Le rideau du 19ème congres de l’Association africaine de l’eau (AAE) est tombé aujourd’hui. Pendant 5 jours, des centaines de délégués seront à Bamako pour tenir ce congres avec comme thème : « Accélérer l’accès à l’assainissement et à l’eau pour tous en Afrique face au défi du changement climatique ».
La cérémonie d’ouverture de ce 19ème congres a été placée sous la présidence du premier ministre, Soumeylou Boubèye Maïga. C’était en présence du ministre de l’Energie et de l’eau, Malick Alhousseini ; du ministre de l’Environnement, de l’assainissement et du développement durable, Aida M’Bo Keita ; du président de l’Association africaine de l’eau, Abderrahim El Hafidi et du président honoraire du Conseil mondial de l’Eau, Loïc Fauchon.
Retenons que l’accès à l’eau potable, à l’assainissement et à l’hygiène reste un défi majeur pour le continent africain. Selon la Banque mondiale, en 2016, environ 26,7% de la population en Afrique n’avait pas accès à l’eau potable et le manque d’assainissement s’avère être un problème de santé publique, aussi préoccupant que le paludisme et la diarrhée dont il est responsable en partie. C'est face à ces défis que cette rencontre de haut niveau est tenue à Bamako après celle de l’Ouganda, le Maroc, la Côte d’Ivoire et le Kenya.
Ainsi force est de constater que les impacts du changement climatique sont particulièrement forts et même drastiques à certains endroits de l’Afrique, surtout en relation avec la disponibilité de l’eau. En d’autres termes, beaucoup de pays africains, surtout les pays sahéliens, se battent déjà contre des conditions semi-arides et contre la désertification qui se manifestent à travers des sécheresses périodiques et l’entière dépendance de l’accès à l’eau à la seule pluviométrie et aux cours d’eau naturels.
« Au Mali, depuis quelques années, nous subissons les effets néfastes du changement climatique », a dit le ministre de l’Energie et de l’eau, Malick Alhousseini dans son intervention et de souligner que plusieurs secteurs, notamment l’eau et l’assainissement, se trouvent ainsi concernés par les impacts de ce phénomène avec des incidences significatives sur les économies et sur la sécurité alimentaire.
En attendant de pouvoir agir de manière considérable sur les causes connues de ces changements climatiques, le Gouvernement du Mali a adopté des stratégies de prévention, d’adaptation aux impacts du changement climatique, notamment la maitrise de l’eau, a-t-il fait savoir. En outre, le ministre a dit que le Mali recèle d’importantes ressources en eau, tant de surface que souterraines. S’agissant des eaux de surface, a-t-il précisé, les pluies apportent environ 350 milliards de mètres cubes d’eau par an et sur le plan hydrographique que constituent les fleuves Niger, Sénégal et leurs affluents ainsi que la Volta drainent entre 60 et 110 milliards de mètres cube d’eau par an.
« Dans un contexte mondial où l’on s’accorde à considérer que le seuil de pénurie se situe à 1000 mètres cube par habitant et par an, où la disponibilité à l’échelle mondiale est de 5000 mètres cube par habitant et par an, la disponibilité des ressources en eau au Mali est de 5 714 mètres cube par habitant et par an », a-t-il révélé. Et d’ajouter que le programme présidentiel d’urgences sociales d’accès à l’eau potable, pour la période 2017-2020 intègre tous les milieux, rural, urbain et semi-urbain avec un plan d’action en matière de gestion intégrée des ressources en eau.
Interrogé, le Directeur général de la Société malienne de gestion de l’eau potable (SOMAGEP), Boubacar Kane et non moins président dudit congres a signalé que la couverture nationale en eau potable est de 68% et celle de l’assainissement est estimée à 25%, domaine où le service se situe à 16% en milieu rural, avec un taux de défécation à l’air libre de 13%. Suivi par le DG de la Société malienne de patrimoine de l’eau potable, Yénizanga Koné a également indiqué que l’eau est une condition fondamentale de la dignité et de la survie de l’homme, et un facteur de promotion de la paix et du développement entre populations en partage d’un bassin aquifère.
Le président de l’Association africaine de l’eau (AAE), Abderrahim El Hafidi a estimé que la mission d’aujourd’hui doit être d’assurer une action coordonnée pour l’acquisition et l’amélioration des connaissances en matière de production et de distribution d’eau et de gestion de l’assainissement du point de vue technique, juridique administratif et économique.
Il est par ailleurs à retenir que l’AAE initialement Union africaine des distributeurs d’eau est née en février 1980 suite à la volonté de quelques dirigeants des sociétés d’eau d’Afrique de mettre en commun leurs ressources humaines, techniques et financiers afin d’optimiser la formation des hommes et des femmes des entreprises du secteur.