’avènement de la loi n°94042 du 13 octobre 1994 créant la profession d’avocat au Mali sous le magistère du Premier ministre d’alors, Ibrahim Boubacar Keïta.
Et depuis, l’évènement est célébré tous les ans. «Les avocats du Mali vous sont reconnaissants M. le président», a déclaré Me Alassane Sangaré, sous les ovations de ses confrères présents dans la salle.
Aussi, a-t-il rappelé, le fondement traditionnel de la profession d’avocat qui est axée sur cinq valeurs (dignité, conscience, indépendance, probité et loyauté) et onze principes, au nombre desquels il a cité l’honneur, le désintéressement, la confraternité, la délicatesse et la modération.
Attaché à ces principes, l’avocat ne peut être que le défenseur de la paix et de la sécurité, a poursuivi l’orateur avant de mettre l’accent sur le rôle des avocats dans la culture de la paix sociale et de la sécurité des peuples. «Puisqu’il faut un moteur à tout, les avocats ont décidé d’être le moteur de l’intégration et de l’amour fraternel, par conséquent de la paix sociale et de la sécurité des peuples», a lancé le bâtonnier.
Parlant de sécurité, au cœur des débats de cette rentrée, Me Alassane Sangaré a indiqué qu’elle est «le problème de nous tous ». Malheureusement, a-t-il déploré, lorsqu’elle est en crise, l’on ne voit que la responsabilité de la puissance publique : l’Etat. Hors, «s’il est vrai que faire régner la sécurité fait partie des pouvoirs régaliens de tout Etat, il n’en demeure pas moins que chaque citoyen a une obligation d’obéissance aux mesures prises à cet effet», a-t-il argumenté.
Le bâtonnier s’est dès lors dit convaincu de la nécessité de débattre des problèmes sécuritaires en Afrique, singulièrement au Mali, pour trouver des solutions adéquates. D’où le thème de cette rentrée : «la crise sécuritaire et les libertés publiques».
Pour débattre de cette thématique, le barreau a associé à son initiative un large spectre d’acteurs institutionnels, de la société civile, des universitaires, des professionnels de droit qui sont intéressés par la question sécuritaire.
En prenant la parole devant l’auguste assemblée, le président de la République a exprimé toute sa joie d’être en compagnie des avocats, à l’endroit desquels il n’a pas tari d’éloges. «Un métier beau, noble et extrêmement contraignant», a commenté Ibrahim Boubacar Kéita.
Par ailleurs, le chef de l’Etat dit avoir accordé beaucoup d’intérêt à la rentrée solennelle du barreau. Ainsi a-t-il salué la vitalité et le dynamisme du barreau malien. «De rentrée en rentrée, on voit tout le progrès qui est fait», a-t-il témoigné. Le président Keïta s’est félicité de la permanence du droit, comme épine dorsale de l’Etat de droit au Mali.
Selon lui, le thème choisi pour cette rentrée solennelle du barreau est très pertinent. Un thème qui sonne comme une invitation au quotidien d’observer de manière scrupuleuse les droits des gens.
«Nous n’oublierons jamais cela. Et qu’on sache également que tout ce que nous entreprenons dans ce domaine là est fait pour la sécurité collective, certes, mais en ayant le souci toujours de ne pas oublier l’Homme», a déclaré le président de la République, ajoutant que «c’est une rentrée solennelle sous de bons auspices et avec de très grands conférenciers».