Un peu partout à travers le Mali, les autorités politiques et administratives ont recours aux chefs traditionnels et coutumiers dans la prévention et le règlement pacifiques des crises inhérentes à la vie. Très souvent, ces recours aboutissent à des solutions heureuses, contribuant ainsi à la consolidation de la paix, de l’entente, de la cohésion sociale, du vivre ensemble. L’exemple le plus récent est la médiation des Familles Fondatrices de Bamako et le Leaders Religieux dans la grave crise née du processus de révision constitutionnelle de 2017.
Et pourtant, ces légitimités traditionnelles n’ont aucun fondement administratif ou juridique ; elles évoluent dans l’informel et l’oralité, au gré des circonstances.
La pratique de tous les jours et l’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali ont vu la nécessité de redresser cette anomalie en accordant aux chefs Traditionnels et Coutumiers la place qui doit être la leur dans notre société. Les premières tentatives faites dans ce domaine n’ont pas prospéré.
De nos jours, tout fils de nos familles appelé à faire ce travail doit accepter bien volontiers. A titre de collaborateur extérieur bénévole, nommé ou pas à une fonction, quelle qu’elle soit, ce fils doit s’en acquitter comme une mission de la famille au service de tous les Chefs Traditionnels du Mali, avec l’assurance qu’il a le soutien et l’accompagnement des siens pour proposer le statuts de ces notabilités, les critères de leur choix, leurs droits et devoirs, leurs organisation et leur fonctionnement, les modalités de leurs collaboration avec les collèges élus dans les villages, communes, préfectures….. Alliant ainsi de façon harmonieuse la tradition et la modernité, chacun restant dans son rôle.
Bref, il s’agira pour lui de légitimer les légitimités traditionnelles et coutumières dans une structure nationale, une institution à l’instar de beaucoup de pays voisins et plus tard d’aller vers la création d’une fédération Ouest-Africaine des Chefs Traditionnels et Coutumiers.
Que l’on se rassure : les vestibules sont apolitiques et neutres, seul gage de leur survie et de leur pérennité. C’est pourquoi le nouveau statut, s’il était adopté, ne sera au service ni d’un régime, ni d’un parti, ni d’un homme qui eux tous passent, mais le pays demeure avec ses traditions et ses coutumes