La cérémonie d’ouverture de la réunion préparatoire du Forum des autorités de réglementation, de sureté et de sécurité nucléaire des pays membres du G5 Sahel et du Sénégal, organisée par l’Agence malienne de radioprotection (AMARAP), a eu lieu, hier, à l’hôtel Laïco El Farouk. L’événement était présidé par le ministre de l’Énergie et de l’Eau, Malick Alhousseini. C’était en présence du directeur général de l’AMARAP, Dr Nagantié Koné, du représentant de la division sécurité nucléaire de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Zéphirin Ouédraogo Athanase et bon nombre d’invités.
Durant 3 jours, les participants à cette session vont examiner les projets de document du forum, à savoir la Charte et son plan d’action. Il s’agira également de préparer la réunion de Nouakchott. À l’entame de son propos, le directeur général de l’AMARAP a rappelé que c’est suite aux événements tristes survenus le 11 septembre 2001 aux États Unis d’Amérique que le monde a constaté qu’un tournant décisif venait d’être franchi dans la conduite du terrorisme. Ce tournant saillant, a déclaré Nagantié Koné, est marqué par plusieurs faits notamment: une meilleure organisation et collaboration au plan national des terroristes qui recrutent des individus prêts à se donner la mort pour atteindre leurs objectifs. Mais également le recours de plus en plus à des moyens de destruction massive pouvant aller à l’usage des nucléaires et autres matières radioactives.
Dr Nagantié Koné soulignera que dès lors, il apparait impérieux de prendre les dispositions idoines, y compris sur le plan de la sécurité nucléaire, pour faire face à cette menace mondiale. Selon lui, dans un tel contexte, nos États ont l’obligation de se préparer aux plans national, régional et international pour pallier toute éventualité. A ce propos, il a rappelé que chacun des pays du G5 Sahel a signé avec l’AIEA un plan de soutien intégré à la sécurité nucléaire appelé plan INSSP. Celui de notre pays a été signé en novembre 2013 et mis à jour en mars 2016 afin d’y inclure les grands événements publics majeurs (EPM). C’est ainsi qu’en collaboration avec l’AIEA, l’Autorité de régulation nucléaire du Mali qui est l’AMARAP, en appui aux forces de défense et de sécurité, a pleinement participé à la sécurisation des sites sensibles lors du 27è sommet Afrique-France, tenu à Bamako les 13 et 14 janvier 2017.
Quant au ministre de l’Énergie et de l’Eau, il a rappelé que le contexte de la création de la Force conjointe du G5 Sahel et les enjeux de sa mission requièrent d’accorder une attention toute particulière aux questions de sureté radiologique et de sécurité nucléaire qui deviennent de plus en plus un enjeu majeur.
Selon Malick Alhousseini, il apparaît nécessaire de prendre des dispositions afin d’intégrer les aspects de sécurité nucléaire au niveau national, mais également entre les frontières. «C’est dans cette optique, qu’en marge de la 61è conférence générale de l’AIEA, tenue à Vienne en septembre 2017, une première réunion informelle a regroupé les représentants des autorités de radioprotection des pays du G5 Sahel et du Sénégal, ainsi que les représentants de la division sécurité de l’AIEA. Cette réunion avait pour but de jeter les bases pour impliquer les autorités des différents pays concernés afin que les aspects de sécurité nucléaire soient intégrés dans la sécurité globale du G5 Sahel», a-t-il indiqué.
Par ailleurs, le ministre expliquera que la présente rencontre rentre dans le cadre de la mise en ouvre de la feuille de route établie au cours de ladite réunion, à travers laquelle 4 axes ont été identifiés au tour desquels pourrait s’organiser la coopération au sein du G5 Sahel en matière de sécurité nucléaire à savoir: le renforcement de la coopération en matière de contrôle des mouvements frontaliers des sources radioactives, le partage et l’échange d’infirmations, l’harmonisation des règlements nationaux et la formation des premiers intervenants.
Sur le pan opérationnel, Malick Alhousseini dira que cette coopération permettra sans doute de renforcer la mise en ouvre du plan de Soutien intégré nucléaire adopté par nos différents pays avec l’AIEA qui s’articule en 5 axes à savoir: le cadre législatif et réglementaire, la prévention, la détection, la réponse et la durabilité.
Les techniques nucléaires, a-t-il ajouté, sont de plus en plus utilisées dans plusieurs domaines, notamment la santé humaine et animale, l’industrie et les mines, l’agriculture, l’enseignement et la recherche, la sécurité publique, etc.
En outre, il a fait savoir que l’utilisation de ces techniques, doit s’effectuer dans un cadre de sécurité, ce qui implique pour nos États, à travers les autorités de réglementation, de renforcer la coopération transfrontalière en matière de sûreté radiologique et de sécurité nucléaire.