Le Président de la République, Ibrahim Boubacar Keita, en dépit de son bilan chaotique, persiste et signe de briguer un second mandat à la tête du Mali. En visite le jeudi à Koutiala dans la troisième région, après Ségou, Sikasso, Kayes, Mopti et Tombouctou, il ne cesse de multiplier ses déplacements et poser quelques actes pour embellir son bilan. Il a fait plus de déplacements pendant les six derniers mois de son quinquennat que tout au long des quatre ans et demi. A Koutiala, il a inauguré un château d’eau pour permettre un plus grand nombre de populations de « MYAGALAN » d’avoir accès à l’eau potable. Il a procédé également à la pose de la première pierre d’un hôpital de plus de 250 lits.
La question que bon nombre d’observateurs se posent est celle de savoir si ces chantiers qui ont été ouverts ne vont pas se limiter à l’ouverture surtout que leur réalisation sera prise en compte par le budget national. Pour rappel, depuis plus de six mois maintenant beaucoup de chantiers sont ouverts. On peut citer, le lancement des travaux de la route Baraouéli-Tamani, le premier coup de bulldozer de la construction d’une voie 2X2 avec échangeur dans la ville de Sikasso, le lancement des travaux de construction du pont de Kayes, entre autres.
Le constat sur le terrain donne de la sueur froide compte tenu de la lenteur voire de la non-exécution desdits travaux. Beaucoup sont les citoyens maliens qui pensent que les tournées du Président de la République et le lancement de ces gros travaux n’ont qu’un seul but : épater l’électorat et avoir un prétexte pour demander au peuple Malien de renouveler son bail à la tête du pays. Sinon, comment comprendre que c’est à six mois de la fin de son mandat qu’il se « lève » pour poser des actes qu’il aurait dû poser en début de son quinquennat.
Ce qu’il feint d’oublier c’est que les maliens dans leur écrasante majorité ne croient plus en leur Kankélintigui. Ils sont aujourd’hui très nombreux ceux qui pensent à un grand coup de bluff du Président pour avoir juste le suffrage du peuple malien. C’est pourquoi ses actions, bien que salvatrices, ne pourront pas combler l’abyssal trou qu’il a ouvert de 2013 à 2017. Il ne doit plus persévérer dans son élan de briguer un second mandat parce que la grande confiance que l’écrasante majorité des électeurs lui a accordé s’est effondré comme du neige au soleil, et il ne peut s’en prendre qu’à lui-même.
En somme, le Président IBK est dos au mur. Après l’abandon de ses soutiens de première heure que sont les leaders religieux, après le retrait d’une multitude de partis politiques de la Convention de la Majorité Présidentielle, après l’ire de la communauté internationale et d’une partie des signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation, il n’a d’autre choix que de se retirer pour préserver le peu de crédit, s’il en a encore, qui lui reste.