Le Général Jean-François, Directeur du renseignement militaire (DRM) français, lors d’une rencontre avec l’Association des Journalistes de Défense (AJD), s’est confié à nos confrères de l’«Opinion», journal français, le 5 février 2018.
Lors de ladite entrevue, l’officier supérieur a laissé entendre que la situation dans la bande sahélo-saharienne ne se dégrade pas. Selon lui, la situation n’est pas satisfaisante, mais elle est contrôlée. «Si l’on regarde le nombre d’attaques, on ne peut pas parler de dégradation sécuritaire. Il y a un bruit de fond de harcèlement, mais qui existe depuis la fin de Serval (en 2013) et qui continue. La situation n’est pas satisfaisante, mais elle est contrôlée», a évalué l’officier français.
A en croire le général Jean-François, le niveau de la menace est à la portée de leurs partenaires africains, si ces derniers le voulaient. «La balle est dans leur camp et il y a une grosse pression politique sur eux pour la mise en œuvre des accords de paix. Mais ceux-ci stagnent, pas vraiment de dynamique générale», a estimé le DRM.
Puis, il a ajouté que la Force conjointe G5 Sahel doit réussir sa mission. «Il faut que ça marche, parce que ce n’est pas Barkhane qui va régler le problème», a-t-il indiqué.
Pour le DRM, le point clé dans la sécurisation des régions du Centre du Mali est le contrôle permanent des frontières.
«Le modèle mis en avant est celui du contrôle de la frontière entre le Tchad et le Soudan, avec une coordination entre les deux pays et un droit de poursuite de 100 kilomètres sur le territoire du voisin», a-t-il proposé.
Motos et pick-up interdits à Mopti, Ségou et Tombouctou
faut-il rappeler qu’en vue de faire face à la situation sécuritaire dans les régions du Centre et du Nord, les autorités maliennes ont interdit la circulation des motos et de pick-up dans (12) localités de régions de Mopti, de Ségou et de Tombouctou. Cette restriction de circulation vise à permettre aux militaires maliens et leurs partenaires de mieux canaliser les zones ciblées par les terroristes en connivence avec les bandits armés.
L’on se rappelle déjà qu’il y a deux semaines (les 25, 27, 28 janvier 2018), plusieurs attaques violentes avaient occasionné la mort de plusieurs personnes (militaires, paramilitaires et civiles) à Soumpi dans le cercle de Niafounké, Youwarou (Mopti), etc. Ces attaques ont été perpétrées par des terroristes en complicité avec des groupuscules armés dont les moyens de déplacement les plus avantagés sont les motos et les pick-up.
En effet, ces nouvelles dispositions prises par l’Etat-major général des armées pourraient être, sans doute, d’une grande importance dans la lutte contre le banditisme et terrorisme. Car, selon les sources militaires, la plupart des attaques contre les forces maliennes et leurs partenaires sont perpétrées à bord de pick-up ou de motos.