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Togo : des étudiants incarcérés pour avoir réclamé des droits
Publié le vendredi 9 fevrier 2018  |  Le Pays
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La grève est un droit pour tous les travailleurs. C’est dans cette optique que les étudiants, après avoir déposé leurs doléances restées sans suite, ont décidé de se manifester. Ce qui a conduit à des arrestations mardi au Togo. Le campus universitaire de Lomé était en pleine effervescence le mardi dernier suite à des arrestations perpétrées contre des syndicats étudiants qui réclamaient des améliorations de conditions de vie et de travail des étudiants. Ils réclament notamment la fermeture des masters, dénoncent la mauvaise synchronisation programmatique, se montrent opposer à l’augmentation des frais administratifs : « Les augmentations des transports, la programmation du système LMD […] On devrait revoir tout ça. »

Par ailleurs, plus de 10 étudiants ont été arrêtés alors qu’ils se rendaient à une manifestation. Parmi ces étudiants arrêtés, on retient notamment Foly Satchivi, le président de la Ligue togolaise des droits des étudiants (LTDE). Cependant, le gouvernement togolais justifie son acte en soutenant que les étudiants avaient voulu s’en prendre aux forces de l’ordre et donc, ils ont été incarcérés. Contre ces propos, Daniel Agbessimé, secrétaire exécutif de la LTDE, n’a pas tardé à répliquer : « Nos activités se sont toujours déroulées dans des conditions pacifiques. Pourtant, ce sont les forces de l’ordre où la police universitaire qui provoquent ou qui attaquent les étudiants, les blessent, les matraquent, les gazent […] La LTDE n’a jamais été violente envers qui que ce soit. »

En fin de compte, la LTDE demande la libération, sans condition préalable, des étudiants incarcérés et de privilégier la voie du dialogue afin de faire sortir l’université togolaise dans ces crises qui la secouent présentement.

Nos démocraties deviennent de plus en plus obscurantistes à cause de dirigeants paradoxaux qui ne veulent pas que nous leur recommandions quoi que ce puisse être alors que laisser à eux-mêmes, ils oublient leur peuple. Ces attitudes constituent des violations graves contre la survie de la démocratie. Celle-ci n’est possible que dans la plus grande quiétude. Sans une ambiance calme, pas de démocratie, sans la liberté d’expression, nous sommes dans un régime tyrannique. Le gouvernement togolais a tout à gagner en libérant les étudiants incarcérés pour ne pas compromettre des années de travail.

Fousseni TOGOLA

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Guinée Conakry : vague de violences postélectorales paralysant tout le pays



Les élections communales ont eu lieu en Guinée le dimanche dernier, une première depuis 2005. La tenue de cette élection avait donné lieu à une vague de protestation de la part de l’opposition faisant mention d’une fraude massive dans les différents bureaux de vote. À cet effet, depuis lundi, le pays se trouve dans une situation de violence qui paralyse toutes les activités avec des pertes en vies humaines comme conséquence.

Des protestations verbales, nous nous trouvons maintenant en phase de la concrétisation des actions. Depuis lundi dernier, la Guinée est victime de violences postélectorales dont le principal responsable est l’opposition politique qui dénonce des fraudes lors des élections de dimanche passé au cours desquelles plusieurs chefs de quartier se trouvaient en possession de maintes procurations. Outre ces fraudes jusque dans les bureaux de vote, elle dénonce également le même phénomène au niveau des bureaux de décompte des voix. En effet, la principale figure de l’opposition guinéenne, Cellou Dalein Diallo dénonce des fraudes massives non seulement dans les bureaux de vote, mais aussi dans les centres de décompte des voix.

En conséquence de tous ceux-ci, le lundi dernier, la Guinée a commencé à reconnaitre une période sombre, incertaine marquée par une vague de violence faisant un mort à Kindia selon les forces de l’ordre guinéennes. Le mardi, 7 février, des cases et des maisons ont été incendiées à Kalinko. Cet incendie provoqua la mort de cinq enfants. À cet effet, toute la circulation guinéenne se trouvait paralysée à cause des barricades installées. Cependant, les activités tournent au ralenti.

Face à ces violences, les Nations unies invitent les différents protagonistes à un devoir de conscience pour ne pas faire sombrer davantage le pays dans un obscurantisme exacerbé dont la suite pourra échapper à leur propre contrôle. En effet, le représentant du secrétaire général de l’ONU (Antoni Guterres) en Afrique de l’Ouest, Mohamed Ibn Chambas, invite « Tous les acteurs à la sérénité et à éviter tout acte de violence afin de permettre aux institutions en charge du processus électoral de poursuivre leur travail dans la sérénité. » Ces violences ont eu lieu pendant que la CENI s’apprête à publier les résultats à la fin de la semaine.

Ces pratiques sont antidémocratiques. Oui, au droit à la protestation, mais non, aux violences électorales. Oui, aux élections, mais non aux fraudes électorales. Il n’y a de véritable démocratie que lorsqu’il y a possibilité de procéder à des transitions pacifiques. Or, qu’est-ce que nous nous rendons compte dans nos démocraties actuelles ? La contestation des procédures de vote allant jusqu’à la contestation des résultats ; le désir de s’éterniser au pouvoir, etc. ces maux n’assurent pas un mûrissement démocratique. La violence n’est pas la solution aux problèmes démocratiques, il faut privilégier le dialogue pour ne pas compromettre les activités économiques du pays comme c’est le cas en Guinée présentement.

Fousseni TOGOLA

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France : Macron en Corse, la déception des nationalistes fut grande



Depuis mardi, le locataire de l’Élysée effectue une visite de 48 h dans ce département de son territoire assez mouvementé depuis un moment à cause des revendications nationalistes. L’objectif principal du déplacement était la commémoration des 20 années de la mort du maire, Claude Erignac, assassiné par un commando nationaliste en 1998. Le président français s’est profité de cette occasion pour aller calmer la tension des nationalistes à Bastia.

Devant les nationalistes et une masse énorme venue pour écouter la conférence de M. Emmanuel Macron, Président en exercice de la France, le locataire de l’Élysée n’a eu aucun complexe, aucune réserve en ce qui concerne le statut du Corse. S’il s’est dit favorable à la cause des Corses lors de ses campagnes, aujourd’hui, il continue à les soutenir, mais reconnait quand même que des points restent non négociables.

Les nationalistes avaient plusieurs revendications dans leur viseur parmi lesquelles nous mentionnerons ici :

La coofficialité de la langue corse

Ils réclament au gouvernement Macron d’officialiser la langue corse pour qu’elle soit utilisée dans les administrations publiques et privées voire s’étendre davantage dans les programmes éducatifs.

Ce point n’a pas fait unanimité lors de la visite de Macron le mercredi. Celui-ci se dit favorable au bilinguisme et non pas à une quelconque coofficialité de langue. Le président affirme tout son respect pour les principes de la République lorsqu’il dit que « dans la République française, il y a une langue officielle, le français. »

Le statut de résident

Les nationalistes réclament une forme de discrimination consistant à conditionner la possession de certains biens immobiliers corses à un certain nombre d’années de vie sur leur territoire au minimum cinq ans. Ils trouvent que cette mesure mettra fin à la spéculation immobilière.

Le président français n’a pas tardé à répliquer à cette demande comme non avenue. Il souligne tout le caractère extraverti de ce point, car il trouve qu’il profitera plus aux étrangers qu’aux Corses. En conséquence, il se dit vouloir s’engager pour « la construction des logements » et à « simplifier les règles d’urbanisme » puisque la Corse a une spécificité géographique.

La mention dans la constitution

Selon leurs doléances déposées en décembre 2017, les leaders nationalistes font valoir leur volonté de voir inscrire le nom de la Corse dans l’article 74 de la constitution française. Cela à l’instar de la Nouvelle-Calédonie, la Réunion, la Martinique et le Clipperton comme territoire autonome.

Ce point a fait l’unanimité, sauf que le nom de la Corse ne sera pas mentionné dans l’article que les nationalistes réclament, mais plutôt dans l’article 72 ou 73 de la constitution française qui reconnaît le droit commun des collectivités ou fait un rapprochement du statut de l’île à celui des territoires d’outre-mer. Les élus français sont invités à en discuter dans les jours à venir.

Après tous points évoqués, M. Macron se dit vouloir s’engager sur la voie du développement de la Corse. A cet effet, il prévoit le renforcement de la sécurité sur toute l’île afin d’éviter toute attaque terroriste, de punir tous ceux qui dérangeraient la population dans sa quiétude. Outre la sécurité, il a également pris acte de la question sanitaire où il sera construit plusieurs centres de santé dans toute l’île. En fin, d’ici à 2020, il y aura une couverture de réseaux téléphoniques sur la totalité de l’île.

Par ailleurs, avec tous les points de leurs doléances quasiment rejetés, la déception des nationalistes fut grande. C’est ce qui les a amenés à qualifier le discours de Macron de « Discours de vengeance » et sa visite en Corse d’ « occasion manquée ». C’est surtout ce que dit Gilles Simeoni (Président du conseil exécutif) en parlant de cette visite : « Nous considérons que c’est une occasion manquée. » De son côté, Jean Guy Talamoni (Président de l’Assemblée) reconnait que le mercredi soir fut pour les Corses et surtout les nationalistes une soirée de tristesse : « C’est un soir triste pour la Corse. » Tout compte fait, ils se disent toujours ouverts au dialogue.

Les semaines et les mois à venir risquent d’être tendus en France puisque les nationalistes ne s’attendaient pas à un tel discours, à une pareille prise de position de la part du chef de l’État. Ils s’attendaient à une satisfaction totale de leurs doléances et cela relève du discours que le chef de l’État a eu à leur tenir lors des campagnes présidentielles : « La place de la Corse est dans la République parce que la République est suffisamment forte pour accueillir des particularités en son sein.[…] S'il apparait que le cadre ne permet pas à la Corse de développer ses potentialités, alors nous pourrons envisager d’aller plus loin et de réviser la constitution. » Cependant, il revient aux dirigeants de faire preuve d’assez de prudence lors de leurs discours de campagnes. Car ils peuvent se faire piéger comme Macron vient de le faire.

Fousseni TOGOLA

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