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Visite du ministre de l’Éducation en 3è et 5è Régions : Parole aux acteurs de l’école
Publié le mercredi 14 fevrier 2018  |  L’Essor
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© aBamako.com par A.S
Championnats d`Afrique d`Escrime Juniors et Cadets.
Bamako, le 4 mars 2016 au palais des sports. Le ministre des sports a donné le coup d`envoi des Championnats d`Afrique de Scrime Juniors et Cadets.
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Entre décembre 2017 et janvier 2018, les enseignants du secondaire, du fondamental et de l’éducation préscolaire et spéciale de notre pays avaient déclenché deux mouvements de grève (216 heures et 408 heures). Ces débrayages avaient été occasionnés par 6 syndicats d’enseignants qui exigeaient l’adoption et le décret d’application du statut autonome du personnel enseignant. Une loi a été votée dans ce sens, et les grévistes ont levé leur mort d’ordre de grève.
Mais il reconnaître que ces différentes grèves ont affecté les ordres d’enseignement. C’est pourquoi le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta et le Premier ministre, Soumeylou Boubèye Maïga, ont instruit le ministre de l’Education nationale d’être au plus près des acteurs de l’école afin de résoudre les problèmes de façon pérenne. C’est dans ce cadre que le ministre Housséïni Amion Guindo, accompagné des directeurs nationaux, était du 8 au 12 février 2018 en mission à Zantiebougou (Cercle de Bougouni), à Mpèssoba (Cercle de Koutiala) et à Mopti pour y rencontrer les cadres de l’éducation, les partenaires sociaux de l’école et les populations. Objectifs de cette tournée : écouter, discuter, échanger avec les autorités scolaires, politiques, administratives, traditionnelles, les enseignants, les syndicats d’enseignants, l’Association des élèves et étudiants du Mali (AEEM) afin de diagnostiquer les difficultés, recenser les attentes et les préoccupations pour apporter des solutions.
De Zantièbougou à Koutiala en passant par M’Pèssoba et Mopti, les populations ont réservé un accueil chaleureux à la délégation ministérielle. Au cours des échanges, les acteurs de l’école ont expliqué et émis leurs préoccupations liées à la gestion de l’école. La construction d’infrastructures scolaires (lycées publics, bibliothèques, clôture d’écoles), le retard de paiement de salaires de certains enseignants, la double vacation, les grèves intempestives des syndicats d’enseignants, des élèves et étudiants, la problématique de l’intégration des écoles communautaires, coraniques et des Medersas dans le système éducatif, le licenciement abusif de certains enseignants et les difficultés dans certaines zones de Mopti sont entre autres préoccupations soulevées par les intervenants.
Le directeur de l’Académie d’enseignement (DAE) de Bougouni, Mahamadou Kéita, rappellera que son académie a été créée en 2010. Outre le cercle de Bougouni, elle couvre les cercles de Kolondièba et Yanfolila. Mais de sa création à nos jours, l’académie est toujours logée au premier étage d’un bâtiment privé en bail. Le rez-de-chaussée du bâtiment est occupé par différents commerces avec leur corollaire de bruits et de nuisances préjudiciables au travail des agents, a fait savoir Mahamadou Keita. Il a, par ailleurs, rappélé que son académie dispose d’un terrain d’une superficie de plus d’un hectare, objet de titre foncier. Cependant, les travaux de construction de ce terrain n’ont pas encore démarré.
A Mopti, l’adjointe au maire de la commune chargée de l’éducation et de la santé, Mme Coulibaly Aïssata Sy, a déclaré que la région de Mopti accusait des déficits en termes d’infrastructures scolaires et de personnel d’encadrement. Les enseignants mutés dans la région cherchent par tous les moyens pour aller dans d’autres localités plus sécurisées, a fait remarquer l’édile. Le directeur de l’académie d’enseignement de Mopti, Amadou Dégueni, a révélé que la Région de Mopti compte 1888 écoles. La région est, aujourd’hui, la zone la plus touchée par la crise sécuritaire. Ce qui fait que 427 écoles sont fermées et 40.000 enfants sont privés de leurs droits à l’éducation. Outre des élèves déplacés internes, il y a à peu près 600 enseignants de la région qui se sont aussi déplacés vers Ségou, Sikasso et Bamako. En dépit de toutes ces difficultés, l’Académie de Mopti a réalisé un taux de réussite au DEF de 48,20% et plus de 26,91% au Bac en 2017. «Ces taux sont insatisfaisants au niveau national, mais meilleurs compte tenu de la situation sécuritaire que vit la région de Mopti», a déclaré Amadou Dégueni.
Après avoir attentivement écouté les différents intervenants, le ministre de l’Education nationale a déclaré avoir pris bonne note de toutes les préoccupations qui seront traitées à court, moyen et long termes. Il a, par ailleurs, précisé que la conférence des cadres de l’éducation est un exercice de contrôle citoyen. L’exercice consiste à diagnostiquer les maux afin d’apporter des solutions pour la bonne marche de l’école. Rassurant que tous les accords signés par l’Etat seront respectés et appliqués, Housséïni Amion Guindo a annoncé qu’un concours de recrutement des enseignants aura lieu en mars prochain. Il a également visité la cantine scolaire et la coopérative des producteurs de beurre et de karité de Zantièbougou «COPROKAZAN» dont les ressources générées servent à financer la scolarisation des enfants de la localité.

Sidi Y. WAGUÉ
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