Ces deux dernières semaines, l’opération française de lutte contre le terrorisme au Mali Barkhane est au centre des débats. Elle a mené des raids ciblés contre des bases appartenant à Iyad Ag Ghali, premier responsable de Ançardine et autres branches terroristes. Les opérations ont été une réussite et l’on apprend des pertes importantes dans les rangs du patron des Djihadistes dans le Sahel.
La nouvelle, à l’entendre fait du bien parce qu’elle traite une question qui asphyxie le Mali depuis un certain temps. Mais ce qu’il faut se demander pourquoi attendre tout ce temps avant d’entrer dans la dynamique d’affaiblir Iyad ? La France avait le pouvoir de le faire au moment où elle a stoppé l’avancée des forces communes vers le centre précisément à konna. Elle les a matées jusque hors de Kidal. C’était le moment d’en finir avec les ennemis car les terrodjihadistes étaient en position de faiblesse. Cela n’a pas été fait et cette probable passivité en ne tenant pas compte de l’enjeu capital que dresse la situation a permis aux groupes ennemis du Mali de se reconstituer et reprendre du terrain. Aujourd’hui, ils ont des tentacules jusque dans le centre du Mali. Les régions de Mopti et Ségou sont annexées. En ces lieux, Kouffa est le maitre. A cause de lui, les militaires sont absents dans beaucoup de villes, les écoles sont fermées et l’administration est quasiment absente dans plusieurs localités.
Le cas Kouffa est dû au fait que la question a été prise à la légère. Sinon, depuis le début de ses mouvements, les autorités maliennes ont été alertées par les populations mais rien n’a été fait.
Barkhane spécialisée dans la lutte contre le terrorisme et présente au Mali d’abord sous l’identité serval en 2012 avait les moyens de tuer le poussin dans l’œuf en neutralisant toutes ces forces du mal qui coupent le sommeil à tout le monde aujourd’hui. Détruire les bases de Iyad, c’est une bonne chose, mais il faut aller au-delà. Traquer Iyad mais aussi son mandataire Kouffa dans le centre. Sans cela, toutes les démarches qui seront entreprises ne nous amèneront pas au bout de cette situation devenue insupportable.
La position de la France détermine aussi, à la lecture rationnelle de la situation, sa mauvaise foi envers le Mali. A-t-elle un agenda caché au nord du Mali ? L’hypothèse n’est pas à épargner. C’est ça la lecture de presque tous les Maliens. Au regard des moyens aériens et terrestres dont la France dispose, elle peut arriver à bout de Kouffa et Iyad sans problème.
L’Etat malien et les pays membres du G5 Sahel, le conseil de sécurité de l’ONU à travers la MINUSMA doivent tous interpeller la France. si elle ne change pas de posture, alors il faudrait prendre d’autres mesures appropriées sans elle telles que revoir le mandat de la MINUSMA afin de la permettre de lutter contre le terrorisme ou rendre opérationnelles rapidement les forces du G5 Sahel en les dotant de moyens conséquents leur permettant de mener à bien la mission dont la réussite est au bénéfice du monde entier.