Pour la célébration de la journée internationale sur les mutilations génitales féminines et l’excision, l’ONG H.E.D. (Homme – Environnement – Développement) TAMAT du président Abdoul Aziz MOULAYE a organisé une grande conférence / Débats le mardi 6 Février 2018. C’était dans la salle de conférence de la mairie d’Ansongo sur le thème : ” TOLERANCE ZERO ” AUX MUTILATIONS GENITALES FEMININES/EXCISION. En présence des conseillers municipaux, des leaders d’association des femmes, des leaders d’association de jeunes, des chefs de village, des leaders religieux, des membres de RECOTRADE (réseau des communicateurs traditionnels), des chefs des services locaux du développement social, de la promotion de la femme, de la jeunesse et des représentants des ONG partenaires à Ansongo.
La lutte contre les MGF est internationale. Elle se fête depuis 2003 à travers le monde. Et le Mali ne reste pas en marge à travers les services de l’Etat et des ONG partenaires.
En effet, sur le thème national : “Tolérance zéro aux MGF/VBG”, il s’agit de consolider l’engagement politique national pour mettre fin aux Violences Basées sur le Genre en vue de l’atteinte des objectifs du développement durable 2030 à travers l’accélération de l’abandon des MGF/E/VBG “. Notons que le thème international était : “Consolider l’engagement politique mondial de haut niveau, galvaniser l’action nationale et planifier des stratégies spécifiques pour renforcer le vaste mouvement destiné à en finir avec les mutilations génitales féminines et à atteindre l’objectif 2030”.
Il faut souligner que la journée internationale du 06 février “tolérance zéro” aux Mutilations Génitales Féminines/Excision (MGF/E) a été instituée en 2003 par la communauté internationale avec l’appui du Comité Inter Africain de lutte contre les pratiques néfastes (CIAF). Dès lors, les gouvernements, les organisations nationales et internationales, les institutions de coopération bilatérales et les institutions onusiennes multiplient les engagements et les actions stratégiques pour accélérer l’élimination de la pratique des MGF/E.
Cette année, la communauté internationale a retenu comme thème de la Journée du 06 février : ” consolider l’engagement politique mondial de haut niveau, galvaniser l’action nationale et planifier des stratégies spécifiques pour renforcer le vaste mouvement destiné à en finir avec les mutilations génitales féminines et à atteindre l’objectif 2030 “.
Au plan national, la journée internationale du 06 février 2018 a été célébrée sous le thème : “Consolider l’engagement politique national pour mettre fin aux violences basées sur le genre en vue de contribuer à l’atteinte des objectifs du développement durable 2030 à travers l’accélération de l’abandon des MGF/E”.
Pour l’occasion, au niveau local, la conférence a été placée sous la haute présidence du Préfet d’Ansongo. Le thème s’est inscrit dans la continuité de la mise en œuvre des engagements et actions des plus hautes autorités du pays, de la société civile et des organismes de coopération bi et multilatérale pour mettre fin aux violences liées au genre notamment celles exercées sur les femmes et les filles. L’engagement politique sans cesse renouvelé à travers les discours, les interviews, les documents de politiques et de programmation et les actions des autorités et partenaires illustre suffisamment cette quête permanente pour la paix, la réconciliation nationale et la cohésion sociale qui ne sauraient se construire dans la violence. Il faut aussi rappeler la souscription du Mali aux textes juridiques régionaux et internationaux relatifs aux droits humains notamment ceux des femmes et des enfants. A ceci, s’ajoutent les instruments juridiques nationaux pour renforcer la prévention et la réponse aux cas de VBG.
Le contexte des violences est marqué par l’ampleur de la pratique des Mutilations Génitales Féminines/Excision et des autres formes de VBG. Le tableau des statistiques sur les violences constitue une préoccupation nationale. L’Enquête Démographique et Santé au Mali (EDSM-V) de 2013 a montré que 69% des filles de 0 à 14 ans et 91% des femmes de 15-49 ans ont été victimes des MGF/E. Quant aux autres formes de violences physiques, sexuelles, conjugales, etc., la même enquête indique que depuis l’âge de 15 ans, près de quatre femmes sur dix (38 %) ont subi des violences physiques, principalement exercées par leur mari/partenaire actuel, mais aussi par la mère ou la femme du père (20 %), le père ou le mari de la mère (14 %) et/ou le frère ou la sœur (15 %). Un quart des femmes ont été physiquement blessées à la suite de violences conjugales. Plus d’une femme de 15-49 ans sur dix (13 %) a déclaré avoir été victimes d’actes de violences sexuelles à n’importe quel moment de leur vie.
En outre, le rapport du système de gestion de l’information sur les Violences Basées sur le Genre (GVBIMS), en 2016, montre que (Deux Mille Cinq cent Soixante Quinze (2575) cas de VBG déclarés qui se présentent comme suit : viol (173 cas), agressions sexuelles (628 cas), agressions physiques 1039 cas dont 411 cas de MGF/E, mariage forcé (173 cas), déni de ressources, d’opportunité et de services (216 cas) et maltraitances psychologiques (346 cas).
Depuis un certain temps au Mali, il est constaté à travers l’actualité, une exacerbation des actes de violences exécrables et indescriptibles dans les lieux de travail et de loisirs, dans les espaces scolaires, dans les familles, ou ailleurs. Ces violences se traduisent par les assassinats de conjoints et d’étudiants, les agressions physiques et sexuelles, etc. Pour relever les défis liés aux violences dont les conséquences sont immenses et préjudiciables, les autorités du Mali à travers le Ministère de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille et ses partenaires ont engagé une série d’actions et de réformes pour en finir avec les MGF et les autres formes de VBG.
En effet, le Programme National de lutte contre l’Excision (PNLE) a été créé par l’ordonnance n°02-053/P- RM du 04 juin 2002 ; la politique nationale pour l’abandon de la pratique de l’excision et la politique nationale du genre ont été adoptées ; un avant-projet de loi sur les violences basées sur le genre a été élaboré ; la stratégie nationale de communication holistique sur les VBG élaborée et en cours d’adoption par le gouvernement, la stratégie nationale sur les VBG en cours d’élaboration, le sous cluster VBG a été mis en place, le renforcement de la prise en charge comme la mise en place de numéros verts (Police : 80 333 ; Gendarmerie : 80 00 11 14 ; Protection civile : 80 00 12 0) et bien d’autres organes et politiques sont mis en place.
Tous ces efforts s’inscrivent dans la Constitution du Mali du 25 février 1992 qui, dans son préambule,” proclame sa détermination à défendre les droits de la Femme et de l’Enfant… ” et aussi dans les Objectifs du Développement Durable 2030 notamment l’objectif n°5 : ” Parvenir à l’égalité des sexes et autonomiser toutes les femmes et les filles “.
L’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali issu du Processus d’Alger (2015) est un outil qui, en son article 46, alinéa 6 soutient la ” non amnistie pour les auteurs (…) des violations graves des Droits de l’homme, y compris des violences sur les femmes, les filles et les enfants, liés au conflit “.
En outre, la Lettre circulaire n°0019 MSPAS-SG du 07 janvier 1999 interdit la pratique de l’excision dans les établissements sanitaires et le Code pénal malien de 2001 (Section III : Coups et Blessures) consacre l’intégrité physique de la personne.
La quinzième édition de la célébration de la journée du 06 février est marquée par une montée des actes de violences liées au genre singulièrement à l’endroit des couches les plus vulnérables que sont les femmes et les enfants. Cette situation est encore plus alarmante dans la région de Gao. Ce phénomène a pris une autre dimension dans notre région avec le viol, agressions sexuelles et physiques sur les axes routiers. C’est pourquoi, l’occasion est opportune pour susciter non seulement les réflexions, les débats sur les causes profondes, les manifestations et les conséquences des MGF et des autres formes de violences basées sur le genre mais aussi sur les mesures préventives et les réponses appropriées. Ainsi, les communications ont été axées sur l’information et la sensibilisation des populations, le plaidoyer et le renforcement des capacités à l’endroit des décideurs et leaders pour la paix, la réconciliation nationale et la cohésion sociale dans les familles, dans les communautés et dans la société.
Le président Abdoul Aziz MOULAYE indique d’organiser le 8 mars, fête de la femme, à Ouattagouna une formation le matin, ensuite une fête populaire où 10 récépissés seront remis aux femmes pour la lutte contre les VBG. Sont concernés, les six communes d’Ansongo, il s’agit de Tinhama, Bara, Dourra, Ansongo, Tessit, Ouattagaouna. Notons que H.E.D. – TAMAT est une ONG en puissance contre toutes sortes de violences contre les femmes et les enfants.