Enlevé entre les 21 et 23 janvier derniers par six hommes armés non identifiés, Baba Ould Cheick, le controversé maire de Tarkint est réapparu hier. Pourtant, dans un communiqué, l’association des municipalités du Mali avait annoncé la semaine dernière l’assassinat de Baba Ould Cheick. Une information démentie par sa famille et certains élus du nord du pays.
Le maire de Tarkint aurait été retrouvé mort selon le communiqué de l’Association malienne des municipalités. Le communiqué ne donne pas de précisions sur le jour et le lieu où son corps a été retrouvé.
Cette affirmation avait été aussitôt démentie par la famille, des élus locaux de la commune de Tarkint et d’autres notabilités de la région de Gao.
Des membres de sa famille avaient rassuré même que Baba Ould Cheick est « bel et bien vivant » et des tractations sont en cours pour obtenir sa libération dans un bref délai.
Les autorités administratives et politiques de la commune de Tarkint, tout comme celles de la région de Gao, n’avaient pas voulu se prononcer sur sa « mort ». Elles ont eu finalement raison puisque ce sulfureux personnage est de retour. Lui qui avait été arrêté le 10 avril 2013 puisque soupçonné d’être un parrain du Mujao et un trafiquant de drogue notoire.
Agé d’une quarantaine d’années, celui que les diplomates en poste à Bamako appelaient par ses initiales, « BOC », a fréquenté l’école primaire de Tarkint. Jeune, il était taciturne. Homme d’affaires, plutôt court de taille, on n’entendra véritablement parler de lui qu’en 2003, lors de l’affaire d’une partie des otages européens enlevés en Algérie et libérés en territoire malien.
Il était membre de la cellule de négociations. Par la suite, il a d’ailleurs enchaîné les négociations avec les jihadistes pour le même objectif : libérer des otages européens. Au passage, il touche de grosses commissions même s’il s’en défend.
Novembre 2009, éclate l’affaire de l’avion bourré de cocaïne qui termine sa course dans le désert malien. Les services de sécurité du Mali convoquent Baba Ould Cheikh, l’écoutent sur ce dossier. Il clame son innocence et sera libéré. Les soupçons ne se dissipent pas. Mais l’un de ses proches a déjà prévenu : « Attention, Baba Ould Cheikh a de quoi faire sauter au moins deux fois une République ».