Les journalistes maliens disposent désormais d’une nouvelle carte de presse. Le lancement officiel de ce document a eu lieu le jeudi 8 février 2018 à la Maison de la presse par le ministre de l’Economie numérique et de la Communication, Arouna Modibo Touré, au cours d’une cérémonie qui a regroupé des responsables des organes de presse dont le directeur général de l’Ortm, Sidiki N’Fa Kon até et une pléiade de journalistes.
Pour le ministre l’Economie numérique et de la Communication, Arouna Modibo Touré, la mise à disposition de cette nouvelle carte de presse pour les journalistes est le fruit de la volonté des hautes autorités et des hommes de média de contribuer davantage à l’assainissement et à la professionnalisation du paysage médiatique national. C’était donc une nécessité car, selon le ministre Touré, l’ancienne carte de presse au format plus grand et moins sécurisée était obsolète et détenue souvent par des personnes qui n’ont rien à voir avec la profession de journalisme qui est un vrai sacerdoce. “La nouvelle carte de presse est d’un format plus réduit que l’ancienne. Au recto, il contient plusieurs informations comme le nom et le prénom de son détenteur, sa fonction et sa photo d’identité avec en majuscule la mention ” Laisser passer “. Au verso, figurent l’adresse du détenteur, le nom de l’employeur, la mention ” Strictement personnelle ” et surtout un code-barres de sécurité qui permet, même en cas de contrôle technique, d’identifier rapidement le détenteur et de réduire les risques de fraude ou de contrefaçon”, ainsi a-t-il commenté la nouvelle carte de presse qui a une validé de 3 ans.
Gratuité pour la nouvelle carte de presse, 20 000 Fcfa pour le renouvellement
Le ministre Arouna Modibo Touré a rassuré les journalistes par rapport à l’acquisition de la nouvelle carte de presse. A ses dires, la délivrance de la nouvelle carte de presse et son renouvellement à échéance sont gratuits. Toutefois, a-t-il précisé, en cas de demande de renouvellement à l’initiative de son détenteur avant l’échéance ou pour d’autres raisons (pertes ou détérioration), le demandeur est soumis au paiement de la somme de 20 000 Fcfa contre quittance du Trésor public. “C’est le lieu de souligner que, conformément aux textes, une Commission carte de presse a été effectivement mise en place sous la tutelle du département de l’Economie numérique et de la Communication. C’est cette commission regroupant le département et tous les acteurs du monde des médias qui étudie et statue sur toutes les demandes. Le postulant doit fournir un certain nombre de pièces énumérées dans le Décret instituant la Carte de presse et une demande adressée à la Commission carte de presse”, a-t-il informé.
Les pièces à fournir pour la demande de la nouvelle carte de presse
Pour la demande de la nouvelle carte de presse, les pièces à fournir sont les suivantes : une demande manuscrite timbrée ; un extrait de l’Acte de naissance ou la photocopie légalisée de la pièce d’identité ; un extrait du casier judiciaire datant de moins de trois mois ; un Curriculum vitae ; une déclaration sur l’honneur que le journalisme est sa profession ; une attestation dûment établie et signée par le directeur du publication ou de l’éditeur auquel le postulant à la Carte de presse loue ses services au moment où il adresse sa demande à la Commission de la carte de presse ; trois (3) photos d’identité et un engagement de tenir la commission de la carte de presse informée de tout changement éventuel de sa situation, avec l’obligation de rendre la carte de presse à la commission au cas où le titulaire perdrait la qualité de journaliste. “Les dossiers doivent parvenir à la Commission carte de presse le plus tôt possible pour statuer sur l’octroi ou non du document”, a-t-il insisté.
Les membres de
la Commission Carte
de presse
La Commission carte de presse est composée de personnalités issues des différentes organisations professionnelles de médias. Ses membres sont : Président : Alassane Diombélé (ministère de l’Economie numérique et de la Communication) ; vice-président : Mamadou Talata Maïga (Maison de la presse) ; Membres : Bassidiki Touré (Assep), Boucari Diallo (chargé de mission au ministère de l’Economie numérique et de la Communication), Almamy Samory Touré (Patronat de l’audiovisuel et des nouvelles technologies, Panotech), Dieudonné Dakouo (Urtel), Mamadou Diarra (Presse en ligne), Baye Coulibaly (Organisations syndicales de la presse).
Les insistances du ministre de l’Economie numérique et de la Communication
Le ministre Touré a invité les membres de la Commission à examiner avec rigueur et objectivité requises tous les dossiers afin d’offrir au ministère de l’Economie numérique et de la Communication une base de données fiable et un répertoire exhaustif des journalistes au Mali. Il a demandé aux responsables d’organe de presse de veiller à l’acheminement groupé des dossiers des demandeurs répondant aux critères dans les plus brefs délais.
Un délai de 6 mois pour renouveler l’ancienne carte de presse
Le ministre de l’Economie numérique et de la Communication a attiré l’attention des journalistes sur le fait que l’ancienne carte de presse n’a plus qu’une durée de vie de 6 mois. “Je lance un appel à tous les journalistes pour constituer également leurs dossiers pour l’obtention de la nouvelle carte de presse, la durée de vie de l’ancienne n’excédant pas 6 mois à compter de cette date de lancement “, a prévenu le ministre Touré.
La carte de presse 001 à Mamadou Kaloga de RFI
Après son appel, le ministre de l’Economie numérique et de la Communication a procédé à l’enrôlement de Mamadou Kaloga, journaliste correspondant de RFI depuis 1974, Aminata Sanogo, Abdourhamane Touré et Abdoulaye Séga Diabaté. La carte de presse n° 001 a été attribuée à Mamadou Kaloga, l’un des doyens des journalistes du Mali.
Les demandes du président de la Maison de la presse et le pic du ministre Touré
Auparavant, dans ses mots de bienvenue, le président de la Maison de la presse, Dramane Aliou Koné, s’est réjoui d’abriter la cérémonie de lancement de la nouvelle carte de presse. Cette cérémonie, à ses dires, va dans le sens de la promotion de la liberté de presse et de l’assainissement du secteur du journalisme. «Aujourd’hui, nous sommes tous convaincus qu’être journaliste est un métier noble, mais si n’importe qui a accès à la carte de presse, cela n’est pas une bonne chose pour l’image des journalistes. Le fait de mettre sur place un système qui va permettre de filtrer l’accès du métier de journaliste au Mali est une bonne chose. Et la Maison de la presse s’inscrit dans cette logique. D’ailleurs, la Maison de la presse a été un des acteurs de textes qui ont prévalu à ce nouveau changement”, a-t-il déclaré. En réaction aux propos du ministre Touré qui lui avait signalé qu’il est mal assis au présidium à cause de la vétusté des équipements de la Maison de la presse, Dramane Aliou Koné a profité de la cérémonie pour dire au ministre que la Maison de la presse a besoin d’appui du ministère de l’Economie numérique et de la Communication.
Aux propos de Dramane Aliou Koné, le ministre Touré a répliqué qu’il est dans des conditions très difficiles ne le permettant pas de lire à hauteur de souhait le beau discours qu’il a préparé pour le lancement de la nouvelle carte de presse. Mais, a-t-il promis, qu’il va s’y atteler. Il ajoutera que c’est la même chanson. ” Toutes les fois qu’on arrive dans cette maison (Maison de la presse), on nous accueille dans des conditions drastiques. J’ose espérer qu’avec toutes les ressources qui sont dédiées à la Maison de la presse, dorénavant, on saura nous mettre dans des conditions adéquates”, a riposté le ministre de l’Economie numérique et de la Communication avant d’entamer son discours.