Adama Doumbia, 4ème Adjoint du Maire de la commune 6, chargé de l’Etat civil est le premier vice président du Parti Union pour un Mouvement Populaire du Changement (U.M.P.C)
Le Pouce : Quelle lecture faites vous de la situation actuelle dans laquelle se trouve le Mali ?
Adama Doumbia : « La situation dans laquelle se trouve le Mali est très difficile. On peut dire que c’est pire qu’avant le coup d’Etat de 2012. C’est une confusion totale. Beaucoup de facteurs se sont conjugués dans ce sens : la misère très imposante, la problèmatique de l’emploi des jeunes et la sécurité sont venues tout mettre en cause. Cette situation nous interpelle tous. Et c’est difficile car personne ne peut prédire ce qui peut se passer demain au Mali. C’est notre inquiétude générale et nous sommes interpellés ».
Le Pouce : Pensez- vous que les élections puissent se tenir à la date échue ?
Adama Doumbia : « Pour moi, il est très difficile d’organiser une élection qui puisse apaiser le Mali en 2018. Tout le monde sait en ce moment que l’insécurité est très avancée et que le fichier électoral n’est pas propre. Il y a la tension politique qui cohabite avec une autre tension sociale basée sur la misère. Organisée une élection dans ce contexte, c’est peut être allé à des contentieux électoraux après et qui vont nous faire éloigné de la paix. On vient de mettre en cause un referendum qui devait être organisé. Ceux qui sont en train de taper le tambour pour qu’on aille aux élections à terme échu savent bien que c’est impossible. On veut pousser à la faute. Il n’ya pas de conditions réelles réunies pour organiser des élections transparentes et apaisées. Que le président de la république prenne ses responsabilités pour ouvrir un espace de transition comme ce fut le cas en 1991 1992, en mettant en place une assemblée composée de toutes les forces vives de la nation, groupes armées et autres ; que tout le monde soit dedans. Il faut aller vers un gouvernement de transition avec ou sans le président actuel. Au terme de cette transition qu’on organise les élections générales, en commençant par le referendum qui est à mon avis, la base essentielle de toute tractation politique. Sans referendum aller à une élection ça ouvre la boite de pandore au Mali ».
Le Pouce : Comment ressentez-vous ces multiples décès de nos soldats sur les différents champs d’honneur ?
Adama Doumbia : Les multiples décès de nos vaillants soldats sont dûs au terrorisme politique. On veut nous empêcher d’aller aux élections et d’aller à la paix. Vous voyez, dès qu’on parle d’élection les attaques se multiplient. Les terroristes ne sont pas des djihadistes seulement. Ces actes sont posés pour saboter la paix au Mali. Tout est mis en œuvre pour nous empêcher d’aller aux élections dans les conditions apaisées pour qu’après ces mêmes élections, une guerre s’installe sur toute l’étendue du territoire. Je pense que nos soldats sont en train de mourir pour la défense de la patrie mère. C’est purement politique car les multiples attaques sont commanditées ailleurs ».
Le Pouce : Un appel à l’endroit de vos camarades politiques ?
Adama Doumbia : « Il faut que le Mali prévale et qu’il soit au dessus de tous les intérêts personnels. Qu’on se range d’un côté, les rebelles, les non rebelles pour combattre l’ennemi commun. A mes camarades , je leur fait comprendre qu’il ne sert à rien de s’acharner à organiser des élections sachant bien que le pays n’est totalement libéré. Travaillons pour le retour de la paix avant de penser à organiser des élections qui plongeront davantage le Mali dans un gouffre. La transition est une nécessité aujourd’hui. Le dernier mot pour aller à la transition revient au président de la république ».