La danse macabre des terroristes devient apocalyptique avec les tueries en masse d’innocents forains s’ajoutant à l’interminable liste des victimes dans les rangs des chefs de village et conseillers ; des FAMa ; des Forces internationales, le tout sur fond d’une médusant lâcheté.
L’on apprend de sources sécuritaires que vendredi dernier, 5 civils, de retour de la foire hebdomadaire d’une localité de Konna, située à 70 km de Mopti ont trouvé la mort, lorsque le véhicule qui les transportait a sauté sur une mine. Le premier bilan faisait état de plus des 5 morts, 15 blessés, dont six, dans un état critique, évacués à l’hôpital de Mopti.
Cette tuerie n’était pas un coup d’essai, puisque le 25 janvier dernier, le monde entier découvrait, avec effroi, le degré de barbarie d’individus endoctrinés, financés et aiguillonnés par ‘’Jamaât Nusrat Al-Islam Wal-Mouslimin’’ ou ‘’groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans’’ dirigé par Iyad Ag Ghaly. Au total, 26 civils maliens et burkinabè, dont des femmes et des enfants, ont été tués lorsque le véhicule de transport en commun immatriculé au Burkina Faso qui les transportait à destination de la foire hebdomadaire de Boni, dans le cercle de Douentza dans la région de Mopti, a sauté sur une mine.
Odieuses, ces attaques le sont certainement ; méprisables, elles le sont également étant donné le mode opératoire et les victimes. Mais fondamentalement impies, ces attaques le sont, parce qu’aucun précepte divin n’autorise une créature de Dieu à tuer une autre créature du tout puissant au nom de Dieu. Impies, ces jihadistes le sont, parce qu’en fait de soutenir l’Islam et les Musulmans, ils en font les défouloirs de leur obscurantisme, si ce n’est leur mercantilisme.
Que c’est affligeant, combien de prétendus jihadistes, n’ayant aucun sens d’humanité, peuvent être bougrement lâches.
Face à cette spirale de violence aveugle, une certaine unanimité semble se dégager autour du dialogue, y compris avec les extrémistes violents.
Il est vrai, aucun sacrifice n’est de trop pour obtenir la paix, a-t-on coutume de dire. C’est ce qu’a bien compris le Président Ibrahim Boubacar KEITA en acceptant de participer aux pourparlers d’Alger avec les mouvements armés, à savoir la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) et la Plateforme du 14 juin. Les seules conditions posées étant qu’il ne saurait être question de remettre en cause l’intégrité territoriale ; la forme républicaine et laïque de l’État ; l’unité nationale ; la cohésion nationale. IBK a également posé comme exigence que l’Accord final inclusif soit signé à Bamako. Ce qui a été le cas, les 15 juin et 20 mai 2015.
Mais le spectacle d’enfer auquel l’on assiste met en scène plutôt des assoiffés de sang, d’insatiables vampires aux dents crochues. Ce qui a naturellement braqué le Gouvernement. ‘’Il n’est pas question de négocier avec des gens qui continuent à tuer des Maliens’’, avait tranché l’ancien ministre des Affaires étrangères, Abdoulaye DIOP, devant le Conseil de sécurité des Nations Unies.
Maintenant, que ceux qui ont fait une fixation sur le dialogue avec de tels monstres, autant parmi les religieux, qui semblent espérer contre toute espérance, à moins d’avoir des accointances douteuses avec eux, que parmi les politicards qui ne pensent qu’à la prochaine élection nous édifient en répondant, en conscience, à ces questions : pourquoi massacrer des personnes qu’on ne connaît ni d’Adam ni d’Ève et qui n’ont causé aucun tort à leurs assassins ? Pourquoi enlever de vénérables chefs de villages et conseillers pour les exécuter froidement ? Pourquoi un tel acharnement sur les FAMa et les Forces internationales, dont les Casques bleus qui sont des soldats de la paix ? De quoi va-t-on discuter, entre les représentants de la République indépendante, souveraine, indivisible, démocratique, laïque et sociale et des prophètes d’un Califat ?
Sauf opération du Saint-Esprit, Iyad Ag Ghaly restera Iyad Ag Ghaly, autant sanguinaire que fin manipulateur. Les empressés politiques et autres contemplatifs intéressés peuvent toujours jouer au père Noël.