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L’ancien diplomate Cheick Sidi Diarra rompt enfin le silence : “Le Mouvement Anw Bè Faso Do est né d’une somme de frustrations des Maliens qui voient notre pays à la dérive”
Publié le samedi 10 fevrier 2018  |  Aujourd`hui
L’Ambassadeur
© Autre presse par DR
L’Ambassadeur Cheick Sidi Diarra
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Rentrée au pays depuis 2012, après avoir occupé plusieurs postes de responsabilités sur le plan international, Cheick Sidi Diarra a finalement décidé de rompre le silence puisque son pays est confronté à une crise. Pour jouer sa partition, il a décidé de mettre en place un mouvement dénommé “Anw Bè Faso Do”, qui est une plateforme politique.

Pour le moment, ce mouvement n’est pas officiellement reconnu. “Après avoir observé la situation politique, j’ai décidé de prendre part aux débats politiques. C’est pourquoi, nous avons mis en place ce mouvement, qui est né d’une somme de frustrations. Il s’agit pour nous de faire entendre notre voix puisque nous vivons dans une situation très compliquée. Aujourd’hui, rien n’est fait pour apaiser cette situation. Tous les Maliens sont divisés alors que nous devons faire en sorte que la confiance s’établit entre nous”, dira l’Ambassadeur Cheick Sidi Diarra lors d’une rencontre avec la presse, le week-end dernier.



L’objet de ce point de presse visait à faire connaitre les missions de ce nouveau mouvement. “Le Mouvement Anw Bè Faso Do est une plateforme politique, qui a une revendication spécifique : celle d’assumer notre part de responsabilité dans la recherche de solutions à la crise, dans le processus de réconciliation nationale et la reconstruction du pays. Cette responsabilité, on ne nous la donnera pas. Nous l’arracherons à l’occasion des prochaines échéances électorales. Ce n’est pas un parti politique car il ne veut pas s’enfermer dans des carcans partisans pour défendre cette cause qui transcende les différences politiques et doit mobiliser toutes les forces vives de notre nation à savoir sauver notre pays” dira-t-il.

Selon le conférencier, le Mali a besoin aujourd’hui de l’apport de tous ses enfants puisque la situation est grave : “En quatre ans et demi, le sort du Malien s’est détérioré. L’insécurité s’est installée au Nord et au Centre et dans plusieurs autres parties du pays. La ménagère n’a pas connu de pire moment. Le niveau de l’élève s’affaisse. Le diplômé est destiné au chômage sauf coup de pouce. Le pays est plus polarisé qu’il ne l’a jamais été. Tout est fait, sciemment ou non, pour exacerber les tensions en qualifiant les autres d’aigris quand ils ne sont pas simplement petits”.

Ce qui fut secrétaire-général adjoint des Nations Unies estime que le Mali a besoin aujourd’hui des dirigeants qui ont le sens de l’Etat et de la mission plus que tout. “Nous avons besoin des dirigeants qui écoutent les compatriotes même s’ils ne sont pas d’accord. De dirigeants qui ont l’empathie et la compassion vis-à-vis de leurs compatriotes et de tous les hôtes de ce pays. De dirigeants qui ont la diligence de bons pères de famille. De dirigeants qui ont une vision et ont l’humilité de reconnaitre qu’ils peuvent se tromper. De dirigeants qui consultent leur peuple, mais qui savent faire montre d’autorité quand il le faut. De dirigeants qui font appliquer les engagements pris. De dirigeants qui nous ouvrent les portes sur le reste du monde pour faire valoir notre richesse et notre diversité. De dirigeants qui sont animés de bon sens…” déclare Cheick Sidi Diarra, qui regrette aujourd’hui que beaucoup de cadres maliens dorment à la maison, alors qu’ils peuvent jouer leur rôle dans le développement de ce pays.

En tout cas, pour Cheick Sidi Diarra, il faut que les choses changent à partir de 2018. “Le mouvement Anw Bè Faso Do estime que nous devons changer la direction prise par le pays. Il s’agit de changer sa gouvernance et appliquer les 14 propositions contenues dans son manifeste. Ce document n’est pas taillé dans du marbre. Il est susceptible d’amélioration. Toutes les forces vives de la Nation peuvent faire front avec nous pour apporter ce changement en toute légalité. Mais nous le répétons, il faut changer de direction et de gouvernance dans le pays. Le mouvement est convaincu que le Mali va se stabiliser, mais au prix de sacrifices que nous devons tous consentir dans l’unité, le consensus et la transparence” précisera-t-il.

Notons que l’Ambassadeur Cheick Sidi Diarra jouit d’une riche expérience professionnelle de plus de 30 ans dans les Relations internationales, le droit et les questions de développement. Il est détenteur d’une Maîtrise en Droit International Public et Relations internationales de l’Université de Dakar, Sénégal. Il a contribué, dès 1982, au renforcement de l’intégration économique du continent africain ainsi qu’à la promotion de l’agenda de développement économique et social de l’Afrique au plan international.

Et les décennies consacrées aux affaires de l’ONU ont permis à l’Ambassadeur Diarra d’acquérir une connaissance approfondie des questions multidimensionnelles de l’organisation, y compris son processus intergouvernemental ainsi que le fonctionnement de son secrétariat. Il a apporté une importante contribution au processus de réforme des Nations Unies visant à renforcer son rôle dans les questions de développement économique.

Il a été l’avocat infatigable de la cause de l’Afrique, des pays les moins avancés (LDCs), des pays en développement sans littoral (LLDCs) et des petits Etats insulaires en développement avec plus de 90 pays membres ou associés des Nations Unies dans son champ de compétence. Ses efforts soutenus en faveur de ces pays lui ont valu d’être élu Président du Groupe des pays en développement sans littoral de 2005 à 2007. L’Ambassadeur Diarra a représenté son pays, le Mali, comme Ambassadeur en Algérie de 1993 à 2003 ; puis comme Ambassadeur, Représentant Permanent auprès de Nations Unies de juin 2003 à juillet 2007.

Cheick Sidi Diarra a été nommé secrétaire-général adjoint des Nations Unies en Juillet 2007. Ses responsabilités comprenaient celles de conseiller spécial du secrétaire-général des Nations sur les questions africaines ; de Haut-représentant pour les pays les moins avancés, les pays en développement sans littoral et les petits Etats insulaires en développement. Il a aussi assumé les responsabilités de Représentant de la Cnuced au Siège à New York.

A.B. HAÏDARA

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