« Plus du tiers des maliens pense que le pays sera amputé d’une partie de son territoire »
Le rapport du septième round de l’enquête Afro-baromètre du Groupe de recherche en économie appliquée et théorique (GREAT) a été présenté par les responsables dudit réseau, à la faveur d’un atelier de dissémination. C’était le mercredi 31 janvier dernier, à l’Hôtel Olympe de Bamako, sous la présidence du Pr Massa COULIBALY, Directeur exécutif de GREAT, en présence de tout le personnel et des invités représentant les institutions maliennes.
L’Afro-baromètre, selon Boubacar BOUGODOGO est un réseau de recherche africain en sciences sociales qui mesure l’opinion publique sur les questions politiques, sociales et économiques. À l’en croire, les données sont obtenues à travers des entretiens, en face-à-face dans les langues officielles et nationales. Avec à l’appui, des échantillons représentatifs des citoyens africains âgés de 18 ans et plus. Entre le 8 et le 24 février 2017, il poursuit qu’une enquête de terrain a été menée dans le cadre du 7e round du réseau sur la qualité de la démocratie et de la gouvernance au Mali.
À cet effet, M. BOUGODOGO précise qu’au total 1200 personnes âgées de 18 ans et plus dont 50% de femmes ont été interrogées dans les huit anciennes régions du Mali et le district de Bamako. Selon lui, les perceptions de répondants ont trait à la manière dont les ménages ont été affectés par la crise et le conflit du nord du Mali, aux séquelles du conflit et à l’utilité des forces en présence pour le recouvrement de l’intégrité territoriale du Mali. À ce titre, il explique que 1/3 des maliens aura été affecté d’une manière ou d’une autre, personnellement ou à travers des membres de sa famille par la crise et le conflit du Nord, avec 3/4 dans chacune des trois régions du nord.
La même enquête révèle que trois séquelles sont le plus à redouter de la crise et du conflit du nord sur le Mali. Sur ceux, plus du tiers des maliens pense que le pays sera amputé d’une partie de son territoire. ¼ estime que le pays connaîtra davantage le conflit interethnique à 25% et pour un cinquième, il perdra son unité nationale.
S’agissant de l’utilité des FAMA, la MINUSMA et les forces Barkhane par rapport au recouvrement de l’intégrité territoriale et l’unité nationale du Mali : neuf maliens sur dix pour les forces armées maliennes contre moins de trois maliens sur cinq pour la MINUSMA, des groupes d’autodéfense et de Barkhane et à peine un malien sur cinq pour les mouvements armés.
À Kidal, le score des FAMA retombe à trois répondants sur quatre contre trois sur cinq aux forces MINUSMA et Barkhane. Par contre, le score de la MINUSMA et Barkhane remonte à plus ou moins quatre maliens sur cinq à Gao et Mopti. Par conséquent, les FAMA se réjouissent d’une bonne image dans l’opinion ou quatre maliens sur cinq estiment que les forces armées protègent toujours le Mali contre les menaces sécuritaires internes et externes, avec seulement trois sur vingt à Kidal et sept sur vingt à Gao. Par contre, deux maliens sur cinq pensent que les FAMA reçoivent, rarement, la formation et le matériel adéquat pour pouvoir bien mener ses missions régaliennes.
Par ailleurs, près de sept sur dix pensent que les FAMA traitent avec beaucoup de professionnalisme et respectent beaucoup les droits de tous les citoyens avec la moitié des sondés de Tombouctou et le quart de ceux de Gao ou de Kidal.