Au travers d’un détachement d’instruction opérationnelle et durant 3 jours, une unité du groupement tactique désert infanterie « Alsace » a mené sur le camp de Gao une série de formations sur le combat d’infanterie au profit de la 2ème section commando malienne.
Du 6 au 8 février 2018, les militaires français de la force Barkhane ont ainsi accompagné une trentaine de soldats maliens dans l’acquisition d’actes réflexes indispensables au combat d’infanterie. De la mise en place d’une base opérationnelle avancée temporaire (BOAT), au combat en zone urbaine, en passant par le secourisme au combat, les formations dispensées furent fut complètes et ont contribué à renforcer les liens de partenariat qui unissent la force Barkhane aux forces armées maliennes (FAMa).
Les instructions ont été principalement pratiques avec notamment la mise en œuvre des procédures élémentaires de secourisme au combat : se protéger, protéger le blessé, effectuer un « pick-and-run », détecter la nature de la blessure et agir en conséquence. Les soldats maliens ont appris à extraire un blessé et à effectuer les premiers soins, tels que la pose d’un garrot ou d’un pansement compressif. « Je suis content car ces gestes simples me permettront peut-être de sauver mes camarades », explique un soldat malien, conscient de l’importance de cet exercice.
Des formations plus directement liées au combat d’infanterie ont ensuite été dispensées. Mettre en place une BOAT, arrêter et fouiller un véhicule suspect, réagir face à la découverte d’un engin explosif improvisé alors qu’une foule de badauds se presse aux abords : toute situation susceptible d’engendrer un stress a été travaillée afin d’améliorer la fluidité des actions. C’est précisément dans ce domaine que la section malienne a effectué les progrès les plus notables. Mis en situation de commandement face à des évènements imprévus, les chefs de groupe ont gagné en assurance et en clarté dans la transmission des ordres.
Lors du dernier jour de formation, les FAMa ont suivi un exercice de synthèse regroupant tous les scénarii étudiés précédemment, dont la reconnaissance de bâtiment impliquant les techniques du combat en zone en urbaine. Les FAMa, expérimentés pour la plupart, connaissant les dangers auxquels ils peuvent être confrontés dans la réalité, ont été particulièrement attentifs tout au long de l’instruction.
« Malgré la fatigue, ils demeurent impliqués. Ils commettent des erreurs lors de l’apprentissage mais ils restent concentrés et se corrigent ». Du haut de ses 18 ans de service, c’est par ces mots que le sergent, chef de groupe FAMa, décrit l’état d’esprit de ses hommes.
Au moment de clôturer les trois jours d’instruction, il s’est dégagé, à l’issue du dernier rassemblement, une ambiance qui traduisait le respect et la reconnaissance mutuelle entre les unités françaises et maliennes, unies dans la lutte pour la paix et la sécurité du Mali.
Conduite par les armées françaises, en partenariat avec les pays du G5 Sahel, l’opération Barkhane a été lancée le 1er août 2014. Elle repose sur une approche stratégique fondée sur une logique de partenariat avec les principaux pays de la bande sahélo-saharienne (BSS) : Mauritanie, Mali, Niger, Tchad et Burkina-Faso. Elle regroupe environ 4 000 militaires dont la mission consiste à lutter contre les groupes armés terroristes et à soutenir les forces armées des pays partenaires afin qu’elles puissent prendre en compte cette menace notamment dans le cadre de la force conjointe du G5 Sahel en cours d’opérationnalisation.
Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense