Trouver une aide-ménagère devient de plus en plus difficile pour les femmes à Bamako. Et pour cause, leur salaire a augmenté et n’est plus à la portée de tous les ménages et en plus, elles ont de nouvelles destinations de prédilection où elles pensent pouvoir gagner plus d’argent: les zones d’orpaillage.
Nous avons sillonné certains quartiers de Bamako pour savoir ce qu’il en est réellement.
Selon Maïni Coulibaly, vendeuse de produits cosmétiques à Djikoroni-para, les aide-ménagères d’aujourd’hui n’aiment pas travailler car elles se disent qu’elles se fatiguent trop et gagnent peu d’argent à la fin du mois.
Pour Ramata Camara, vendeuse des friperies, les aide-ménagères n’aiment plus travailler dans une famille pauvre.
« Une fois qu’elles quittent leurs villages et découvrent les réalités de la ville, elles changent de comportement du jour au lendemain. Et actuellement, toutes les aide-ménagères se sont ruées vers les zones d’orpaillage car pour elles, elles peuvent gagner plus d’argent là-bas avec moins d’effort », a-t-elle expliqué. Avant d’ajouter qu’une fois sur les sites d’orpaillage, la plupart d’entre elles tombent enceintes ou contractent des maladies graves.
Selon elle, auparavant, elle payait ses aide-ménagères à5000 FCFA mais il est impossible d’en trouver à Bamako à ce prix car leur salaire a augmenté.
« Avant, on pouvait recruter une aide-ménagère à 4000 FCFA ou 5000 FCFA mais actuellement, leur salaire varie entre 10000 FCFA ou 15000 FCFA. On trouve maintenant les petites filles à 7500 FCFA et à 10000 FCFA », a-t-elle ajouté. Quant à Mme Maïga Ami Traoré, fonctionnaire de son état, elle dira que depuis que son aide-ménagère est partie il y’a de cela quatre mois, c’est elle-même qui se lève tôt le matin pour préparer le petit déjeuner et le déjeuner avant de se rendre au travail. Et cette situation n’est pas facile pour elle car elle ne parvient pas à avoir une nouvelle aide-ménagère puisqu’elles se sont ruées vers les zones d’orpaillage.
Pour sa part, Emile Traoré, agent d’une société de gardiennage à Badalabougou dira qu’il y’a des aide-ménagères qui sont assidues au travail tout comme d’autres qui ne le sont pas. Et c’est le même cas chez les patronnes car il y’a celles qui se comportent bien avec leurs aide-ménagères et d’autres qui ne le font pas. A en croire Emile Traoré, certaines patronnes pensent que c’est l’aide-ménagère qui doit faire tout le travail de la maison car elle est payée pour cela. Ainsi, elle ne doit pas se reposer tant qu’il y’a quelque chose à faire ou même lorsqu’elle a des choses à faire sur le plan social. « C’est à cause des mesquineries de certaines patronnes que leurs aide-ménagères préfèrent quitter le travail à Bamako pour les zones d’orpaillage », a-t-il conclu.