Plus de 300 capitaines industriels d’Afrique et de la Turquie sont attendus à cet événement qui se tiendra du 19 au 21 avril prochain au parc des expositions de Bamako
Annoncé comme le plus grand évènement économique de l’année 2018, le premier Salon international de l’industrie du Mali se veut un cadre unique dans son genre dans les agendas professionnels du secteur Industriel à l’échelle sous régionale et même continentale. A 60 jours de sa tenue, les attentes se précisent et la machine se met en place pour drainer le monde des affaires. C’est donc un Premier ministre, très enthousiaste, qui a lancé, hier, le compte à rebours des deux mois précédant la tenue de cette importante rencontre dans notre capitale. La cérémonie a enregistré la présence de plusieurs membres du gouvernement, des représentants des partenaires techniques et financiers ainsi que ceux du monde des affaires, particulièrement de l’industrie malienne.
Ce premier salon, faut-il le rappeler, représente la démarche du gouvernement à travers le département en charge du Développement industriel, pour l’ouverture du secteur industriel malien au monde des investisseurs. Il illustre donc la confiance et la détermination des plus hautes autorités du pays à donner une véritable impulsion à ce secteur fondamental dans le développement économique durable de notre pays. Cet événement se tiendra du 19 au 21 avril prochain au parc des expositions de Bamako. Il sera marqué par des expositions et des foras et servira de plateforme pour exposer le savoir faire du secteur industriel malien. Plus de 300 capitaines industriels d’Afrique et de la Turquie sont attendus à ce forum qui regroupera également des concepteurs industriels, des entrepreneurs et des experts. Pour la réussite de cet événement unique, notre pays a choisi la Turquie comme invitée d’honneur et coorganisatrice.
Cette cérémonie de lancement du compte à rebours a été marquée par plusieurs interventions. Le maire de la Commune VI, Adama Berthé et le président du patronat, Mamadou Sinsy Coulibaly, ont salué cette initiative novatrice qui placera notre pays, en avril prochain, au cœur de l’actualité économique du continent. Pour M. Coulibaly, ce salon constitue sans doute une réponse adéquate aux aspirations des industriels maliens de s’ouvrir au monde afin d’attirer des investisseurs déterminés. Il a salué d’autres actions entreprises par le gouvernement en faveur du secteur, notamment l’érection d’un département en charge exclusivement du Développement industriel ainsi que l’élaboration d’un nouveau Plan d’urgence de développement industriel du Mali qui intègre le Programme présidentiel d’urgences sociales et surtout la Politique nationale de développement industriel qui favorise l’implication du secteur privé. «Ce nouveau plan permet de relever le principal challenge de l’heure qui est de relancer un secteur privé convalescent, une industrie grippée, un commerce au ralenti, une inflation en hausse, un budget de l’État sous forte pression. Autant d’actions à boucler impérativement d’ici la fin du quinquennat pour remettre solidement notre économie sur le chemin de la croissance», a relevé le président du patronat. A la suite de ces interventions, un film documentaire révélant les potentialités industrielles de notre pays a été diffusé, suivi de la présentation du salon et des attentes du gouvernement par l’organisatrice en chef, Mme Fatoumata Siragata Traoré, conseillère technique au ministère du Développement industriel.
L’Ambassadeur Renan Sékéreglu a, au nom du président de la République turque, Recep Tayyip Erdogan, remercié le président de la République, Ibrahim Boubacar Keita, pour le choix de son pays pour co-organiser ce premier Salon international de l’industrie du Mali. Ce choix, a-t-il dit, traduit surtout l’excellence des relations de coopération entre les deux pays. «La Turquie sera donc à ce rendez-vous économique avec ses capitaines d’industrie qui représentent fièrement le dynamisme et la diversité du secteur industriel turc à travers le monde. A Bamako, la Turquie sera donc à la hauteur de ce grand rendez-vous», a assuré le diplomate, avant d’annoncer une visite prochaine du président turc au Mali.
Une impulsion décisive à l’industrie malienne. L’occasion était donc tout indiquée pour le ministre du Développement industriel, Mohamed Aly Ag Ibrahim, de brosser l’état de notre secteur industriel. En effet, indiquera-t-il, le secteur industriel malien est surtout marqué par ce paradoxe inacceptable. « Le potentiel est là : notre pays dispose d’atouts naturels suffisants pour se doter d’une industrie diversifiée et performante et se profiler désormais comme le plus grand producteur agricole de l’espace UEMOA. La réalité est là : nous importons encore une grande quantité de biens de consommation (le plus gros importateur de produits finis de la sous région), qui pourraient être produits localement. Et une autre réalité est aussi là : dans plusieurs cas, la production, la transformation et la valorisation ne peuvent être étendues, faute d’infrastructures industrielles adaptées. Il s’agira, à travers ce salon très structurant, d’atténuer cette contradiction et de donner une impulsion décisive à ce secteur fondamental dans le développement économique de notre pays», a-t-il développé.
Pour le ministre, ce salon se présente comme l’une des réponses du gouvernement à travers son département et vise à promouvoir véritablement le développement industriel du Mali. «L’évènement se veut être un levier du développement de l’industrie au Mali qui réunira toutes les parties prenantes de ce secteur, à savoir les industriels, les investisseurs et les institutions dans la même enceinte de la sous région et l’Afrique autour des acteurs du Mali et de la Turquie. Ce sera ainsi une occasion pour notre pays de faire connaître les potentiels industriels ainsi que les différentes opportunités d’investissement dans le secteur de l’industrie. La tenue d’une telle manifestation permettra au pays d’être plus visible sur le secteur de l’industrie, surtout avec la présence des majors du secteur qui découvriront et partageront le savoir faire turc et d’ailleurs, de quoi développer des partenariats structurants», a détaillé le ministre.
En outre, il indiquera que cet évènement permettra surtout à notre pays d’être aussi le coche pour attirer de nouveaux investisseurs dans l’industrie. «De cette première édition, outre les sociétés industrielles maliennes et turques, nous avons invité d’autres pays étrangers car nous ambitionnons de faire de ce salon, un cadre unique pour rencontrer, échanger et découvrir les dernières innovations du monde de l’industrie. Il réunira les fabricants, fournisseurs, sous-traitants, entreprises de services et clusters de toute l’industrie», a t-il indiqué.
C’est avec enthousisasme que le Premier ministre a lancé le compte à rebours du Jour J-60 de l’événement. Selon Soumeylou Boubèye Maiga, ce salon sera surtout la concrétisation d’une vision du président de la République, Ibrahim Boubacar Keita qui est de faire du secteur industriel, le fer de lance du développement économique de notre pays. Parlant du choix de la Turquie comme coorganisatrice de cet événement, le chef du gouvernement dira que ce choix se justifie surtout par la réussite de son modèle d’industrialisation pour lequel elle se positionne aujourd’hui comme une référence à travers le monde dont notre pays veut s’inspirer pour mieux exploiter et faire valoir son potentiel économique. «Première puissance économique du Moyen Orient, 7ème puissance économique européenne et 16ème mondiale, la Turquie s’affirme comme un géant industriel qui devrait enrichir le Salon international du Mali en termes de transferts de compétentes de technologie, d’appui et d’assistance aux normes internationales», a déclaré Soumeylou Boubèye Maiga.
Le Premier ministre a profité de cette occasion pour présenter les potentialités de notre pays, particulièrement dans le secteur de l’industrie extractive (mines) et dans le secteur de l’agriculture où le Mali se place désormais dans le peloton de tête en matière de production céréalière et cotonnière. Il a également rappelé les actions entreprises pour promouvoir le développement des infrastructures, particulièrement des infrastructures de désenclavement (routes, ports secs, infrastructures de stockage etc.).
Tout semble prêt pour accueillir la myriade d’investisseurs, de partenaires et d’entrepreneurs dans notre pays en avril prochain. Une grosse attente est également observée quant à la participation de la Turquie et d’autres grands pays industriels du continent qui, à l’occasion de ce salon, auront des séances d’échanges et de travail avec leurs homologues maliens.