Si j’ai vraiment besoin de miracles, je sais où les trouver” faisait dire l’écrivain britannique Gilbert Keith Chesterton au père Brown, son curé détective de fiction à l’impitoyable et souriante logique.
C’est parler d’or, mais tout le monde n’a pas les mêmes ressources, surtout tout le monde n’est pas capable de la même discipline intellectuelle que ce célèbre personnage. Se convaincre qu’un miracle va se produire est l’ultime ressource de celui qui se sent prisonnier d’une réalité sans issue.
Ainsi donc, tous les misérables rêvent d’un jackpot ou pourquoi pas du gros lot à la loterie ou de la cagnotte du Pmu, tous les incurables attendent le remède-miracle…
C’est pourquoi je comprends l’impatience qui entoure la mission du Comité de normalisation (Conor) installé par la Fifa. La crise du football n’a que trop duré et il est temps d’y mettre un terme. Les équipes représentant le Mali aux différentes compétitions africaines des clubs en portent les stigmates car elles ne sont pas en jambes pour pouvoir rivaliser avec leurs adversaires à hauteur de souhait.
Les jours passent et le Conor porte encore les espoirs du miracle de la résolution de la crise du football malien. Se produira-t-il ? Je préfère être optimiste, comme ce paysan de notre agriculture inchallah qui sème ses graines et prie que la pluviométrie capricieuse ne lui joue pas un tour.
Mais si l’on regarde bien les deux termes de la mission du Conor, à savoir mettre en place un nouveau Bureau fédéral et procéder au toilettage des textes de la Fédération et des ligues pour les mettre à niveau, se référant aux textes de la Fifa, on se projette dans la vieille dialectique de l’antériorité de l’œuf et de la poule. En d’autres termes, s’il faut procéder d’abord au toilettage des textes. Qui alors pour les valider s’il n’y a plus ni fédération ni ligue ? En contrepartie, s’il faut procéder en premier lieu au renouvellement des bureaux des ligues et du Comité exécutif fédéral pour qu’ils valident ensuite les nouveaux statuts et règlement intérieur, comment organiser les élections ? Plus précisément sur quelle base, étant entendu que les textes actuels sont déjà bannis ? C’est vrai que ma question est bête, mais embête à la fois.
Sans vouloir être rabat-joie, je peux quand même dire qu’il y a des cas où, si l’on ne prend garde, l’espoir tue plus surement et plus cruellement que la désespérance.