La guerre de Troie a été évitée de justesse le mercredi 14 février 2018 entre les partisans du soutien à la candidature du Président sortant, IBK, dès le premier tour et ceux favorables à la candidature interne au sein de l’ADEMA. La très large majorité du Comité Exécutif de l’Adema s’est dite fidèle à la décision de la 15ème conférence nationale du parti, qui a recommandé de choisir un porte-étendard du parti pour l’élection présidentielle de 2018. Après cette décision, les étapes capitales restent à venir, notamment le choix du candidat. Entre temps, quel sera le sort des ministres Adema dans le gouvernement ?
Annoncée pour être la rencontre de tous les dangers pour le parti Adema, la réunion extraordinaire du Comité Exécutif a tenu toutes ses promesses, tant du point de vue de la participation de ses membres que de la qualité des débats. Des empoignades, il y’en a eu ; d’abandon de la salle et des absences remarquées ont été également constatés, mais au finish, la décision tant attendue par les nombreux militants a été prise, celle de procéder au choix du candidat à l’interne du parti pour la présidentielle de 2018.
Si nous pouvons considérer cette décision comme une victoire pour les nombreux militants et cadres du parti de l’Abeille, il n’en demeure pas moins qu’elle renferme un piège infernal pour le parti et un prétexte pour les partisans d’IBK. Le piège semble être les termes « Candidat consensuel et rassembleur ». Ce portrait-robot ne pourrait concerner que l’ancien Président de la Transition Dioncounda Traoré. Et si Dioncounda renonçait à être candidat ? Car cette option semble très probable. Les partisans d’IBK trouveront en ce moment le prétexte fallacieux pour dire que les autres prétendants à savoir Moustapha Dicko, Dramane Dembélé, Kalfa Sanogo et Abdoulaye Pona, ne seraient pas donc rassembleurs. Alors ils battront campagne pour IBK.
Après la décision du Comité Exécutif d’aligner un candidat, éventuellement contre le Président sortant, quel va être la position des partisans d’IBK, notamment les ministres ? S’ils n’ont pas un plan « B », ne devraient-ils pas démissionner en bloc du gouvernement, pour se consacrer au parti ? Tous les ministres, à savoir Tiémoko Sangaré, Abdel Karim Konaté, Adama Tiémoko Diarra et Kalifa Sissoko, auraient dû rendre le tablier dès le lendemain de la réunion. Mais ils y sont toujours. La balle est dans le camp du Premier ministre Soumeylou Boubèye Maiga, lui qui a demandé à tous les partis de la Convention de la Majorité Présidentielle, CMP, de se déterminer d’ici la fin du mois de mars. L’ADEMA ayant pris cette décision, ses ministres doivent être remerciés du gouvernement.
Au cours de cette soirée, deux faits ont frappé les curieux qui avaient pris d’assaut le siège du parti : d’abord, l’absence fortement remarquée de certains animateurs du camp d’IBK à la réunion extraordinaire du mercredi 14 février, comme Yaya Sangaré, Harouna Cissé, qui pendant plus d’une semaine ont fait feu de tout bois dans la presse et sur les réseaux sociaux ; ensuite, la sortie du Maire du District de la salle avant la fin de la réunion. Ces constats sont-ils un hasard, ou sont-ils révélateur d’un plan B qui se prépare pour fragiliser l’ADEMA au profit d’IBK. Aux nombreux militants d’être vigilants.