Incroyable, touchante, cette histoire racontée par les victimes l’est. Hors du Mali, les citoyens maliens qui s’y trouvent pour des raisons généralement économiques, motivés pour la recherche d’un lendemain meilleur, afin de venir en soutien aux parents et la communauté au Mali sont dans la déception totale. Ils ont usé de tous les moyens possibles pour se faire entendre. Rien n’y fit. Les voix presque aphones, les quelques-uns qui résistent à l’abandon de la mère Patrie ne cessent d’égrener les promesses présidentielles et les réalités qu’ils vivent aujourd’hui.
Dans les propos, ils font référence à IBK candidat en 2013 et élu président de la République. Du Mali en France, IBK relatait aux Maliens d’ici et d’ailleurs, les dures difficultés que traversent les Maliens de la diaspora pour un seul motif : ils ont le souci du développement de leur Nation et investissent à hauteur de souhait en lieu et place de l’Etat dans la construction des infrastructures et d’autres domaines indispensables à la vie apaisée en ce 21ème siècle dans le Mali profond.
Pour preuve, IBK disait à Didiéni et Diéma, lors de son passage au moment des campagnes, que son espoir ce sont les Maliens de la diaspora et qu’il s’investira une fois élu président de la République à les protéger contre les diplomates maliens accrédités hors du Mali qui tenteront de les reléguer au second plan. IBK citait à l’époque toute une série de sanctions qu’il prévoit. Dès son entrée en fonction, les mêmes promesses ont été répétées lors d’une visite en France.
Au-delà de ces promesses, la réalité est tout autre de nos jours. La diaspora malienne souffre. Ses conditions de vie vont de mal en pis. Tout le monde se rappelle de l’accord de réadmission signé entre le gouvernement malien et des pays Européens et peu après nié par les autorités maliennes. Pourtant quelques jours après, des Maliens ont été rapatriés vers la terre d’origine au vu et au su de tout le monde. Ils ont été accueillis à l’aéroport International Modibo Keïta de Bamako Sénou par des parents et politiques. Dans une vidéo qui a circulé sur la toile pendant la même période, le ministre des Maliens de l’Extérieur est visible dans un vol avec un malien menotté. L’image rappelle la traite négrière.
Le précieux sésame dont la possession relèverait du rêve actuellement, c’est la carte NINA. L’accès n’est pas facile et la non possession est la raison de plusieurs conséquences. Des Maliens perdent leur boulot.
Les ambassadeurs et consuls se soucient peu des conditions exécrables de leurs compatriotes. Ils ne pensent qu’à leurs propres business et parfois leurs employés se donnent le loisir de prendre des pots de vins aux Maliens en quête des pièces administratives.
La grosse part de responsabilité incombe au plus haut sommet de l’Etat comme en témoignent les Maliens de Côte d’Ivoire, lors de la tournée de Ras Bath en ce lieu. Tous sont confrontés au problème de pièces singulièrement la carte biométrique. Sans elle, difficile de résoudre beaucoup de choses. La représentation des maliens de l’Extérieur et le Consul jettent la responsabilité sur les autorités à Bamako et donnent en exemple le cas des cartes NINA. Un lot important a été envoyé mais l’Etat n’a pas donné les moyens afin de les distribuer. Alors, les deux structures ont fait de leur mieux avec les moyens propres et le reste des cartes est jeté dans les bureaux tandis que les compatriotes ont hâte de les avoir. Certains ont fait la demande depuis 2014.
Au Mali, la carte biométrique est la fameuse pièce qui fait polémique depuis un certain temps. La décision sous régionale devrait être appliquée, mais l’opérateur bénéficiaire, Cissé Technologie, s’est vu retiré le marché à la dernière minute pour des raisons floues.
Dans le pays voisin, Côte d’Ivoire, certains Maliens vont loin dans les propos. Ils ont honte de se réclamer Maliens car les autorités maliennes s’en foutent des Maliens de la diaspora.
Un peu partout à travers le monde, la diaspora malienne confirme à visage découvert qu’IBK a trahi ses propres promesses de campagne. Elle l’appelle à renoncer à un second mandat.