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L’Essor N° 17424 du 2/5/2013

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Journée internationale de la liberté de la presse : Le défi de la sortie de crise
Publié le lundi 6 mai 2013  |  L’Essor


© aBamako.com par A.S
Atelier de formation sur la sécurité des journalistes
Lundi 29 avril 2013. hôtel Radisson Blu. Une atelier de formation des journalistes en sécurité organisé par la fédération internationale des journaliste en partenariats avec l’UNAJOM et la Maison de la presse de Bamako du 19 au 30 avril 2013


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Les journalistes ont réfléchi à leur place et leur rôle dans le processus de reconstruction notamment dans celui du dialogue, de la réconciliation et des élections à venir. Les journalistes maliens, à l’instar de leurs confrères du monde entier, ont célébré vendredi la 20ème Journée internationale de la presse. La cérémonie solennelle s’est déroulée au Centre international des conférences de Bamako (CICB), sous la présidence du ministre de la Communication, porte-parole de Gouvernement, Manga Dembélé, en présence de ces homologues du Commerce et de l’Industrie, Abdoul Karim Konaté, et de la Culture, Bruno Maïga et des représentants du corps diplomatique et des organisations internationales.
On notait les présence du président de la Maison de la presse, Makan Koné, du président du Groupement patronal de la presse écrite, Sambi Touré, du président de l’Association des éditeurs de presse privé, Dramane Alou Koné, du président l’Union des radios et télévisions libres du Mali (URTEL), Adama Mariko. L’événement a enregistré une forte mobilisation des hommes et femmes des médias et de leurs partenaires pour commémorer cette Journée qui leur est dédiée.

La célébration intervient à un moment où notre pays se remet délicatement de la double crise sociopolitique et sécuritaire dans laquelle il était plongé depuis le 22 mars 2012. Ces crises ont durement perturbé la presse aussi bien économiquement que professionnellement. Ainsi pour commémorer cette Journée, la presse malienne dans un élan d’unité confraternelle, a convergé au CICB pour analyser et évaluer ensemble l’état de la liberté d’expression et de presse dans notre pays mais aussi et surtout rendre un hommage mérité aux héros et martyrs emprisonnés, violentés et tombés la plume au poing où lâchement assassinés à travers le monde.

Cette Journée est une occasion pour les professionnels de la presse de rappeler aux autorités maliennes l’importance de protéger les droits fondamentaux de la liberté d’expression et de la liberté de la presse, telle que contenue dans l’Article 19 de la Déclaration universelle des droits de l’homme. Sans ces droits, la démocratie ne peut prévaloir et le développement restera hors de portée.

Faut-il rappeler que le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies a adopté l’année dernière à l’unanimité une résolution sur la sécurité des journalistes, invitant ainsi « les Etats à promouvoir un environnement sûr et favorable qui permet aux journalistes de faire leur travail de manière indépendante et sans ingérence excessive ».

Cette résolution condamnait aussi avec la plus grande fermeté toutes les attaques et tous les actes de violence dirigés contre les journalistes et exprimait sa préoccupation devant la menace croissante que les acteurs non étatiques font peser sur la sécurité des professionnels des médias. C’est dont fort opportunément que l’Unesco a choisi de célébrer cette 20ème Journée mondiale de la liberté de presse sous le thème « Parler sans crainte : assurer la liberté d’expression dans tous les médias ».

Dans leur intervention, le président de la Maison de la presse, Makan Koné, le président du Groupement patronal de la presse écrite, Sambi Touré, également président de la commission d’organisation de la Journée, s’interrogeront en ces termes : « Comment parler sans crainte dans un pays en guerre, hier seulement sous domination des groupes djihadistes et autres bandits obscurantistes et terroriste au Nord et les fractions putschistes et politiciennes au Sud ? Pour les journalistes maliens, l’équation reste entière. Comment aujourd’hui exercer son office à l’aune de la réalité sécuritaire du contexte, du défi et des enjeux nationaux ? Quel rôle entend jouer la presse ? Quelle mission devrait être la sienne pour un Mali un et indivisible ? ». Pour eux, les journalistes de la presse malienne regroupés autour des associations professionnelles et patronales (GROUPE, ASSEP, URTEL) et de concert avec Maison de la presse, l’Agence malienne de presse et de publicité (AMAP) et l’Office de radio télévision du Mali (ORTM), ont convenu d’adapter le thème international au contexte particulier de notre pays. Ainsi, la Journée internationale de la liberté de la presse est célébrée dans notre pays sous le thème de « Sécurité des journalistes et des professionnels des médias et entreprises de presse face aux défis nationaux : quelle presse après la crise ? ».

Sambi Touré rappellera qu’au-delà de l’impératif sécuritaire, les changements intervenus et en cours dans notre pays doivent guider la réflexion sur le besoin et la nécessité de convenir de la place et du rôle de la presse malienne dans le processus de reconstruction notamment dans celui du dialogue, de la réconciliation et des élections à venir.

Il a rendu hommage à tous les confrères victimes de violences (morales ou physiques), d’abus, de harcèlements, de tortures, de passage à tabac où d’emprisonnement arbitraire. « La presse malienne dans un mouvement unitaire, a voulu commémorer cette Journée. Nous avons voulu par cet élan d’unité confraternelle et de convergence fraternelle, montrer que notre pays dans sa posture actuelle, a besoin de tous ses fils pour se remettre mais aussi et surtout a besoin de synergie, de dialogue, de communion et de convivialité pour panser les blessures, afin de recoudre les flétrissures et les déchirures, pour apaiser les passions, rebâtir la paix et réconcilier ses enfants, de Kidira à Tamanrasset, d’Aguelhoc à Zégoua », a indiqué le journaliste en remerciant les partenaires de la presse pour leur engagement constant aux côtés des médias maliens dans leurs combats pour la garantie des libertés indispensables à leur épanouissement.

Le ministre de la Communication, Manga Dembélé, a pour sa part salué la mémoire de toutes celles et de tous ceux qui sont tombés en menant le noble combat de défense de la liberté de la presse et a rendu hommage aux femmes et aux hommes qui travaillent sans répit, pour informer les citoyens, parfois au péril de leur vie. Cette Journée est, de son point de vue, un devoir de mémoire, mais également un moment privilégié pour rappeler les principes fondamentaux de la liberté de la presse qui ne peut s’exercer pleinement sans un sens élevé de responsabilité et de respect des règles éthiques et déontologiques.

Pour ce qui concerne la situation des journalistes maliens, Manga Dembélé rappellera que la crise qui secoue notre pays a impacté durement la presse en rendant plus vulnérable le journaliste dont la plupart vivent dans la précarité en raison de la situation économique des entreprises de presse.

« C’est pourquoi j’invite tous les acteurs de la presse à agir en toute responsabilité et avec pour seul boussole, l’intérêt supérieur de notre pays en ce moment critique de son existence. Je profite donc de cette occasion pour remercier au nom du Gouvernement la grande famille de la presse pour son accompagnement précieux de tous les jours dans la réussite de ses missions », a-t-il indiqué en assurant les hommes et femmes de médias de l’engagement du gouvernement à améliorer l’accompagnement des médias et poursuivre les réflexions et les concertations avec tous les acteurs du secteur autour des préoccupations transversales et spécifiques.

Après cette cérémonie, les officiels ont visité les stands, les rédactions et les studios radios et télé aménagés à l’occasion pour un contact direct avec le matériel de travail des journalistes, les journaux et les hommes et femmes qui animent les médias maliens.

Au cours de la Journée, les journalistes se sont attelés à travers des panels à disséquer et résoudre les équations posées par Sambi Touré. Ainsi, les journalistes et leurs partenaires ainsi que les amis de la presse ont largement discuté des défis de la presse malienne face à cette crise avant de réaffirmer leur souhait de voir notre pays retrouver la paix et la stabilité si chères aux Maliens et redevenir le modèle de démocratie qui faisait la fierté de notre peuple.

D. DJIRE

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