Le cercle de Nioro du Sahel a accueilli, du 8 au 10 février 2018, une mission de supervision des réalisations du Projet de gestion des ressources naturelles et changements climatiques (PGRNCC). La mission était conduite par le conseiller technique du ministère de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement Durable, Seydou Keïta. Il était accompagné de Boureïma Camara, directeur général de l’Agence de l’environnement et du développement durable (AEDD) qui assure la coordination du projet, de Moussa Sissoko, directeur de la Cellule de la planification et de la statistique de l’eau, de l’assainissement et du développement rural et de Moustapha Kanté, préfet du cercle. Situé à l’Est de Nioro, le village de Yéréré fut la première étape de la mission. C’est dans une ambiance festive que la délégation a été accueillie par le maire de la commune, Gagny Diawara. Après avoir souhaité la bienvenue à ses hôtes, il les a conduits sur les différents sites de réalisation. A quelques encablures du village se trouve l’espace d’arboriculture fruitière de Moussa Dembélé que la délégation a visité. Le verger d’une superficie d’un hectare a coûté 2, 7 millions de FCFA avec un apport personnel du bénéficiaire en nature d’une valeur de 271 950 FCFA.
Grâce à son activité d’arboriculture, M. Dembélé est devenu un exploitant financièrement autonome. Ses produits sont vendus sur le marché local. Dans une zone où le climat est typiquement sahélien, avoir des fruits frais tels que la papaye, l’orange, le jujube greffé, relevait du parcours du combattant. Aujourd’hui, ces fruits sont à porter de mains des populations locales. Deux autres paysans ont reçu le même appui du PGRNCC. Dans la même localité, Seydou Keita et sa suite ont visité l’unité d’embouche ovine gérée par une coopérative de 384 membres, dont 5 hommes. Pour un investissement de 5, 9 millions de FCFA dont 297 838 FCFA d’apport en nature des bénéficiaires, la coopérative dispose, après 3 trois opérations de vente, de la somme de 3, 7 millions de FCFA dans son compte bancaire. L’activité d’embouche ovine dont bénéficient 3 coopératives locales, a permis, selon les bénéficiaires, de changer leurs conditions de vie à travers les ressources qu’elles génèrent.
Dans une zone où l’environnement est austère, il est fondamental d’adopter de bonnes pratiques de gestion des terres couplées à l’activité maraîchère pour assurer sa subsistance. C’est l’un des volets du PGRNCC. En effet, le développement du maraîchage dans la commune a amélioré de façon substantielle la qualité de la vie des populations. Un exemple de réussite, le périmètre maraîcher de la coopérative des femmes de Yéréré, d’une superficie de 2 hectares, a été réalisé à 9, 9 millions de francs CFA avec un apport en nature des bénéficiaires de 497 625 F CFA. Il est équipé d’un forage d’une capacité de 20 mètres cubes d’eau par heure, alimenté en électricité par un équipement solaire. Les exploitantes ont reçu un appui en petits matériels, en semences, conseils et suivi technique. Leurs capacités ont été renforcées en techniques culturales et en gestion d’entreprise. Le périmètre produit, en toutes périodes de l’année, des légumes.
«Nous rendons grâce à Dieu et au PGRNCC», s’est exclamée Mme Oudeye Dansira, porte-parole des exploitantes. Selon elle, les ressources tirées de cette activité donne aux femmes une autonomie financière. Ainsi, elles entretiennent leurs familles, assurent la santé et la scolarité de leurs enfants et parviennent à épargner pour l’avenir, ajoute la maraîchère. «Aujourd’hui, quand nos enfants vont à l’école, nous leur donnons de l’argent pour leur goûter », ajoute-t-elle, pour illustrer l’essor économique que leur assure le maraîchage. Au plan nutritionnel, les femmes de la coopérative de Yéréré ont confié une nette amélioration de la qualité de l’alimentation dans les ménages grâce à la consommation des légumes frais. Pour les semences, elles s’approvisionnent chez le pépiniériste Mohamed Diawara. Ce jeune handicapé est bénéficiaire du PGRNCC. En visite dans sa parcelle, la mission a fait le constat du courage de l’homme. Malgré son handicap, il produit des semences pour le maraîchage et l’arboriculture. Il avoue n’avoir aucune difficulté dans le travail et salue l’appui du projet qui lui permet aujourd’hui d’être actif et indépendant.
Après cette étape, le convoi de la délégation a mis le cap sur le village de Gadiaba-Kadiel, à une trentaine de kilomètres de la ville de Nioro. Elle a été reçue dans les locaux de la mairie de la commune par le maire Yacouba Seydou Diallo et les autres membres du conseil communal. Dans une brève allocution, l’édile a loué les bienfaits du PGRNCC dans sa localité. Depuis le début de ses actions en 2009 dans la commune, aucune structure n’est intervenue aussi efficacement dans le développement que l’AEDD à travers le PGRNCC », a-t-il témoigné. Il a souhaité, à cet effet, le renouvellement des activités génératrices de revenus que le projet a initiées auprès des populations et qui touchent à leur fin. L’étape de Gadiaba-Kadiel, qui a bouclé la mission, a été consacrée à la visite de la parcelle d’enrichissement de la commune. Cet espace de 25 hectares de forêts entièrement clos en grillage, a été réalisé en 2017. Il est prévu le creusement d’un forage pour l’entretien des espèces locales qui y sont préservées.
« Ce que j’ai vu au cours des différentes visites de terrain est un réel motif de satisfaction », indique Seydou Keïta. Le chef de la mission a salué les efforts de la coordination et les agents du projet qui ont permis d’atteindre ces résultats. « Les actions menées sur le terrain donnent l’assurance qu’on peut vaincre dans les plus brèves échéances, les effets néfastes du changement climatique sur les populations vulnérable comme celles du cercle de Nioro du Sahel », a-t-il dit. Cependant, il soulignera qu’il y a d’autres intérêts et besoins pour les populations qui nécessitent leur implication, à savoir l’assainissement qui est une des priorités de son département.