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Insécurité-marasme économique : Le malaise est là!
Publié le lundi 12 fevrier 2018  |  L’aube
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La situation économique morose combinée à l’insécurité grandissante a engendré et nourrit un malaise profond au Mali. Les citoyens de « seconde zone » ne survivent plus que grâce à la débrouille, alors qu’une poignée de privilégiés baignent dans l’opulence. Ainsi, les murmures deviennent de plus en plus enflammés. Même des proches du pouvoir reconnaissent que le pays est au bord du précipice.

Nombre de citoyens en sont convaincus : Le Mali ne fait pas que tanguer, il coule, et bien plus vite qu’il n’y parait. Un tour d’horizon de la situation d’ensemble donne tout simplement des soucis. Le pays vogue dans une situation sécuritaire généralisée très précaire ; une crise économique et financière sans précédent, source évidente de la cherté de la vie, et une forte demande sociale sans la moindre piste d’offre. Pris entre inquiétude du quotidien et désespoir du lendemain, depuis plus de cinq ans, les Maliens s’interrogent : à quand la fin du calvaire ? Ils sont (pitoyablement) amenés beaucoup plus à se poser cette question qu’ils n’ont de réponses à leurs préoccupations, superbement ignorées par les gouvernants. Mêmes les plus optimistes n’entrevoient aucune raison d’espérer en l’avenir. En effet, les populations sont confinées dans un état de dénuement généralisé, exacerbé par la mauvaise gouvernance instaurée par le pouvoir en place qui entretient ainsi le marasme économique. Aucun secteur d’activité n’échappe à la misère. L’argent a disparu, dit-on. Mêmes les caisses de l’Etat sont presque vides. L’administration publique fonctionne au ralenti, elle s’est même presque arrêtée dans certains secteurs. Les services d’assiette (impôts et douanes) se débattent comme ils le peuvent pour renflouer les caisses de l’Etat. Sauf que ces maigres ressources financières, mobilisées au prix de mille efforts, sont aussi allouées à des fins de privilèges présidentiels, au lieu d’être injectées dans le développement du pays et la gestion du quotidien des Maliens dont la grande majorité vit au jour le jour. Les conditions de vie des populations sont davantage pourries par une inflation qui n’est pas maîtrisée sur le marché où les produits de première nécessité prennent régulièrement l’ascenseur. Et comme pour ne rien arranger à la situation, les malheurs s’enchaînent, comme l’incendie qui a ravage récemment le marché rose de Bamako. Ce sont des centaines de commerçants, déjà éprouvés par la crise, qui se retrouvent sans aucune source de revenus.



La dernière campagne agricole, très mauvaise en termes de rendements, en rajoute au stress.

Sans doute, la relance économique promise par IBK peine à démarrer. Autre preuve : les investisseurs étrangers ne sont toujours pas rassurés et hésitent encore à venir s’installer dans un pays où la sécurité et la gouvernance ne rassurent toujours pas. Certes, les affidés du pouvoir se réjouissent des taux de croissance du PIB observés au Mali, mais à l’analyse, on se rend compte que l’impact sur les populations est minime.

En somme, la situation d’ensemble du Mali n’est guère pas reluisante. Elle (situation) se résume aux grèves multiples sur plusieurs fronts socioprofessionnels, la vie chère, la crise financière, la paupérisation, le népotisme, la corruption galopante, l’insécurité avec son cortège de morts.

Le tout est couronné par un Président budgétivore dans un pays aux maigres ressources. Il n’est un secret pour personne qu’IBK coûte cher au budget d’Etat. Pour ne rien arranger, le train de vie du gouvernement ne s’est guère réduit malgré la conjoncture. Le bas peuple est le seul perdant. Plus que jamais, le quotidien des Maliens et les questions qui impactent la vie de la nation n’ont autant été relégués au second plan. Ce qui frappe le plus, c’est le gouffre qui s’est créé entre les plus riches et les plus pauvres, entre ceux qui ont bénéficié des largesses des maîtres du jour et ceux qui se sont retrouvés en marge du système. Les inégalités continuent de s’accroître, rien n’est fait pour corriger l’injustice.

Insécurité

Pis, l’État est aujourd’hui incapable de sécuriser convenablement 1 seule Région avec les composantes de l’ordre à savoir, la Police, la Gendarmerie et l’Armée. Il n’a ni les hommes ni les moyens logistiques pour le faire. Du coup, l’insécurité descend du Nord pour se généraliser à travers le pays. Partout, les populations vivent dans une terreur effroyable due à une insécurité quasi endémique. Ces quatre dernières années, l’insécurité est devenue un compagnon des Maliens, du Centre au Sud du pays. La signature de l’Accord d’Alger par le gouvernement et les groupes armés n’a changé en rien la situation. Au contraire, elle (situation) s’est envenimée. De 2013 à nos jours, le peuple malien a assisté avec consternation et impuissance à la montée fulgurante des attaques djihadistes et terroriste sur toute l’étendue du territoire nationale. Kidal, Gao, Ménaka, Tombouctou, Mopti, Ségou, Bamako… aucune partie du Mali n’échappe à la spirale de violence. L’attaque meurtrière de Konna dans la région de Mopti, le samedi dernier, en est la preuve éloquente.

Des militaires, des agents publics de l’Etat (administrateurs civils et personnel associé), des porteurs d’uniformes et de tenues paramilitaires (forestiers, gendarmes, policiers), des autorités religieuses et coutumières, des personnels de la Minusma et même des civils… sont assassinés à chaque attaque. Les forfaits sont commis par des rebelles, des terroristes et des djihadistes en véhicules, à motos ou à pieds. Attentats, mines terrestres antipersonnel et antichar, attaques à mains armées, vols de bétail, de voitures, viols, prises d’otages et autres agressions physiques sont autant de forment de violence devenues monnaie courante sous nos cieux. Finalement, la plupart des agents de l’Etat ont tout simplement abandonnés leurs postes, laissant les populations à la merci des bandits de tout acabit.

Cette insécurité généralisée et grandissante affecte dangereusement la paix sociale et fragilise le pays. Au même moment, la demande sociale prend du volume. Tous les domaines ont, à différente échelle, connu des débrayages. Les Maliens se souviendront longtemps de la grève illimitée des agents de la santé, qui a paralysé l’ensemble du système sanitaire. Cette grève a eu des conséquences dramatiques sur les populations qui n’ont pas les moyens d’aller se faire soigner dans les cliniques privées, encore moins à l’extérieur du pays. Ce débrayage et d’autres mouvements (grève illimitée de l’enseignement supérieur) ainsi que les différentes marches de constations sont l’expression palpables du ras le bol généralisé. Elles (manifestations) traduisent l’échec d’Ibrahim Boubacar Keïta dont l’arrivée au pouvoir avait pourtant suscité un grand espoir chez les Maliens qui estimaient que cet homme était capable de redresser le pays après le coup d’Etat insensé de 2012 et l’occupation des deux tiers du pays par les djihadistes. La preuve, le score inédit obtenu au deuxième tour de la Présidentielle. Le chef de l’Etat lui-même se glorifie encore de cette performance exceptionnelle.

Sauf qu’à quelques mois de la fin du mandat, les électeurs ont totalement déchanté et leur espoir s’est abîmé. Il ne leur reste que le regret de s’être trompé. « Si on savait … », se lamentent aujourd’hui nombre d’entre eux, éprouvés par la gestion calamiteuse d’IBK.

Que peuvent encore espérer les Maliens avec IBK ? Assurément rien d’extraordinaire.

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