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Dix huit mois de sursis pour avoir forcé une adolescente à travailler jusqu’à 18h par jour
Publié le lundi 19 fevrier 2018  |  europe1.fr
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Lors de l'audience en janvier, la plaignante avait évoqué la "promesse de vie meilleure" que constituait son départ du Mali en août 2000, à 13 ans.
Une femme de 54 ans a été condamnée lundi en son absence à Nanterre à 18 mois de prison avec sursis pour avoir exploité une adolescente malienne, cousine éloignée, pendant cinq ans à Châtenay-Malabry, dans les Hauts-de-Seine, l'astreignant à des travaux domestiques de l'aube à la nuit tombée.

Le tribunal correctionnel a suivi les réquisitions du procureur et assorti cette peine de 60.000 euros de dommages et intérêts pour la jeune victime, aujourd'hui âgée de 31 ans, et d'un euro pour le Comité contre l'esclavage moderne, qui s'était porté partie civile. Lors de l'audience du 22 janvier, qui s'était tenue en l'absence de la prévenue et de son avocate, la plaignante avait évoqué la "promesse de vie meilleure" que constituait son départ du Mali en août 2000, à 13 ans, avec l'une de ses cousines éloignées.

Elle prenait son repas, "s'il en restait". Mais selon son récit, dès son arrivée, cette dernière lui a imposé de faire la cuisine, le ménage, les courses pour une maisonnée de neuf personnes dont cinq enfants, entre 15 et 18 heures par jour, sans repos ni rémunération. Très émue, elle avait raconté à la barre qu'elle prenait son repas après tout le monde "s'il en restait", dormait sur un matelas en mousse posé sur le sol et essuyait coups et insultes dans ce huis clos domestique. Elle avait finalement quitté le domicile à 18 ans, en octobre 2005, grâce à un jeune homme qui l'avait poussée à partir et à porter plainte.

La quinquagénaire nie les coups et la privation de nourriture. La prévenue a été condamnée pour "exécution d'un travail dissimulé", "aide à l'entrée ou au séjour irréguliers d'un mineur étranger en France" et "soumission d'un mineur à des conditions de travail et d'hébergement indignes". Entendue au cours de l'enquête, la quinquagénaire avait affirmé avoir versé de "l'argent de poche" à l'enfant, nié les coups et la privation de nourriture. Elle avait aussi assuré que l'adolescente faisait des travaux ménagers "comme l'ensemble des enfants".

Une procédure qui aura duré onze ans. Cette condamnation est l'aboutissement d'une procédure exceptionnellement longue de onze ans. Le juge d'instruction ayant initialement rendu un non-lieu en 2009, la plaignante avait fait appel, passant par deux fois par la Cour de cassation, avant d'obtenir un renvoi de sa cousine éloignée devant le tribunal.
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