Le chef de la division des Droits de l’Homme de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali, Guillaume Ngefa a animé un point de presse au siège de l’institution le jeudi 8 février. Occasion pour lui de revenir sur le contenu du rapport de l’état des droits de l’homme dans le cadre du processus de paix au Mali.
La situation des droits de l’homme au Mali demeure préoccupante malgré la signature de l’Accord pour la paix et la réconciliation Nationale. Selon Guillaume Ngefa plus de six cent (600) cas de violations et abus des droits de l’homme ont été commis entre janvier 2016 et juin 2017. Pendant la même période, les hommes armés non identifiés sont impliqués dans plus de huit cent (800) incidents. Au total, poursuit-il, cette violence a touché plus de 2700 personnes parmi lesquelles 441 ont été tuées. « La grande majorité des victimes sont des hommes et des enfants », déplore-t-il.
« C’est un rapport très équilibré », assure Guillaume N’gefa. Il établit la part de responsabilités de chacune des forces présentes sur le terrain. Ainsi, les groupes armés signataires ou non de l’Accord sont auteurs de 78% des violations. Les acteurs étatiques, notamment les forces de défense et de sécurité et les autorités judiciaires sont impliqués à hauteur de 20%.
Les forces internationales Barkhane et Minusma sont responsables de 2%. « Nous sommes rigoureux avec nous-mêmes. Lorsqu’il y’a violation des droits de l’homme nous le rapportons », affirme-t-il. Sur les implications des acteurs étatiques notamment la justice, le conférencier souligne deux façons de violation. « On peut commettre les violations par action ou par omission », explique-t-il. « Connaitre un cas de violation et ne pas intervenir constitue un manquement », précise-t-il.
De l’avis du chef de la division des droits de l’Homme, ce rapport a été publié pour susciter un débat. C’est un rapport thématique qui établit le lien entre le processus de paix et les droits de l’homme. La publication de ce document n’empêche à rien aux autorités judiciaires d’ouvrir des enquêtes. Car, précise-t-il, les enquêtes judiciaires et des droits de l’homme ne sont pas la même chose.