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Crise sécuritaire au Mali : Une communauté internationale complice ?
Publié le samedi 10 fevrier 2018  |  Ciwara Info
Réunion
© AFP par Farouk Batiche
Réunion d’urgence des pays membres de la médiation
Bamako, le 19 janvier 2016 l`Algérie a tenu Réunion d’urgence des pays membres de la médiation sur la crise malienne.
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Environ 3 ans que l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali est signé. Il devient de plus en plus illusoire au regard des attaques de toutes sortes contre les maliens et aussi des différentes violations des parties signataires sous l’œil complice ou passif de la communauté internationale, témoin de sa signature

La faiblesse et même l’inexistence de l’Etat malien dans le septentrion et au centre du pays, au-delà de tout commentaire, cédant le terrain aux groupes armés de la CMA et connexes a contribué à l’essor de toutes sortes d’actes pugnaces et criminels dans cette zone encore hors de contrôle du Mali.



La crise sécuritaire qui secoue le pays depuis 2012 sans jamais se dénouer change perpétuellement de forme avec ses lots de violations incessants des droits de l’homme. Maintes fois, la région de Kidal et ses banlieues sont le théâtre de conflits et d’affrontements meurtriers entre les deux mouvements armés qui se disputent le contrôle de cette zone exposée au trafic de drogue et de criminalité à outrance.

Que dire lorsque malgré l’assistance mondiale du Mali, le conflit persiste ? Beaucoup se demandent si la communauté internationale à nos chevets est de bonne foi tandis que nombreux sont les analystes qui postulent d’une connivence à certains niveaux des prises de décisions. En tout cas, l’insécurité ne cède pas et la France et l’ONU seraient indexées de complot contre l’Etat du Mali.

Les discours, certes, vont bon train quant à la sincérité de l’engagement des forces de Barkhane et de la Minusma. D’aucuns s’interrogent sur l’importance de la présence de la communauté internationale. La peur et les affrontements ne fléchissent point malgré cet important arsenal de combat et aussi d’expertises internationales qui sont dans la zone pour assister et faire pacifier la situation.

D’autres croient que la présence de cette communauté internationale bien que mandatées pour s’interposer entre les parties en conflit et aussi aider les maliens à se développer se justifient par aider la CMA, protégée de la France à affirmer l’indépendance qu’elle a toujours réclamée autant en paroles qu’en actes de tous les jours d’un côté et aussi d’exploiter avec outrance les ressources minières et minéralières de la zone de l’autre.

Les forces étrangères présentes au Mali (Barkhane et MINUSMA) dans le but de la stabilisation du pays semblent faillir à leur devoir et responsabilités de tout ordre. Aucun signe d’apaisement quand chaque jour, les protagonistes en l’occurrence la CMA ne respectent pas les traités d’accord dont la fameuse communauté internationale est témoin privilégié comme si aucune loi ne sanctionnait ces actes contrevenant. Aussi la menace djihadiste ne tarit guère.

Plusieurs milliards d’euros sont investis, rien que pour ramener la paix qui devient comme un mirage fugitif au jour le jour. La situation est comme si rien n’était fait pour améliorer les conditions de vie des populations à la base et arrêter les exactions et les violations des droits de l’homme dans le pays. Les maliens sont de plus en plus exaspérés de l’attitude douteuse des forces étrangères.

Beaucoup sont les maliens, plus que pessimistes, à croire que la fin de cette crise n’est pas pour demain au regard de l’indifférence de la communauté internationale qui serait même complice vis-à-vis de la CMA indépendantiste. Cette thèse qui est sujet à discussion fait tordre la patience des maliens à voir chaque jour le lot du conflit béant se renforcer les attaques terroristes.

Une complaisance soupçonnée des forces étrangères que certains expliquent par la faim de contrôler la zone propice aux commerces frauduleux frontaliers et un marché ouvert à une tentation de tout acabit. Ces forces armées étrangères qui sont passives devant le spectacle odieux et meurtrier autant des militaires que des civils dans une zone où toutes les sortes d’armes circulent sans jamais s’inquiéter.

Des réalités inquiétantes qui obstruent le chemin menant à la paix. Les espoirs deviennent de plus en plus minces à voir s’éterniser un état d’insécurité récurrente au regard du poids des forces étrangères qui seraient vouées à d’autres finalités de trouver une solution au problème malien. Si les forces présentes sur les lieux s’étaient réellement assumées en jouant franc jeu, le feu du terrorisme se saurait éteint. Certes assez d’efforts ont déjà été fournis mais il ne sert à rien d’investir dans une cause qui n’a de certitude que l’assouvissement des égotismes d’une frange.

De penser que cette situation d’insécurité constante même qualifiée un moment par une certaine institution de la République de résiduelle ne se finira aussitôt coupe le sommeil à plus d’un malien. Lequel croirait déjà à une complaisance de la communauté internationale et aussi à une mauvaise foi des soi-disant médiateurs, ne serait-ce que dans leur rôle d’arbitres.

La perplexité est que est qu’au-delà des frappes terroristes les maliens dans leur majorité ne croient plus ni à la sincérité de Barkhane et la Minusma, ni aux autorités maliennes mêmes qui essaient de cacher la vérité au peuple. Comme le dit William Shakespeare : ‘’ Mieux vaut être méprisé et le savoir qu’être méprisé et s’entendre flatter’’. Le pouvoir n’ayant de force que le peuple, il doit s’aligner à son côté afin de dire réellement ce qui se passe.

Comment comprendre qu’en dépit de la massive présence des forces étrangères les accords d’Alger peinent à se matérialiser? Qui se soustrait de l’application des textes de l’accord ? En tout cas, il est amer et décevant de voir que certain signataire de l’accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger vilipende tout un pays sans coup férir. Des déclarations de façades ne sont plus à jour. Il faut retenir que cet accord peine à s’appliquer en dépit des discours souvent va-t-en-guerre même du Chef de l’Etat contre une partie du peuple.

Les interminables attaques contre les positions des forces armées ne sont pas dilatoires. Pas plus que cette fin de semaine, beaucoup de vies ont été ôtées. Aucune explication ne saurait justifier cette ignominie des terroristes avec tout cet arsenal déployé au Nord du pays sauf que c’est la population qui en pâtit les frais. Nul doute aujourd’hui que la Minusma et Barkhane ont d’autres fins au Mali que la fin de la crise. En témoigne une vidéo sur les réseaux sociaux qui montre que des exploitations minières forgent le quotidien à cette partie qui échappe au contrôle de l’Etat central.

La crise malienne qui n’a que trop duré en faisant beaucoup de victimes aussi militaires que civiles n’aura sa solution qu’à une prise de conscience des fils du pays.

Sinaly M DAOU

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