Digital, format réduit, données complètes et design attrayant, la nouvelle carte de presse du Mali symbolise la révolution pour la valorisation du métier des médias en général et celui du journalisme en particulier. Depuis le jeudi, ce nouveau document de travail a été mis à la disposition des hommes de média par l’entremise du chef du département de l’Economie Numérique et de la Communication, Arouna Modibo Touré.
«C’est toujours un plaisir pour nous de recevoir un tel événement, car il va dans le sens de l’assainissement du secteur », en un mot, le président de la Maison de la Presse, Dramane Aliou Koné a exprimé son enthousiasme en ces termes. Et ce, avant d’affirmer que s’il est reconnu que le journaliste est un métier noble, le fait que n’importe ait accès à la carte de presse n’est pas une bonne chose pour l’image des journalistes. C’est pourquoi il dira que le fait de mettre sur place un système qui va permettre de filtrer l’accès du métier de journaliste au Mali est une bonne chose, s’inscrivant dans la logique de sa structure.
La cérémonie proprement dite était consacrée au lancement de la nouvelle carte de presse. Un vœu cher à l’actuel ministre de l’Economie Numérique et de la Communication. Arouna Modibo Touré, dès son arrivée à la tête de ce département en avril 2017 s’est donné pour mission fondamentale l’amélioration des conditions de vie et de travail des journalistes. En la matière, la valorisation du document de travail, qui distingue un homme de média des autres (journalistes de 25ème heure qui inondent les réseaux sociaux et les lieux des événements importants) constitue le premier palier à franchir. Surtout que depuis belle lurette, les principaux acteurs du secteur se plaignent de la qualité du carton attribué comme carte de presse au Mali. Non seulement, son attribution n’était pas formalisée afin de permettre au département en charge de la communication d’avoir une base de données fiable sur le nombre, le profil et la moralité réelle des journalistes du secteur de l’audiovisuel et de la presse en ligne au Mali, mais également la qualité du document laissait à désirer. Et cela relève désormais du passé, car le ministre Touré très regardant sur la qualité et la sécurité de tout document frappé du sceau de la République a réussi à imprimer sa marque, plutôt sa vision futuriste à la nouvelle carte de presse. De ce fait, elle est d’un format plus réduit avec au recto toutes les informations (nom et prénom, fonction et photo d’identité) du détenteur, tout cela sous la mention ” Laisser passer “. Et au verso, l’adresse du détenteur, le nom de l’employeur, la mention ” Strictement personnelle ” et surtout un code-barre de sécurité qui permet, même en cas de contrôle technique, d’identifier rapidement le détenteur et de réduire les risques de fraude ou de contrefaçon.
Cette nouvelle carte de presse a une validé de 3 ans, son acquisition et son renouvellement à échéance sont gratuits. Cependant, en cas de perte ou détérioration, le demandeur est soumis au paiement de la somme de 20 000 Fcfa contre quittance du Trésor public.
Une commission pluridisciplinaire pour la moralisation du secteur !
Sous la tutelle du ministère de l’Economie Numérique et de la Communication (représenté par l’expérimenté Hassane Diombélé) une Commission carte de presse a été mise en place. Cela conformément au Décret N°92-191 du 5 octobre 1992, instituant la Carte de presse. Cette commission selon la ferme moralité que le ministre Arouna Modibo Touré entend inculquer au processus d’attribution de ce document est pluridisciplinaire, démocratique et favorisant la cohabitation des acteurs publics et privés du secteur de la communication. Ce n’est pas tout, car comme s’il s’agissait de la rendre respectueuse, elle est composée des professionnels dont le parcours au quotidien et la détermination permanente ne souffrent d’aucune contestation. Ils sont : Président : Alassane Diombélé (ministère de l’Economie numérique et de la Communication) ; vice-président : Mamadou Talata Maïga (Maison de la presse) ; Membres : Bassidiki Touré (Association des Editeurs de la Presse privée-ASSEP), Boucari Diallo (chargé de mission au ministère de l’Economie numérique et de la Communication), Almamy Samory Touré (Patronat de l’audiovisuel et des nouvelles technologies-Panotech), Dieudonné Dakouo (Union des Radios et Télévisions Libres- Urtel), Mamadou Diarra (Association des Patrons de la Presse en Ligne-APPEL) et Baye Coulibaly (Syndicale Nationale des Journalistes-Reporters-SYJOR).
Les consignes fermes du ministre Touré !
Très strict en matière de probité dans le travail et méthodique sur les détails, le ministre Arouna Modibo Touré, afin d’éviter le laxisme et le laisser-aller dans cette nouvelle dynamique de renouveau du secteur de la presse, a invité les membres de la Commission à faire preuve de rigueur et d’objectivité dans le traitement des dossiers. Cela, afin de permettre au ministère de l’Economie numérique et de la Communication d’avoir une base de données fiable et un répertoire exhaustif des journalistes au Mali. Comme cela est déjà le cas dans l’attribution des accréditations aux correspondants de la presse étrangère dans notre pays. A titre illustratif la suspension récente de l’accréditation du correspondant de RFI, Anthony Fouchard est éloquente.
A noter que les pièces à fournir pour la demande de la nouvelle carte de presse sont bien élucidées et ont fait l’objet d’une large communication. Elles sont : une demande manuscrite timbrée, un extrait de l’acte de naissance ou la photocopie légalisée de la pièce d’identité, un extrait du casier judiciaire datant de moins de trois mois, un curriculum vitae, une déclaration sur l’honneur que le journalisme est sa profession, une attestation dûment établie et signée par le directeur du publication ou de l’éditeur auquel le postulant à la Carte de presse loue ses services au moment où il adresse sa demande à la Commission de la carte de presse , trois (3) photos d’identité et un engagement de tenir la commission de la carte de presse informée de tout changement éventuel de sa situation, avec l’obligation de rendre la carte de presse à la commission au cas où le titulaire perdrait la qualité de journaliste.