PolitiqueAccès aux services de l’assainissement et à l’eau pour tous: Les experts de l’AAE en conclave pour relever les défis face aux effets du changement climatique
Les experts de l’Association Africaine de l’Eau (AAE) se sont réunis à la faveur du 19ème Congrès international de l’organisation. La cérémonie d’ouverture de cette rencontre, axée sur le thème «accélérer l’accès aux services d’assainissement et d’eau face aux défis du changement climatique», a été présidée par le Premier ministre Soumeylou Boubèye Maiga.
C’était le lundi 12 février 2018 à l’Hôtel de l’Amitié, en présence des ministres maliens en charge de l’Eau et de l’Assainissement. On notait la présence d’autres personnalités et des experts en la matière, qui pendant 5 jours durant ont échangé sur des stratégies à mettre en place pour relever les différents défis liés à l’assainissement et à l’eau.
Plusieurs interventions, de qualité, ont marqué l’ouverture de ce 19ème Congrès international et exposition de l’AAE. Il s’agit, entre autres, de celle de M. Boubacar Kane, directeur général de la SOMAGEP et président du Congrès, de celle de M. Abderrahim El Hafidi, président de l’AAE et de M. Loïc Fauchon, président Honoraire du Conseil mondial de l’Eau. Quant au Premier ministre malien, M. Soumeylou Boubèye Maiga et au ministre en charge de l’Eau, M. Malick Alfousseyni, ils ont annoncé l’engagement de l’Etat pour relever les défis liés à l’accès à l’assainissement et à l’eau, face au changement climatique.
Ainsi, après les mots de bienvenue de M. Abba Niaré, maire de la Commune II du District de Bamako, le président du 19ème Congrès de l’AAE, non moins DG de la SOMAGEP, M. Boubacar Kane, a attiré l’attention sur la baisse du niveau du fleuve Niger. «Cette année, le fleuve Niger connaît une hydraulicité très moyenne qui pourrait être une source de perturbation importante non seulement dans la desserte en eau de certaines de nos grandes villes, mais aussi dans l’irrigation de nos terres agricoles et la production de l’énergie hydraulique», alerte-t-il.
Il n’a pas manqué aussi de déplorer l’impact négatif du changement climatique sur le secteur de l’eau qui se manifeste à travers la raréfaction des ressources en eau, l’aggravation de la répartition inégale des populations envers ces ressources dans le temps et dans l’espace et la multiplication des phénomènes comme les sécheresses. En outre, il a annoncé que plus de 2 milliards de personnes utilisent des sources d’eau condamnées et que 6% de la population mondiale ne dispose pas de services d’assainissement adéquats.
Quant au président de l’AAE, M. Abderrahim El Hafidi, il a déploré également le fait qu’il est plus facile d’avoir un téléphone portable que l’accès à des services d’assainissement adéquats. Pour lui, les effets du changement climatique peuvent conduire, entre autres, à la dégradation des infrastructures, à l’épuisement des nappes, à la dégradation de la qualité des ressources en eau. Il invite les experts à réfléchir pour des solutions novatrices et d’avoir, surtout une stratégie africaine pour les énergies renouvelables. D’où son appel à la mobilisation générale en faveur de l’accès de tous à ces services essentiels et vitaux pour la vie.
Pour sa part, le président Honoraire du conseil mondial de l’Eau, M. Loïc Fauchon, a regretté le fait que le continent africain est pourvue en eau mais que les africains en sont dépourvus. Il a aussi invité les experts et les décideurs à travailler davantage pour des solutions plus adaptées.
Dans son intervention, le ministre Malick Alhousseyni a indiqué que le gouvernement malien a élaboré des stratégies de prévention, d’adaptation concernant la maîtrise de l’eau. Aussi, il a annoncé que le seuil de pénurie d’eau se situe à 1000 m3 par habitant et par an et que la disponibilité à l’échelle mondiale est de 5 000 m3 par habitant et par an.
Pour lui, au Mali, la disponibilité des ressources en eau est de 5 714m3 par habitant et par an. Par ailleurs, le ministre n’a pas manqué de mettre l’accent sur les effets positifs du Programme présidentiel d’urgences sociales, dans les secteurs d’eau et d’assainissement.
Ouvrant les travaux de ce Congrès, le Premier ministre, Soumeylou Boubèye Maiga a annoncé que le Mali entend doubler, d’ici à fin 2018, le nombre de branchements sociaux déjà réalisés et assainir le secteur de la gestion des bornes fontaines.
«Nous allons procéder à l’assainissement du secteur et, en particulier, la gestion des bornes fontaines. Car, à cause de la chaine de sous-traitants et de spéculations, que le consommateur final paie l’eau, cinq fois plus chère que ceux qui ont des revenus plus importants. Nous allons mettre fin à cette spéculation pour que le contractant initial, la SOMAGEP, soit le seul gestionnaire des bornes fontaines».
Toute chose qui participe, selon lui, à l’accroissement de l’accès des populations au minimum social vital que sont l’éducation, la santé et l’eau. Car, pour lui, sans ces trois éléments, il n’y a pas de citoyen accompli. Raison pour laquelle, l’accès à l’eau et à l’assainissement figure au cœur du mandat du président de la République. D’où le Programme présidentiel d’urgences sociales pour la période 2017-2020 qui vise à rendre accessible, notamment pour les populations aux revenus modestes, ces services sociaux de base.